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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  B.O FILM/SERIE

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1966 La Bourse Et La Vie (Mocky)
 

- Membre : Bande Originale De Film

Bernard KESSLAIR - La Bourse Et La Vie (mocky) (1966)
Par MARCO STIVELL le 19 Février 2023          Consultée 317 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ah, le cas particulier de La Bourse et la Vie ! Outre son premier en couleur, c'est le seul film de Jean-Pierre Mocky avec Fernandel, et ni l'un ni l'autre ne gardent un bon souvenir de l'expérience ou, en tout cas, du film lui-même. Le grand acteur marseillais, dans l'un de ses trois derniers rôles, moins de cinq ans avant sa mort, est agacé par les bêtises que mister Mocky lui a fait faire. Ce dernier, quant à lui, se désolidarise rapidement de cette histoire farfelue de deux employés de banque chargés par leur patron roublard, mr. Pelepan, de traverser la France à toute vitesse avec une mallette bourrée d'argent, censé rembourser un emprunt mais que, bien sûr, ils ne peuvent garder sans dépenser ! Ainsi, malgré un franc succès, La Bourse et la Vie disparaît pendant longtemps - et il est bien le seul film concerné - y compris aux moments des éditions vidéos/DVD, voire d'une intégrale de la rétrospective globale du réalisateur décédé en 2019. Un grand merci à sa fille, Olivia, pour avoir corrigé enfin le tir depuis l'an dernier.

Certes, pas un grand film - titre à laquelle peu de Mocky peuvent prétendre sur six décennies de carrière -, La Bourse et la Vie demeure une bonne comédie attachante et dynamique. Entre Toulouse et Paris, sur ordre de Jean Poiret/Pelepan, notre Fernandel en ex-rugbyman marseillais et son collègue alsacien (joué avec un fort accent par Heinz Rühmann, parmi les acteurs allemands les plus appréciés) multiplient les gaffes et frasques pour notre plaisir. Ils rencontrent divers autres grandes figures en seconds rôles : Jean Carmet le troubadour des nonnes, Claude Piéplu surveillant, Michael Lonsdale de retour en grand timide maître de conférences et, le meilleur de tous, Michel Galabru en notaire irascible. Le tout sur des dialogues de Marcel Aymé, auteur entre autres du Passe-Muraille et des Contes du Chat Perché, un an avant son décès.

Bien que d'un humour absurde et burlesque savoureux, on reste sur du vite-fait-pas-trop-mal-fait, et côté musique, comme d'habitude, elle aussi loin du compte. Il est clair que Bernard KESSLAIR a fait de son mieux, pour son unique collaboration avec Mocky. Cet auteur et accompagnateur d'artistes 'yéyés' célèbres en ces années 60 (souvent provençaux comme lui), de Mireille MATHIEU et Michèle TORR à Claude FRANÇOIS et Richard ANTHONY, ne fait pas de miracle, il est vrai. Pourtant, même répétitive et découpée sauvagement, sa musique contribue pas mal à la qualité de ce Mocky millésimé 66.

Sans surprise, elle tient en un seul thème, celui du générique, décliné en plusieurs variations. D'abord instrumentale, d'une belle énergie empruntée à la musique soul, pratiquement Motown, cette composition sur les chapeaux de roue (tel un trajet en train et un sens de la belle vie offerte par l'argent, annoncés avant l'heure !) est voyageuse, ensoleillée et très fraîche. Contraste d'autant plus saisissant lors de cette introduction dans un décor de ville et de bureaux studieux.

Les cordes porteuses pour une mélodie des plus simples en broderies (de mémoire : do, si, la dièse et si à nouveau, on-ne-peut-plus rapproché dans notre vieille échelle occidentale tempérée donc) s'effacent ensuite. À la sortie de bureaux, Fernandel fredonne le thème brièvement, et on a déjà droit à une version jazz puis une autre légère et humoristique quand la pluie tombe sur Toulouse, quand arrivent les premières pertes d'argent au milieu de la foule aussi. Les flûtes (piccolo compris pour la plus aiguë) et la guitare électrique ont la part belle, c'est fort plaisant.

Des influences latino se font ensuite plus fortes, notamment pour l'escale à la gare de Montauban, quand Jean Carmet fait son apparition, et de la bossa-nova (de nouveau audible lors de la séquence 'club des timides'). Occasion pour KESSLAIR de dévoiler un autre thème plus secondaire, sorte de gospel tâtonnant très bienvenu, bien que noyé dans l'action. Après Limoges, c'est une sorte de valse flûtes et cordes reprenant le générique, puis un tango militaire à la gare d'Austerlitz. Le xylophone est à l'honneur quand Poiret/Pelepan arrive au bureau incognito, et des cuivres font une apparition tardive dans la scène de l'ascenseur.

Quoique ce dernier acteur tienne une place exemplaire au milieu de tous ces seconds rôles et péripéties, c'est d'abord la prestation de l'Allemand et du Marseillais que l'on retient, le duo qu'il forme en toute animosité au début pour finir, sur les quais de la Seine, dans une 'histoire de grande amitié voire plus'. Mocky, grand amateur de femmes qu'il dénude dès que possible, est l'un des premiers réals en France à dévoiler d'autres formes de sexualités autant que de personnalités.

C'est pourquoi la chanson "La Bourse et la Vie", écrite par KESSLAIR avec Françoise Dorin (parolière en vogue elle aussi), convient à merveille au film, qui plus est avec pour interprète Richard ANTHONY. Demeuré vedette yéyé par excellence, sa voix porte les mots à merveille, choeurs féminins en prime, et apporte un beau complément 'rose' lors des credits de conclusion au thème entendu sous sa première forme, la plus 'soul'. Un des derniers tubes d'ANTHONY avant sa première traversée du désert. Peu de choses, toujours de l'avarice, mais un compositeur qui a su s'adapter et fournir une partition plaisante, alors ne faisons pas la fine bouche !

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   MARCO STIVELL

 
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- Bernard Kesslair (compositions, orchestrations)
- François Dorin (paroles)
- Richard Anthony (chant)


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