Après avoir galéré près d’une dizaine d’années avec des 45 tours qui n’ont pas vraiment décroché la timbale, le premier 33 tours de DAVE a vu le succès lui tomber dessus telle la vérole sur la bas clergé breton de manière inespérée ! Alors CBS souhaite remettre le couvert dès que possible et presse compositeurs et auteurs de fournir a la nouvelle idole des foyers de l’hexagone de quoi sortir fissa un nouvel album… les billets verts n’attendent pas. Cette fois, la partie est gagnée, l’artiste pose tel un jeune premier romantique tout sourire dehors, romantique et champêtre, ce alors qu’il vit la passion de sa vie avec son compagnon parolier Patrick Loiseau. les seventies ne pardonnaient pas, il fallait avoir l’air de vivre selon les sacro-saints principes de l’époque.

"La décision" est le grand fait d’arme de cette nouvelle livraison ; le ton dramatique de la composition n’échappe à personne, il s’agit d’une mélodie tiré du sextuor pour violon numéro 1 de Johannes BRAHMS, que l’allemand Frank Farian – BONEY M puis MILLI VANILLI – avait crée en anglais "My Decision". Un moment assez émotionnel, et la voix de DAVE passe remarquablement sur ce thème classique. La resucée de "Dansez maintenant" fait partie de cette nouvelle ronde de singles dans une nouvelle orchestration, toujours aussi réussie. Le 45 tours suivant tiré de ce deuxième opus est « Hurlevent », les paroles font écho à la passion de Patrick Loiseau et de Dave pour la littérature, ici bien entendu les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, deux ans avant le "Wurthering Height" de Kate BUSH, un single moyen.

Nous avons une jolie bluette avec "Ton départ", un titre sensé tirer les larmes des adolescentes qui se pâment devant le joli sourire et les longs cheveux blonds de notre artiste. "Trans amour express" pencher presque du coté d’une countrypolitan qui donnerait des boutons a tout amateur de Johnny CASH qui se respecte. Julio IGLESIAS ne fera pas mieux quelques années plus tard. "Heureux tant mieux" nous fait baisser de niveau, un filler qui porte en lui les défauts inhérents au genre, trop de cordes et une tendance a tourner en rond. "Je t’offre une chanson" ne parvient pas vraiment me toucher, la mélodie est simpliste et trop entendu. Avec "Et demain", nous sommes en plein dans la cible du public français, une variété sirupeuse orchestrée de manière assez emphatique. La voix du chanteur fait la différence et ce n’est pas désagréable même si cela sonne un brin kitschounet.

DAVE montre qu’il est guitariste avec "Derrière un sourire", qui évoque plus une ambiance à la Francis CABREL, on est surpris d’autant que son chant est différent, jusqu’au refrain qui eut put sortir de l’esprit du natif d’Astaffort. "Tant qu’il y aura" fera le bonheur de nombre des émissions de variété du samedi soir, mais cette composition sympathique au demeurant ne me semble pas au niveau des précédents succès du blondin. On va d’ailleurs beaucoup croiser DAVE sur les plateaux télé s’accompagner d’une guitare classique sur "La cigarette", c’est larmoyant et simpliste au niveau des lyrics. Le sujet de "L’ouragan" est surprenant puisqu’il y évoque le patronyme féminin toujours donné à ces évènements météorologiques. Le rythme est très réussi, je n’en avais pas le moindre souvenir et c’est bien dommage car l’ensemble a plutôt bien vieillit. DAVE en termine sur "était-ce une fille ou un ouragan ?"… le coquin !

Bien sur, il y a quelques titres en deçà, mais la qualité de plusieurs titres et notamment de "La décision" fait toute la différence, un classique de plus dans la discographie du plus francophones des néerlandais. C’est donc une confirmation pour le public français, qui adoube définitivement DAVE au firmament des adorateurs de variété, on va désormais le croiser systématiquement ou presque lors des numéros un de Maritie et Gilbert Carpentier du samedi soir. Je reste sur un trois équilibré.