Symptome-Dei fait suite au 45-tours Découverte / Autre Chose. Cet album a été réédité en CD en 2004 par le label israélien Mio Records (avec les deux morceaux du 45-tours en bonus) puis en vinyle en 2013 par le label belge Papaaver Records, et a acquis le statut d’œuvre culte. Symptome-Dei est parfois affilié à des références comme Franco BATTIATO (pour le mélange sonore), TANGERINE DREAM (pour l’usage des claviers) et MAGMA (pour son caractère choral), mais à l’écoute le résultat n’est pas, mais alors pas du tout à la hauteur.

Les défauts de Découverte / Autre Chose ne font que s’accentuer, et ce sur la longueur d’un album. La production est froide et hermétique, l’interprétation est très mollassone et approximative: synthétiseurs primitifs, guitares bancales, rythmiques superficielles, Mellotron à gogo. Qui plus est, l’album est structuré très bizarrement, les morceaux ne sont pas mis en valeur par les enchaînements, malgré des thèmes récurrents tels que l’introduction de "Dernière Croisade" qui forme le motif de base de "Illusion" puis "Éclosion", puis le premier thème de "Dernière Croisade" revenant en seconde partie du "Sanctuaire D’Argile" et sous forme épurée sur "Renaissance". Les morceaux eux-mêmes sont pour la plupart intrinsèquement faibles, les mélodies sont anarchiques et peu inspirées, il y a plusieurs montages qui ne font guère de sens, certaines pistes instrumentales (telles que la flûte de "Illusion") semblant superposées à l’arrache.

Après le trio de Découverte / Autre Chose, Didier Le Gallic s’entoure d’une demi-douzaine de musiciens pour réaliser son projet. Deux passages sont chantés en chœur: on trouve la sinistre incantation de la première partie du "Sanctuaire D’Argile" − enchaînée au retour de thème sus-mentionné − et les vocalises aléatoires de "Méandres Envoûtés". On ne peut pas dire que les chœurs soient vraiment mis à contribution sur cet album, ses apparitions ne sont pas mauvaises mais semblent plutôt anecdotiques dans le vaste fatras de cet album. Ah si, on trouve également le dialogue pseudo-mystique de "Labyrinthe Pourpre De La Connaissance".

Le début de l’album fait encore plus ou moins illusion. L’introduction de "Dernière Croisade" est réussie (très beaux arpèges de guitare), glauque à souhait, puis deux petits thèmes sont alternés pour un résultat pas trop moche. Les quelques morceaux suivants se laissent écouter, "Le Sanctuaire D’Argile" donc, et aussi la mélodie boisée de "Dédale Vert Du Retour", à la rigueur "Méandres Envoûtés". Ensuite, ça se barre en sucette. Sur la seconde face, sept titres sont mentionnés mais tout s’enchaîne plus ou moins en une suite de saynètes aléatoires, incohérentes et finalement sans intérêt, qui donne la méchante impression de bouche-trous successifs. On touche le fond avec la rythmique terriblement maladroite du "Labyrinthe Pourpre De La Connaissance".

Symptome-Dei est un album relativement réputé mais très surcoté, dans le milieu de l’électronique underground française. Dans le même style, Barricade 3 (1976) de ZNR ou Ramasse-MMiettes Nucléaire (1977) de François DORAY & LES ASOCIAUX ASSOCIÉS sont beaucoup plus convaincants. Toujours est-il qu’après plus de trente ans de silence, Didier Le Gallic a réalisé seul deux autres albums sous le nom FLAMEN DIALIS, Transformation en 2012 (distribué à compte d’auteur) et Dokitoe - Las Vegan en 2017 (sur le label Musea). La marge de progression est assez large.