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1993 Antimatter
1994 Cyberia
1998 Interference

CUBANATE - Interference (1998)
Par NOSFERATU le 23 Avril 2024          Consultée 396 fois

Fin des 'nineties', début de la trentaine, je me retrouve à Aix en Provence, fréquentant pas mal de gens en noir, des gothiques, de pulpeuses filles sorties de cérémonies à la Wicker Man mais aussi quelques cinglés avides de trips (dans tous les sens du terme) sombres. Chez l’un d’eux, je me rappelle ainsi de mémorables parties délétères (heureusement que les portables n’existaient quasiment pas à cette époque !) où un disque circulait, ce Interference de CUBANATE.
Ce dernier combo possédait des sonorités qui détonnaient parmi les innombrables clones de DIVE et d’HOCICO qui cartonnaient alors dans les fêtes 'électro goths' du moment. En effet, ces 'rosbifs' malfamés mélangeaient métal, techno et industriel. Et ce qui m’avait interpellé, c’était la voix particulière du hurleur, qui ressemblait vocalement à une sorte de Lemmy cybernétique.
En gros, pas aussi métal que MINISTRY, mais pas aussi EBM qu’un FRONT 242. Pour situer le style, on dira qu’ils étaient situés entre ces deux groupes emblématiques de la vague dark destroy des années 80. Opérationnels dès le début des 'nineties', ils feront une grosse impression auprès de formations plus 'mainstream' comme PRODIGY.

A partir de l’année 98 avec la sortie de ce fameux Interférence, la potion musicale change un peu. Faut dire que le gang qui ferait passer RAMMSTEIN pour le 'muppet show', intègre d’autres influences. En premier, ce courant électronique appelé 'drum and bass'.
Ce dernier genre est un dérivé du 'breakbeat hardcore' assez populaire à partir de 92 mais qui va s’affiner avec les années. Ce qui ressortait dans ce style, c’était la puissance des sons de lignes de basse justement qui vous étouffaient tout en vous faisant danser comme un malade.
L’album sort sur le label Wax trax ! Records, la centrale new-wave indus ayant vu dans son catalogue des formations aussi frappadingues que MEAT BEAT MANIFESTO, YOUNG GODS, PIG, COIL, LAIBACH. Rhys Fulber, membre des 'électro industriels' FRONT LINE ASSEMBLY, les aide à la production.
Sur ce disque, CUBANATE renoue un peu avec sa période expérimentale mais en y ajoutant une touche 'drums and bass'. Et surtout, surtout, une férocité singulière qui manque beaucoup à la plupart de ses concurrents.
N’allez cependant pas croire que CUBANATE marche sur les plates bandes d’un GOLDIE qui casse alors la baraque dans ce style, surtout auprès d’un public urbain friqué branché Canal + . Pas de dérive commerciale ici, mais une utilisation dure de ces sonorités 'basse et batterie', qui vont décevoir certains fans du combo alors bloqués sur les compos originelles typées techno/métal. Elles constituent l’essentiel de ces rythmiques infernales tout le long du disque, conférant un aspect à la fois dansant et foudroyant qui donne le vertige.
Le métal n’est toutefois pas en reste comme en témoignent les méchantes guitares thrash qui déchirent un max et qui sont utilisées au bon moment. Prenez "If", le morceau jusqu’alors dominé par une tornade 'drum and space' et d’effets 'space technos' s’arrète à environ cinq minutes et la gratte qui apparaît fait un effet garanti puissance 10. Une sorte de 'jumpscare' auditif d’une redoutable efficacité.
Ajoutez d’effrayants contrecoups 'technos' spatiales ("Isolation", "10.41597222"), tribales ("Ex"), ambient (sur "Internal" un passage à la DEUSTH NEPAL en plus 'dance'), froide (le bien nommé "Hinterland") qui renforcent les textures des morceaux.
Quant à la voix de Mark Heal, elle ne sombre pas dans les clichés 'ebm electros'. Enragée, elle ne dépareillerait pas sur un disque 'heavy/high energy', donnant au groupe une coloration complètement rock and roll.
CUBANATE, c’est ainsi du MOTORHEAD (un groupe 'drum and bass' au sens premier du terme, d’ailleurs !) électronique.
La cerise sur le gâteau serait certainement "Other Voices", titre qui résume à lui seul l’atmosphère du ' skeud' marqué par une intro lourde, de la "jungle" élastique, des réverbérations samplées sur le lancinant "Mass Media" d’IGGY POP (Issu du 'krafwerkien' co-réalisé avec BOWIE, The Idiot(fi]), des guitares sanguinaires, une voix de stentor grave, un refrain ultra-sombre et grandiloquent à la fois. Avec une sorte de crescendo au niveau vocal hystérique à la fin du morceau. Frémissements assurés.
L’impression de danser avec des zombies sous crack dans une boîte souterraine après la fin de ce monde.

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   NOSFERATU

 
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- Marc Heal (vocaux)
- Marc Heal, Phil Barry (programmations)
- Dave Bianchi (percussion synthés)
- Phil Barry (guitares)


1. It
2. Isolation
3. 9:59
4. Hinterland
5. Ex
6. Internal
7. Other Voices
8. The Horsetrader
9. Voids
10. An Airport
11. Pleasure Kick
12. Ordinary Joe
13. 9:59



             



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