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- Membre : Bruce Springsteen

Clarence CLEMONS - A Night With Mr C (1989)
Par MARCO STIVELL le 20 Juin 2024          Consultée 376 fois

En 1989, Clarence CLEMONS est un saxophoniste malheureux. Le Tunnel of Love Express Tour a battu son plein, suivi de la tournée pour Amnesty International avec Tracy CHAPMAN, STING, Youssou N' DOUR et Peter GABRIEL. Toutefois, Bruce SPRINGSTEEN vient de dissoudre le E STREET BAND, arguant qu'il veut essayer d'autres choses. Pour les musiciens-amis de quinze ans au moins, c'est un choc ; certains relativisent, mais d'autres comme le Big Man vont mettre du temps à s'en remettre. Comme pour exorciser le mal, il multiplie les projets de marque : on l'a vu en guest sur deux albums parmi les meilleurs de ZUCCHERO (dont Oro, Incenso & Birra, plus grosse vente mondiale d'un album italien hors-classique), il accompagne pas mal en tournée GRATEFUL DEAD ainsi que le JERRY GARCIA BAND, et il est dans la première incarnation du ALL-STARR BAND de Ringo STARR.

Avec tout cela, il trouve le temps d'enregistrer un troisième album solo. A Night With Mr. C (1989) porte bien son nom car, avec l'expérience plus que probante de Hero (1985) et le succès qui en a découlé, CLEMONS a pris confiance en sa façon de chanter, et sans doute le fait-il encore mieux ici. On sent moins le côté 'album enregistré en tournée', même s'il y a toujours un certain nombre de participants. Le Big Man peut compter sur ses amis fidèles, Randy Jackson, Narada Michael Walden mais aussi Corrado Rustici (puisqu'on parlait de ZUCCHERO), pas en permanence non plus ceci dit puisqu'il y a là encore également des noms plus ou moins connus tels Jan Hammer, Jesse Johnson (auprès de PRINCE dans The TIME), Walter Afanasieff (spécialiste des power-ballades 80's puis 90's).

Là où le bât blesse, c'est que, et peut-être plus encore que le précédent, ce disque est bien de son époque lui aussi. En 89, cela signifie pour ce genre de musique un son plus 'dance', avec des programmations en pagaille, des cuivres-synthés souvent cheap, un peu trop même, comme on peut les entendre dès le départ. Départ d'ailleurs avec la reprise de "Quarter to Three", chanson populaire remaniée par Gary U.S. BONDS en 1961, et que Bruce SPRINSTEEN avait entonnée durant ses tournées de la seconde moitié des années 70. Notre Big Man en fait sa version soul-funk plutôt conviviale, avec un sax rageur bien sûr au départ et pour le solo, mais aussi... du rap ! Un style déjà effleuré sur Hero, qu'il décide de développer et avec réussite, sans en faire des tonnes. Le dialogue avec intervention sensuelle de miss Kim CARNES, proprement inattendue, est particulièrement savoureux, de même que les "blow, blow, C. C.!" (hum !) aux choeurs scandés.

Outre le fait que CLEMONS interprètera cette reprise sur scène avec le ALL-STARR BAND, elle ouvre plutôt bien un album qui se veut sexy. Pour sûr, le bonhomme y va de son sex-appeal, et le titre de l'album (extrait des paroles en refrain de "Quarter to Three") se justifie comme tel, pour une durée nocturne torride ramenée à 48 minutes. Ce qui demeure un peu trop, quand on voit que certains titres s'élèvent à plus de cinq minutes, parfois six, sans réellement passionner. Parmi ceux-ci "Twistin' the Night Away", reprise poussive de Sam COOKE, qui a pour mérite au moins de faire remonter timidement la guitare de Corrado, presque absente jusque-là. "Forgiveness", fameux slow en puissance au style Afanasieff bien reconnaissable, s'écoute sans plus, de même que "Something Always Happens" d'ailleurs, face B ajoutée sur l'édition CD. Le rhythm'n'blues de "Cowboys And Indians" est amusant au début avec son gros son, sa guitare roulante, mais finit par se répéter.

Soyons honnêtes, ce n'est pas un grand disque mais il y a de quoi tout de même passer un bon moment, sur la première face notamment. En matière de ballade pleine de claviers kitschounets, "Tonight You're Mine, Baby" se laisse convaincre, d'abord grâce au Big Man, ses touches un peu stentor, et la chanteuse adorable Kitty Beethoven dont on se souvient qu'elle avait aussi participé à Hero. Avec en plus le côté 60's, les castagnettes et un sax qui n'en fait pas trop. Question féminité, Kim CARNES revient avec sa voix rauque caractéristique pour un "Dance, Dance, Dance" d'approche plus rock. Drôlerie et belle complicité à nouveau entre deux partenaires vocaux s'aguichant l'un l'autre et de constitution totalement différente, pour une efficacité notable y compris dans la production, un sax bien tranchant et adapté.

"Shotgun" et son funk très urbain vont dans le même sens à leur façon en poussant en avant le sax, les choeurs et le rap de CLEMONS qui s'autorise même un peu la talk-box, trop brièvement. Les instrumentaux "Big Blue" et "The Man" avec un son plus 'cyber' parfois, s'inscrivent eux aussi dans les qualités de l'opus grâce à des touches blues, épiques. L'intro de la seconde semble même directement tirée d'un film du dimanche soir à la télé de l'époque ! Pour sûr, le saxophoniste de l'alors ex-E STREET BAND se lâche, se fait plaisir et en donne, pas qu'à son public féminin, en faisant honneur aux musiciens qui l'accompagnent, malgré les sons quelque peu envahissant, malgré les durées allongées superflues.

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   MARCO STIVELL

 
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- Clarence Clemons (saxophones, chant)
- Corrado Rustici, Chris Camozzi (guitares)
- Gary King, John Hill Defaria (guitares)
- Narada Michael Walden (batterie, programmations)
- Will Lee (basse, choeurs)
- Jesse Johnson (basse, batterie, guitares, claviers)
- Randy Jackson (basses, synthétiseurs, choeurs)
- Jan Hammer (batterie, claviers, synthétiseurs)
- Walter Afanasieff (claviers, programmations batterie et basse)
- Ren Klyce (synthétiseurs)
- Rafael Padilla (percussions)
- Bongo Bob Smith (percussions, sample batterie)
- Greg 'gigi' Gonaway (cymbale)
- Jerry Hey, Kim Hutchcroft (cuivres)
- Herb Sneed (trompette)
- June Lopez, Michael Brook (trombone)
- Annie Stocking, Betty Wright (choeurs)
- Claytoven Richardson, Ellen Keating (choeurs)
- Jeanie Tracy, Liz Jackson (choeurs)
- Melisa Kary, Skyler Jett (choeurs)
- Tamara Jerks, Vicki Randle (choeurs)
- Kim Carnes, Kitty Beethoven (chant, choeurs)


1. Quarter To Three
2. Tonight You're Mine, Baby
3. Shotgun
4. The Man
5. Dance, Dance, Dance
6. Twistin' The Night Away
7. Big Blue
8. Cowboys And Indians
9. Forgiveness
10. Something Always Happens



             



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