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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  COMPILATION

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 Tangerine Dream Official Website (1430)

TANGERINE DREAM - Oedipus Tyrannus (2019)
Par WALTERSMOKE le 12 Septembre 2024          Consultée 255 fois

Dans la très longue et très riche discographie de TANGERINE DREAM, il est des albums plus précieux que d’autres, en plus des références studio et live que tous les fans et même les connaisseurs de musique électronique ont écoutés en boucle depuis des années. On pense en premier lieu à des concerts mythiques, le premier d’entre eux étant le fameux live à la cathédrale de Reims capté en 1974 et sorti (officiellement, bien entendu) en 2020 - mais connu de tout bootlegger qui se respecte. La question se pose alors : quel est son pendant studio ? Quel album perdu de TANGERINE DREAM méritait d’être retrouvé ?

La réponse s’appelle Oedipus Tyrannus. Enregistré en 1974, il s’agit en fait de la B.O d’une pièce de théâtre devant être donnée au Chichester Festival de la même année. Le groupe étant dans un état de grâce certain, surtout depuis la pub de John Peel et la sortie de Phaedra, il aurait été normal de le sortir à l’époque, quitte à déborder sur deux vinyles comme aveec Zeit (1972), mais cela ne s’est pas fait, pour x et y raisons. Comme souvent avec ce qu’on appelle désormais les 'lost media', Oedipus Tyrannus a été perdu dans les limbes du temps, malgré quelques citations çà et là dans la discographie de T.D - on pense notamment à Rubycon (1975) qui lui doit limite tout son séquençage, et dans une moindre mesure Encore (1977) et son morceau "Desert Dream" - avant d’être retrouvé et restauré comme il se doit. C’est en 2019 que l’oeuvre est sortie, d’abord au sein du coffret In Search of Hades, puis de manière totalement individuelle.

Bon, ça, c’était la partie histoire. Mais quid de la partie la plus intéressante, c’est-à-dire la musique en elle-même ? Alors, il faut bien comprendre que Oedipus Tyrannus est une oeuvre froide, rêche, typique de ce qu’on pouvait attendre d’une illustration sonore de pièce artistique ; surtout, Oedipus Tyrannus est le dernier vestige de ce que TANGERINE DREAM pouvait proposer durant les Pink Years, soit ses premières années très expérimentales, même pour l’époque, et où des nappes sombres et désincarnées enveloppaient l’auditeur. Cependant, l’album est bien typique du T.D période Virgin, dans le sens où les séquences envoûtantes typiques de la Berlin School sont déjà bien présentes de manière primitive, comme on pouvait se douter à l’évocation de Rubycon plus tôt. Cela est évident dans la première sous-partie de l’acte 2, judicieusement nommée "Battle" : des séquences brutes et mécaniques assaillent l’oreille, dans un déluge sonore qui se stabilise au bout de deux minutes. Ailleurs, les nappes de claviers, bien qu’impressionnantes de froideur, apportent un confort auditif que l’on ne retrouvait pas jusqu’à Atem (1973).

Tout ceci est-il bon, est-il bien fait ? Ou bien le groupe a-t-il eu raison de ne pas publier Oedipus Tyrannus à l’époque de son enregistrement ? Et bien, pour être franc, c’est le cas mais pas parce qu’il serait mauvais. Disons plutôt que Oedipus Tyrannus fait office de magnifique canevas sur lequel Edgar Froese, Chris Franke et Peter Baumann s’entraînent, dans le cadre libre de l’installation sonore pour offrir quelque chose de plus abouti. Le fait que des morceaux de l’album ont été retravaillés par la suite tel un certain Jean-Michel Jarre (hum) n’est pas anodin du tout, et permet de relativiser quant au génie des piliers de la création artistique : non, tout ce qu’il produit n’est pas destiné à être livré au public si l’on veut l’émerveiller. Dans un sens, c’est une marque de respect.

Mais donc, n’est-ce pas contradictoire de sortir Oedipus Tyrannus de son antre ? Non, car en 45 ans de l’eau a coulé sous les ponts, et tout amateur de musique électronique est en mesure d’évaluer toute la grandeur de TANGERINE DREAM avec ses oeuvres cultes des années 70, pour ensuite comprendre la geste artistique ayant permis leur naissance. Et puis, indépendamment de toutes ces considérations, Oedipus Tyrannus reste un album bien beau, sombre et mystérieux mais suffisamment captivant pour au pire illustrer d’intenses lectures par exemple.

Note réelle : 3,5/5

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- Edgar Froese
- Chris Franke
- Peter Baumann


1. Overture
2. Act 1
3. Act 2: Battle
4. Act 2: Baroque
5. Act2: Zeus
6. Act 3



             



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