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PLANXTY - Words & Music (1983)
Par MARCO STIVELL le 12 Septembre 2023          Consultée 568 fois

Fin de carrière discographique pour PLANXTY, au bout de dix années fastes. Words & Music, enregistré toujours dans les meilleures conditions à Dublin, aux Windmill Studios, en dépit d'être témoin d'une signature tout ce qu'il y a de plus éphémère avec une major (WEA), n'est pas l'album que l'on retient le plus, et c'est dommage, ne serait-ce que pour son niveau global.

Difficile pour un combo folk irlandais de se faire entendre, y compris parmi les plus grands, en ce milieu d'années 80 où les musiques populaires ne ressemblent plus vraiment à celles remises à l'avant, une décennie plus tôt. Encore que, lorsque sort Words & Music en 1983, nous ne sommes que deux-trois ans avant l'explosion punk celtique grâce aux jeunes copains de pub POGUES & co !

PLANXTY, quatuor toujours augmenté d'un cinquième membre, Bill Whelan, convie le bassiste Eoghan O'Neill ainsi que le fiddler James Kelly pour quelques sessions. Sans rien enlever au talent de ce dernier, considéré parmi les meilleurs en Irlande, il est dommage que sa présence rogne sur celle, pour le même instrument déjà rare ici, de la jeune violoniste de Cork qui accompagne le groupe depuis trois ans durant ses tournées : Nollaig Casey.

"The Queen of the Rushes", medley de jigs, ouvre l'album en beauté avec le bodhrán de Christy Moore et un Liam O'Flynn massif et toujours brillant, avant une seconde mélodie qui n'est autre que "Paddy Fahy's", dont on se souvient qu'en reel, elle fermait l'album précédent. Cette fois, tout le groupe est présent, avec le soutien des claviers de Whelan.

Ceux-ci sont utilisés à bon escient sur l'ensemble des huit morceaux, notamment les instrumentaux à l'image de "Táimse Im' Chodladh", toujours centré sur la cornemuse irlandaise pour une mélodie royale, avant une fin en douceur. Les reels du set "Aconry Lasses" demeurent tout autant remarquables dans le dédoublement/accompagnement de l'instrument premier.

Le bouzouki d'Irvine prend le relais sur ses deux dernières contributions au groupe, à savoir d'abord "Accidentals/Aragon Mill" où on le sent toujours tourné vers l'Est, les Balkans grâce à certaines prouesses rythmiques, pour un effort très convaincant. Avec son chant appliqué, les nappes de synthés emphatiques, les arpèges délicats et le solo de tin whistle par O'Flynn, c'est l'une des deux chansons-fleuve de l'ensemble. À côté, son "Thousands Are Sailing", chant de marins fort poignant au demeurant, avec ses tons gris-bleu jusque dans les claviers, est davantage marqué par la répétition.

L'autre 'poids lourd' est "Lord Baker", nouvelle adaptation de Christy Moore, plus de neuf minutes de légende sombre bien britannique, où l'on sent la voix du chanteur plus grave et fatiguée mais toujours splendide. La progression et l'agencement des phases, rupture solennelle comprise, tout comme les sorties d'O'Flynn et Whelan, bien que superbement travaillées, se révèlent un peu moins mémorables que l'effort similaire du précédent opus, The Woman I Loved So Well, en 1980.

Moore choisit également de reprendre Bob DYLAN, le temps d'un "I Pity the Poor Immigrant" de toute beauté, avec une épinette jouée par Dónal Lunny, preuve de leur envie de retrouver davantage d'éléments politiques au sein de PLANXTY. Chose amusante, après cette chanson de large ouverture humanitaire, le groupe, pour conclure son histoire (?), retourne vers l'identitaire en grande pompe avec l'instrumental "The Irish Marche". Une vraie danse de fête, guitares/bouzoukis et cornemuse dehors, avec cette lenteur propice à la galanterie, souriante invitation aux filles du pays.

Après ce Words & Music tout sauf mineur, au contraire inspiré et parcouru d'un beau climat grâce aux claviers et au son clair 80's, PLANXTY se sépare pour se retrouver sur scène, vingt ans après. Christy Moore mènera la carrière solo que l'on sait, saluée d'un côté comme très contestée de l'autre et souvent par les autorités. Andy Irvine va faire des allers-retours entre les pays d'Europe centrale (Hongrie etc) et l'Irlande, tout en menant sa carrière elle aussi engagée. Chacun de leur côté, Dónal Lunny et Liam O'Flynn multiplient les collaborations de marque : Kate BUSH, Mark KNOPFLER...
Bill Whelan, dans les années 90, obtient un franc succès mondial avec sa 'grosse' production RIVERDANCE, mêlant danses traditionnelles et concept musical, dans laquelle officie Nollaig Casey. Celle-ci retrouve ensuite Lunny ainsi que Eoghan O'Neill au sein du projet presque autant massif de Dan AR BRAZ, l'Héritage des Celtes.

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   MARCO STIVELL

 
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- Christy Moore (chant, guitares, bodhrán)
- Andy Irvine (chant, mandoline, bouzouki)
- Dónal Lunny (guitare, bouzouki, épinette, dulcimer, synthétis)
- Liam O'flynn (uilleann pipes, tin whistle)
- Bill Whelan (claviers)
- Nollaig Casey (fiddle)
- James Kelly (fiddle)
- Eoghan O'neill (basse)


1. The Queen Of The Rushes/paddy Fahys Jig - Medley
2. Thousands Are Sailing
3. Táimse Im' Chodladh
4. Lord Baker
5. Accidentals/aragon Mill – Medley
6. Aconry Lasses/the Old Wheels Of The World/the Spik
7. I Pity The Poor Immigrant
8. The Irish Marche



             



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