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Maxine NIGHTINGALE - Right Back Where We Started From (1976)
Par LE KINGBEE le 7 Avril 2023          Consultée 533 fois

Native de Wembley où elle voit le jour en 1952, Maxine NIGHTINGALE passe son enfance dans le Kent. De par son père, comédien figurant, elle s’intéresse très tôt à l’art et principalement à la musique. Après avoir intégrer la chorale de son lycée, elle suit des cours d’art dramatique et de musique dans un conservatoire londonien.
Tandis que son frangin Glen se met à la guitare (futur sessionman auprès de Boy GEORGE, Terence TRENT D’ARBY, Des’ REE et JAMIROQUAI), Maxine fait ses gammes avec Unisound, un petit groupe londonien qui tourne dans le circuit des clubs londoniens. Elle enregistre trois singles entre 1969 et 1971 pour PYE Records qui ne connaissent strictement aucun succès.

Entre temps, Maxine décroche un second rôle dans la comédie musicale Hair. Etablie en Allemagne, on la retrouve au générique de Hair, Jesus Christ Superstar et Godspell. Sa relation avec le producteur Minoru Domberger se conclut avec la naissance d’une petite fille. De retour à Londres, elle décroche un rôle dans The Savages, comédie musicale jouée au Royal Court Theatre ; afin de mettre un peu de beurre dans les épinards, elle enchaine comme choriste de sessions. Sa prestation auprès d’Al Matthews, un acteur chanteur américain, lui permet d’attirer l’attention de Pierre Tubbs*, un touche à tout, producteur, auteur-compositeur, guitariste, graphiste qui la place sous la houlette de Vince Edwards, un chanteur auteur que Maxine connait bien, les deux ayant joué dans Hair. Alors que Tubbs doit se rendre à la maternité pour la naissance de sa fille, la rumeur prétend qu’il écrit avec son pote Vince "Right Back Where We Started From" en à peine dix minutes. Si le titre est enregistré en démo par Edwards, les deux hommes ne sont pas convaincus par cette version et proposent la chanson à Maxine Nightingale dont le profil colle mieux au texte. D’abord hésitante, Maxine décide d’enregistrer la chanson appâtée par une avance de 100 £.

Enregistré au Central Sound Studio, à deux pas de Soho, ce titre vaudra à la chanteuse de connaitre son plus gros succès. Edité par United Artists, le single se classera à la 8ème place des charts anglais en novembre 75. Preuve que nul n’est prophète en son pays, c’est aux States que la chanteuse allait cartonner en décrochant une seconde place au Hot 100 en mai 76. Suite à ce succès inattendu, Tubbs se pressera de publier un album toujours sous la bannière d’United Artists. Cette galette connaitra un moindre succès se classant à la 65ème place. La chanteuse connaitra un regain d’intérêt en Amérique dès l’année suivante, sa chanson figurant au générique du film Slap Shot (La Castagne), un nanar de George Roy Hill avec Paul Newman. Mais on est loin du triomphe rencontré avec le western Butch Cassidy And The Sundance Kid ou The Sting (L’Arnaque) deux blockbusters avec Paul Newman et son acolyte Robert Redford.

Si le binôme Tubbs/Edwards lui apporte deux chansons dont le titre phare, Pierre Tubbs demeure le plus gros pourvoyeur avec deux autres chansons : "Gotta Be The One" et "One Last Ride". Si le premier dévoile clairement l’influence du Miami Sound avec une sonorité évoquant KC & The SUNSHINE BAND, le second avec un passage de trompette bouchée lorgne sur la Soul de Philadelphie rappelant Harold Melvin & The Blue Notes. "Goodbye Again", compo conjointe des deux olibrius, se range entre Jazz Vocal et Soul Pop, le genre de guimauve à la Barbra STREISAND sans grand intérêt d’autant plus qu’il clôt le disque.
Glen Nightingale, le frangin, lui offre "Life Has Just Begun", un titre lorgnant entre Bossa et Miami Sound dans un registre à la George BENSON. Pas de quoi emballer le chaland. Maxine reprend deux titres de Tim Moore, ancien équipier de Darryl Hall au sein du groupe Gulliver : si "Think I Want To Possess You" en ouverture lance le disque sur une bonne base bien rythmée proche du SUNSHINE BAND, "Love Enough" une ballade stylisée à la STREISAND s’avère terriblement ennuyeuse.
"Bless You", une création de John LENNON figurant dans Walls And Bridges n’apporte pas grand-chose par rapport à la version de l’ancien Beatles, si ce n’est une impression de lenteur avec l’apport d’un synthé digne de figurer dans un cabinet de sophrologie. Autre ballade avec "In Love We Grow", compo de Dennis Belfield, bassiste de Rufus. Encore une fois, l’orchestration et les arrangements n’apportent pas grand-chose et Maxine malgré une douceur peut être excessive, ne parvient pas à rivaliser avec Chaka KHAN. Une interprétation cependant bien supérieure à celle des Three Degrees.

A l’écoute de la face B, on se dit que le schmilblick vient en fait d’un répertoire basé principalement sur de la ballade et du Soft Rock. "Reasons"**, hit mineur d’EARTH, WIND & FIRE en est le parfait exemple. Compo de Tiny Barge "Everytime I See A Buterfly" se révèle beaucoup trop mollassonne pour nous captiver. Le prototype parfait de la ballade Soul patinée de Pop FM rébarbative. Impression confirmée avec "You Got The Love", une compo de Ray Parker Jr. et Chaka Khan en provenance de Rags To Rufus, soit le second titre pioché dans ce même album. La guitare funky et un rythme plus élevé se révèlent encore une fois de bien meilleurs ingrédients pour le timbre de la chanteuse, bien plus a son aise sur des tempos vitaminés.

Terminons par "Right Back Where We Started From" qui donne son nom à l’album et qui demeure quasiment 50 ans après sa sortie dans la tête de certains sexagénaires. Le plus gros succès de l’anglaise aura contribué en son temps à faire danser les amateurs de dancefloors et de discothèque. Si le texte proche d’un répertoire à la Sylvie Vartan ou Sheila*** ne brille pas par sa sagacité ni par son originalité, le tempo et la mélodie demeurent des atouts de première main dont les radios s’emparèrent à l’époque pour un titre plein de fraicheur.

Un demi-siècle après sa sortie, on a l’impression d’entendre un parfait remplissage de Soul Pop parfumée d’un zeste de Disco. En fait hormis les trois ou quatre plages rythmées, le reste de l’album se montre beaucoup trop inerte et pour tout dire bien trop barbant pour retenir l’attention. C’est d’autant plus dommage que l’orchestration et les arrangements se situent dans la bonne fourchette, moins synthétique que la production de l’époque. Parmi les sidemen présents on retrouve le guitariste Ray Parker Jr (pas encore Ghostbuster), le claviériste Dave Rowberry (ex ANIMALS, KINKS) et Mike De Albuquerque et Wilfred Gibson, tous deux anciens membres d’ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA.


* Pierre Tubbs reste le designer de plus de 1000 pochettes (Dr. Feelgood, Creedence Clearwater Revival, Hawkwind, The Flaming Groovies)
** Titre homonyme à celui de Minnie Riperton.
*** Ce sont les deux exemples qui me sont venus à l’esprit. Je suppose qu’il doit exister bien pire.

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- Maxine Nightingale (chant)
- Pierre Tubbs (guitare, synthétiseur chœurs)
- Glen Nightingale (guitare)
- Mick Barker (guitare)
- Mike De Albuquerque (basse)
- Pete Kircher (batterie)
- Jeff Seopardie (batterie)
- Theodore Thunder (batterie)
- Bob Andrews (piano)
- Lynton Naif (piano, mellotron, marimba)
- Julien Gaillard (violon)
- Frank Ricotti (vibraphone)
- Peter Hughes (saxophone)
- Raphael 'earl' Ravenscroft (saxophone)
- Kenny Wheeler (trompette, bugle)
- Vince Edwards (percussions, chœurs)
- Ian Harrison (percussions)
- Ronji Southern (percussions)
- David Ulm (percussions, congas, bongo, tambourin)
- Bernardo Ball (timbales)
- Helen Chappell (chœurs)
- Liza Strike (chœurs)
- Pete Kirshaw (choeurs)
- Al Mathews (choeurs)
- Tony Rivers (choeurs)


1. Think I Want To Possess You
2. Bless You
3. Right Back Where We Started From
4. In Love We Grow
5. Gotta Be The One
6. One Last Ride
7. Reasons
8. If I Ever Lose This Heaven
9. Love Enough
10. You Got The Love
11. Life Has Just Begun
12. Everytime I See A Butterfly
13. Goodbye Again



             



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