L’opus du premier retour Beyond Goood And Evil n’a pas eu les résultats escomptés malgré une évidente qualité. Ian Astbury et Billy Duffy ont donc décidé de mettre le CULT en pointillé pendant quelques années. Les gars ont signé avec Roadrunner pour l’occasion de ce deuxième retour. Alors on note une évolution drastique sur la pochette, nous voila aux prises avec un dessin pour le moins loin de nos préoccupations habituelles, ce même si le loup reste un emblème évident dans la cosmogonie chère à Ian. La partie promet d'être serrée et il s’agit du huitième opus du duo magique !

"Born Into This" introduit cet album avec un son plus light que celui auquel nous étions habitués et une certaines saveur pop, ainsi que le refrain le laisse penser. Le son est clairement alternatif et moins orienté Hard rock que précédemment, soit la recette qui a fait les plus grands succès du duo, cela nous donne "Citizens", qui propose un certain attentisme à la CURE, une répétitivité drone inhabituelle, et un chant un brin linéaire. Tout ceci se confirme avec "Diamonds", qui louche vers des contrées glam rock, on se croirait en 72 et en compagnie de Mick Ronson et de David BOWIE, d’autant que le sujet de la chanson le fait bien.

Alors c’est une halu mais dès le début de "Holy Mountain", on jurerait Johnny CASH derrière le micro ! Je vous jure les gars ! Bien sur ensuite on évolue vers le ton classique de Ian, mais cette base rythmique toute calme et ces arpèges à la The Edge, voila qui est diablement surprenant, on note d’ailleurs certaines difficultés sur une ligne de chant pas facile pour deux ronds. Un titre à apprivoiser mais qui fait clairement son effet. Sur un riff répétitif, "I Assassin" voit se développer une mélodie qu’on a du mal à entendre, et un solo de Billy, il n’y en a guère de notable dans ce disque aux fortes couleurs minimalistes.

Ah enfin un peu d’ambiance tombe sur la platine avec "Illuminated", dont les riffs sont carrément jouissifs, le chant de Ian nous laisse dans une cuve d’alternatif mais les digressions de Billy à la guitare en font un titre vraiment plaisant à écouter. Le son est très produit bien sur mais voila un titre qui aurait pu se trouver sur Love il y a plus de 20 ans !! A clairement retenir ! Un esprit post punk traîne sa vieille carcasse sur "Sound Of Destruction", avec des gimmicks proche de BAUHAUS pour cette basse rondelette. "Savages" est plus rentre dedans, beaucoup de simplicité très hard glam dans l’esprit.

Est-ce un titre autobiographique ? En tout cas la basse de Chris Wyse prend le pouvoir dès l’intro de "Dirty Little Rockstar", avec un riff à la AEROSMITH en guise de mélodie, le refrain est sympa et se retient. Enfin, "Tiger In The Sun" qui semble symboliser – de loin - la pochette de l’album nous offre une nouvelle surprenante rythmique très raw, avec une ambiance qui louche vers la pop, même si il y a une lointaine ressemblance avec le "Sun King" de Sonic Temple au niveau du refrain.

Nous voila bien avancés ! En un mot comme en cent, nous voici un peu perdu en analysant cet album dont on a bien des difficultés a tirer la substantifique moelle. Pour tout vous dire, je ne l’avais pas acheté lors de sa sortie et il me semble toujours aussi difficile d’accès. Certes, le savoir faire des frères ennemis est toujours là, mais entre le lard et le cochon, entre le tigre et le loup mon coeur oscille. Je reste indécis mais quelques titres de qualités me permettent de poser sans honte la note de trois étoiles.