Hawkwind. Si ce nom ne vous dit rien, celui de Lemmy Kilmister doit vous parler. Obligatoirement. Sinon qu'est-ce que tu fous sur un site de rock, bordel ? Bref, toujours est-il qu'avant de former la tête de moteur, et après avoir accompagné Jimi HENDRIX sur les sentiers du rock en tant que roadie, il officie au sein de ce groupe en tant que bassiste (et uniquement bassiste, ce n'est qu'avec MOTÖRHEAD qu'il passe derrière le micro). D'ailleurs, il ne reste au sein d'HAWKWIND que le temps de quelques albums, avant de se casser du groupe pour divergences (et non pas musicales). Master of The Universe fait partie des quelques albums avec le père Lemmy.
Bref, cette parenthèse bouclée, passons à la musique. HAWKWIND, groupe de hippies, joue un rock assez psychédélique, teinté parfois de progressif. Il est en réalité difficile de décrire et même de cerner la musique de ce groupe. Elle se vit, se ressent, mais ne s'explique en rien. Et ce disque en est assez représentatif.

Le morceau d'ouverture, qui a donné son titre à l'album, dégage une atmosphère étrange. Riff rock 'calme', ligne de basse plutôt linéaire, sur laquelle se glissent un solo bordélique et trois ou quatre arrangements renforçant le côté psychédélique de la musique. Tout cela pendant plus de six minutes. Peut-être fallait-il être dans le 'trip' hippie pour comprendre et vivre pleinement cette musique.
La musique, comme dit plus haut, s'essaye parfois au progressif, notamment avec les morceaux "Brainstorm" et "Orgone Accumulator" (plus de 10 minutes chacun). "Brainstorm" fonctionne à peu près sur le même schéma que le morceau-titre, sauf qu'il s'étend sur une plus longue durée. Le riff d'"Orgone Acuumulator" fait vachement penser à du MOTÖRHEAD d'ailleurs, la violence en moins. D'ailleurs, Lemmy l'a dit lors d'une vieille interview, MOTÖRHEAD, c'est le même groupe qu'HAWKWIND, le son en plus. Ce morceau est notamment le plus aventureux, le plus fouillé du disque. La basse se démarque et ne se contente pas de soutenir de manière linéaire le riff de guitare. Les pistes de guitare s'entremêlent, formant une alchimie quasi-parfaite. Viennent ensuite les deux morceaux de fin, "It's So Easy" et "Lost Johnny" (le morceau "Sonic Attack" n'en étant pas véritablement un, mais une sorte d'interlude à peu près aussi chiante qu'un cours de maths et tombant comme un cheveu sur la soupe). "It's So Easy" est un morceau simple, assez convenu, mais d'une efficacité concrète, certainement due à la ligne de chant plus travaillée que sur les autres morceaux.

Le disque s'achève sur "Lost Johnny", à mon sens le meilleur morceau du skeud. Lemmy le reprendra d'ailleurs avec MOTÖRHEAD sur l'album One Parole. Ce n'est pas mentionné dans le livret mais, à l'oreille, je me demande si ce n'est pas Lemmy qui chante déjà sur cette version. J'en suis presque sûr, son timbre de voix étant hautement reconnaissable. Bref. La guitare et la basse chantent sur 3 minutes 28, et le disque se clôt là-dessus. Un disque qui respire la sincérité, l'authenticité de la nature, la vie sauvage et insouciante, purifiée de tout pouvoir consommateur et/ou commercial, là où les valeurs humaines sont plus importantes qu'un putain de portefeuille. Et s'il n'invente ou ne révolutionne rien, il se contente d'envoyer une bouffée d'air frais. D'être imparfait, perfectible, mais bon et sincère, tout simplement.