La suite de l’histoire de Brit-Brit pourrait presque s’apparenter à de la science-fiction, mais non, c’est bien dans le monde réel que se déroule la tourmente de Britney SPEARS. Pas vraiment remise de sa rupture avec Justin TIMBERLAKE - et de l’avortement qu’elle taira jusqu’à la sortie de son mémoire, The Woman In Me, en 2023 - la chanteuse se marie le temps d’un week-end avec un ami d’enfance avant que sa famille fasse annuler l’union, puis tombe amoureuse de Kevin FEDERLINE, danseur et wannabe rappeur. En l’espace de deux ans, elle se marie encore, donne naissance à deux fils et découvre le baby blues loin des studios d’enregistrement mais toujours suivie d’une horde de paparazzis qui ne la lâchent pas d’une semelle.

Les comportements de SPEARS vont sembler de plus en plus erratiques à mesure que la presse les médiatise, de son divorce à sa bataille pour le droit de garde de ses enfants, sans oublier le point culminant où elle se rase la tête en 2007. Malgré tous ces défis, Britney se plonge dans la création de Blackout, son cinquième album, sorti fin 2007. On dirait une mauvaise blague tellement le graphisme de la pochette est passé de date, et pourtant, cet opus reste parmi l’un des plus chers aux yeux des fans de la chanteuse.

Pas de grande surprise au programme, c’est de la pop des années 2000, mais Brit-Brit y travaille avec Danja, producteur et protégé de TIMBALAND. La musique de la chanteuse se pare de nouvelles teintes plus électro, sans pour autant changer les habitudes de son public. Cette nouvelle collaboration donne à Blackout son squelette R&B-disco ultra-méga-giga sensuel, qui fait presque grincer des dents tellement entonner la chansonnette aux côtés d’une Britney susurrant lascivement son single "Gimme More" semble s’apparenter à un plaisir coupable. Pourtant, il n’y a ni de plaisir coupable dans la musique ou dans la pop, ni même dans la musique de Brit-Brit.

Un refrain accrocheur, une alchimie vraiment cool avec Danja qu’on entend donner la réplique à SPEARS sur toutes ses prod’ et une introduction devenue désormais un incontournable de la culture pop (It’s Britney, bitch), il n’en fallait pas plus pour créer LE tube représentatif de cet opus. Dans la même veine, le single futuriste "Break The Ice", "Hot As Ice", "Radar" et ses synthés, "Perfect Lover" sur lequel on entend vraiment l’influence de Timbo ou "Get Naked (I Got A Plan)" et son rythme syncopé ; il y a de quoi faire !

Evidemment, on n'oublie pas le single "Piece Of Me" qui s’adresse aux médias avec ses paroles incisives (I’m Mrs « You want a piece of me? »/Trying and pissing me off/Well, get in line with the paparazzi who’s flipping me off/Hoping I’ll resort to some havoc, end up settling in court/Now are you sure you want a piece of me?), à la fois une critique et une acceptation de sa vie sous les projecteurs, avec en prime la chanteuse suédoise ROBYN aux accompagnements vocaux.

"Freakshow" est à l’image de son titre : un peu insolite, un tempo percutant, du fun léger, SPEARS gère de main de maître-esse (soyons inclusifs voulez-vous ?), tout comme "Toy Soldier", énergique grâce à sa rythmique militaire et dynamique où Britney se lamente des hommes (I don’t want no more toy soldiers/I’m simply sick and tired of those toy soldiers). Il y a une petite atmosphère latine sur "Ooh Ooh Baby" mais la qualité n’est vraiment pas dingue, tout comme "Heaven On Earth", trop gnangnan malgré son style europop influence 80’s, au secours ! On termine sur un autre registre avec la chanson de rupture "Why Should I Be Sad" et sa vibe chill et planante signée The NEPTUNES.

Malgré un retour sur la scène des MTV Video Music Awards assez tragique pour Britney, Blackout reste considéré comme la bible de la pop pour sa production avant-gardiste et les médias louent son influence, c’est l’hôpital qui se fout de la charité vu la couverture médiatique sensationnaliste des challenges personnels de Brit-Brit, mais passons. Album culte, d’une aura quasi unique, Blackout prouve la résilience, la détermination et la force de la chanteuse. D’un point de vue personnel, cet album est probablement mon préféré de sa discographie et puisque détester la musique pop qui ne cherche rien à prouver ne m’empêchera pas d’aimer le reste, j’octroie à Britney son premier 4. It’s Britney, bitch !