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POWER POP  |  STUDIO

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1989 Enuff Z'nuff
1991 Strength
1993 Animals With Human In...
2005 ?
 

- Style : The Beatles , Electric Light Orchestra, Cheap Trick, Jellyfish, John Lennon , Mott The Hoople

ENUFF Z'NUFF - Strength (1991)
Par JASPER LEE POP le 7 Novembre 2023          Consultée 904 fois

Howard Stern, l’animateur radio star de l’époque, s’est pris d’amitié pour eux. Il ne tarit pas d’éloge sur leur musique. Il passe le mot à David Letterman qui les invite plusieurs fois dans son late show et déclare qu’en matière de rock, on ne fait pas mieux. Paul Stanley n’écoute qu’eux dans sa voiture. Robert Plant dit tout le bien qu’il pense de ce nouveau groupe. Rolling Stone leur décerne le titre de révélation de l’année. Tous les feux sont au vert et pourtant il y a de fortes chances pour que toi, là, qui lis ces lignes n’aies jamais entendu parler de ENUFF Z’NUFF. Que s’est-il passé ?

Ils ont écoulé 300 000 exemplaires du premier album en exploitant deux singles et alors qu’il était de coutume d’en sortir un troisième, Atco demande au groupe de rentrer en studio mettre en boîte un successeur. Qu’importe, Vie et Z’Nuff composent comme ils respirent et les Lennon/McCartney du Hard rock accouchent d’un album témoignant d’une maîtrise impressionnante.
C’est l’énergique "Heaven or Hell" qui ouvre stratégiquement le bal. Courte, basique et punchy, l’entame a pour but de ne pas déconcerter les fans de la première heure mais, dès le second morceau, on monte d’un cran et la légèreté du premier opus fait place à une écriture plus mature, plus dense, mélancolique parfois ("Missing You", "Strength" pièce maîtresse qui mérite bien son titre) sans pour autant renier les perles pop imparables ("Holly Wood Ya", "Baby Loves You" immédiatement addictive) et les compos plus percutantes ("The World is a Gutter", "In Crowd"). Les textes sont également moins ensoleillés avec l’appel à la tolérance peace and love de "Mother’s Eyes" (du pur Lennon) et le retour difficile des vétérans du Vietnam du diptyque "The Way Home/Coming Home" (Appelez le Colonel Trautman !).

Bien conscient du piège qui les guette, le combo de Blue Island (la bourgade près de Chicago dont ils sont originaires et qui donne son nom à un morceau de l’album) s’est affranchi de l’emprise de Ron Fajerstein et c’est Vie et Z’Nuff qui signent, avec Paul Lani au mixage, une production moins clinquante. Le groupe a également calmé le jeu sur le look, on garde la touche psychédélique mais on remise les tenues fluo et côté capillaire, on y va mollo sur l’Aquanet, à l’exception de Derek Frigo qui mène un combat de tous les instants pour dompter ses frisettes naturelles. Tiens Frigo, parlons-en, il est encore l’atout/handicap du groupe, à la fois sublime et plus mélodique mais toujours trop friand de vibrato. Le coup de génie, c’est de convier son paternel Johnny Frigo, un contrebassiste de Jazz au CV replet qui se consacra exclusivement au violon dans les 80’s. Il intervient sur "Strength" et "Goodbye" et fait profiter au groupe de sa science de l’arrangement pour un résultat du meilleur goût.

Il s'agit d'un bien bel album que tout le monde devrait évidemment posséder. Paul McCartney avait même donné son accord pour pousser la chansonnette sur une des compos (je ne me souviens plus de laquelle, il faudrait que je ressorte mon carton de Hit Parader et Circus) mais s’était ravisé au dernier moment en prenant conscience que le groupe portait parfois du cuir. Non négociable pour lui et Linda, fervents défenseurs de la cause animale. Faute de Macca, on se contentera du mellotron d'époque de "Strawberry Fields" sur deux titres. Strength ne s’écoulera qu’à 150 000 exemplaires et Atco se ravisera également en leur signifiant la porte. Nous sommes en 1991, Cobain fait plonger l’industrie du shampooing et, malgré la modération sur le lipstick, ENUFF Z’NUFF reste pour beaucoup à jamais un groupe de Hair Metal.


P.S : À noter que Donnie Vie a sorti en 2004 Extra Strength, soit une relecture acoustique, seul accompagné d’une guitare sèche ou d’un piano de la quasi intégralité de l’album. L’intérêt est de redécouvrir les morceaux dans leur plus simple appareil et d’apprécier peut-être plus encore le talent de composition de Vie. À déconseiller cependant à ceux qui ne sont pas familiers avec l’album d’origine, Donnie Vie a connu des bas abyssaux au regard de sa consommation de drogues et sa voix est témoin de ses abus. Une âme charitable aurait pu le dissuader d’inclure la dernière piste, une version de "Baby Loves You" à la gratte électrique particulièrement pénible.

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   JASPER LEE POP

 
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- Donnie Vie (chant, guitare, claviers)
- Chip Z'nuff (basse, chœurs)
- Derek Frigo (guitare, vibrato)
- Vikki Fox (batterie)
- +
- Johnny Fox (violon, alto)
- Dennis Karmazin (violoncelle)
- Paul Lani (mellotron)


1. Heaven Or Hell
2. Missing You
3. Strength
4. In Crowd
5. Holly Wood Ya
6. The World Is A Gutter
7. Goodbye
8. Long Way To Go
9. Mother's Eyes
10. Baby Loves You
11. Blue Island
12. The Way Home/coming Home
13. Something For Free
14. Time To Let You Go



             



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