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- Membre : Bruce Springsteen

Patti SCIALFA - 23rd Street Lullaby (2004)
Par MARCO STIVELL le 24 Août 2024          Consultée 394 fois

Patti SCIALFA serait-elle, musicalement, le chaînon manquant entre Bob DYLAN et Sheryl CROW ? C'est un peu l'impression que laisse ce formidable album qu'est 23rd Street Lullaby, son second, publié au lendemain de la période The Rising, si faste en termes de ventes (album, tickets de concerts) comme de reconnaissance pour Bruce SPRINGSTEEN & The E STREET BAND.

C'est un disque important car elle choisit de tout écrire-composer seule cette fois-ci, d'une part. Ensuite parce qu'elle marque de belles retrouvailles avec son très vieil ami Steve Jordan, connu durant ses années universitaires, batteur qui a fait ses premières grandes armes avec les BLUES BROTHERS puis, dès le milieu des années 80, avec les ROLLING STONES pour quelques sessions de leur album Dirty Work, avant d'embarquer plus durablement avec Keith RICHARDS en solo. Il avait permis à Patti de contribuer elle aussi à ces dernières expériences, puis plus rien.

En ces années 2004-2005, Jordan co-produit l'album de Patti avec elle-même, et y joue bien sûr également de la batterie, avant que Bruce 'The Boss' ne l'engage à son tour pour son troisième album acoustique, Devils & Dust. Au niveau du son, sachant que l'ingé son reste l'indéboulonnable Bob Clearmountain, c'est donc d'un niveau plus qu'appréciable, pourtant pas si lointain de celui proposé en tant que nouvelle formule par Brendan O'Brien pour SPRINGSTEEN après des décennies de Jon Landau, et qui a donné The Rising.

Avec une moyenne de quatre minutes en tout par chanson, le résultat est que le propos de Patti SCIALFA semble 'fleuve' à chaque fois, tant c'est beau, prenant, fourni. "23rd Street Lullaby", qui ouvre l'ensemble, offre d'emblée ce verbiage caractéristique pour tout l'album, avec une musique plus 'heartland', des accords jazzy du piano en intro aux vocalises 'shalala' des choeurs superbes pendant le solo d'orgue ! Et cette mélodie sensuelle, cette basse chaude de Willie Weeks, cette guitare indé avec delay rajoutée sur le final, ce dialogue de Patti avec sa vieille amie Soozie Tyrell qui a intégré la E STREET période Rising !

"Rose", teintée de soul, reprend les même éléments en plus simpliste, et l'on se dit que Parri SCIALFA, parfois, a aussi quelque chose de Rickie Lee JONES. "State of Grace" est une bluette pop-folk d'une grande force, à l'instar de "Each Other's Medicine" – douceur exquise - et de "Love (Stand Up)", autre chanson fleuve qui ressemble à un hymne. "You Can't Go Back" est quelque part entre Bob DYLAN et un clin d'oeil à Lou REED pour sa célébrissime "Walk on the Wild Side". On y note le concours de Bobby Bandiera (guitariste de SOUTHSIDE JOHNNY & THE ASBURY JUKES), qui a bien failli intégrer le E STREET BAND lui par contre, vingt ans plus tôt, avant de se voir préférer Nils Lofgren. Nils qui d'ailleurs est de la partie, jouant des guitares et de la basse par-ci par-là, tout comme 'honey' Bruce qui fait également des claviers aux côtés de son épouse. De bonnes recettes essentielles depuis Rumble Doll (1993).

La country relâchée et sexy de "City Boys", parfaite pour la voix de Patti, la rapproche encore de Sheryl CROW, de même que le piano Wurlitzer de Clifford Carter. On s'amuse de la présence de plusieurs musiciens aux accointances jazz sur ce disque, comme Marc RIBOT (Tom WAITS, John ZORN) en accompagnateur sur plusieurs titres. En tout cas, c'est hétéroclite mais richement mené par Steve Jordan, sauf pour le tout dernier titre, "Young in the City" : un piano, une contrebasse pour une production un peu différente et séparée du reste, mais avec toujours une magie sucrée délicieuse, réunissant Patti avec Soozie et aussi Lisa Lowell, trio phare d'amies de jeunesse trop rare sur ce disque. À noter que chacune des deux choristes a publié un album solo entre 2003 et 2008.

"Stumbling to Bethlehem" est marqué par l'inventivité de Jordan et de Lofgren, le violon de Soozie plane sur la crépusculaire "Chelsea Avenue". Et avec tout cela, on s'étonne encore de trouver des perles folk amples comme "Romeo" et "Yesterday's Child", morceaux où Jane Scarpantoni, violoncelliste présente sur The Rising à son tour, rejoint le violon de Soozie, où les claviers-fantôme de SCIALFA tissent une sacrée ambiance en fond. Sans parler des guitares arpégées, des ambiances tribales ou voluptueuses à la rythmique. Vraiment, il est indispensable de se laisser porter par la profusion instrumentale autant que les mots de notre chère Patti, à travers un album qui achève de l'installer comme autrice-compositrice-interprète bien trop peu mise en lumière.

Note réelle : 4,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Patti Scialfa (chant, choeurs, claviers, orgue, flûte à bec)
- Soozie Tyrell (choeurs, violon)
- Lisa Lowell (choeurs)
- Jane Scarpantoni (violoncelle)
- Bruce Springsteen (guitares, claviers)
- Nils Lofgren (guitares, basse, claviers, lap-steel, mandoli)
- Steve Jordan (batterie, percussions, basse, loops, choeurs)
- Clifford Carter (pianos, orgue, mellotron, claviers)
- Marc Ribot (guitares, dobro, banjo)
- Will Lee, Willie Weeks (basse)
- Greg Cohen (contrebasse)
- John Medeski (piano)
- Bobby Bandiera (guitares)
- Larry Campbell (guitare électrique, cittern)
- Antoinette Moore, Michelle Moore (choeurs)
- Tiffeny Andrews (choeurs)


1. 23rd Street Lullaby
2. You Can't Go Back
3. Rose
4. City Boys
5. Love (stand Up)
6. Yesterday's Child
7. Stumbling To Bethlehem
8. Each Other's Medicine
9. Romeo
10. State Of Grace
11. Chelsea Avenue
12. Young In The City



             



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