Recherche avancée       Liste groupes



      
POP  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Procol Harum
- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - Strange Times (1999)
Par MARCO STIVELL le 8 Novembre 2024          Consultée 307 fois

Les MOODY BLUES ont eu besoin de plusieurs années pour relever la tête. Entre 1991 et 1999, ils n'ont rien produit en dehors de concerts et parfois à tournure orchestrale (depuis leur fameuse Night at Red Rocks, prestation enregistrée dans le Colorado en 92), une belle redécouverte d'ailleurs pour eux quelques vingt-cinq années suite à l'expérience Days of Future Passed.

Lorsque Strange Times paraît finalement pour le rideau de la décennie, du siècle et du millénaire, sa pochette a elle aussi de quoi nous ravir, mais elle ment moins que celle de Keys of the Kingdom quant à son contenu. Les MOODY BLUES, avec pour claviériste non-attitré Danilo Madonia, également arrangeur (qui, en dehors de grands noms Italiens, a également collaboré avec Eric CLAPTON), sont bien décidés à puiser dans leur nouvelle essence orchestrale, tout en laissant leur empreinte sur la décennie 90, comme ils ne l'ont point fait jusque-là !

Premier constat positif, c'est un album de groupe entier et uni, comme cela n'était point arrivé depuis 1983, sortie de The Presence. Les boucles électroniques ne supplantent plus la batterie de Graeme Edge, Ray Thomas bien que composant peu est bien là aussi et sa flûte revient comme il se doit dans le son, même si c'est pour la dernière fois. Les MOODY BLUES choisissent de se produire eux-mêmes et pour un résultat avenant.

À l'inverse, premier problème : la longueur de l'album, typique des années 90, qui rajoute dix bonnes minutes même si ce n'est pas synonyme de 'trop' à chaque fois. Ici en revanche, un peu oui et notamment à cause de ballades trop forcées, sucrées, orientées 90's, dont John Lodge notamment est à l'origine, à savoir "Wherever You Are" (où des résonances r'n'b et world se mélangent) et "Forever Now" (grand slow orchestral avec pourtant des basse-guitares héroïques fort appréciables). Justin Hayward n'est pas tout à fait exempté non plus avec son "Haunted" caressant, épique, qui aurait paru meilleur sans ses 'toudoudou' rabâchés.

Ce qui laisse donc onze morceaux sur quatorze pour bien faire le job et c'est le cas ! Strange Times n'est certes pas du niveau des classiques des MOODY BLUES ou de leurs meilleurs albums 80's. Cependant, il demeure vraiment intéressant, en cela que, avec certaines ballades/chansons d'amour tout de même réussies ("Love Don't Come Easy" et "Words You Say" de Lodge, "All That Is Real is You" pour Hayward et au parfum country, entre cordes folk et guitares intelligentes), tous ses titres pop/enlevés se laissent plus que correctement écouter.

Pour habiller la pop aérée et très belle de "Foolish Love", Danilo Madonia use de synthés qui imitent les cordes, voire la trompette piccolo et cela rend à merveille aux côtés du piano et des harmonies vocales, de la batterie d'Edge aventureuse. Sur "Sooner of Later (Walkin' on Air)", Hayward à la guitare (magistral sur tout l'album au passage, aucun changement de ce côté) n'a jamais sonné si proche de Mark KNOPFLER, tout en faisant preuve d'humilité. Collectivement chanté, ce titre co-écrit par Hayward et Lodge fait ressortir la voix de Ray Thomas.

Celui-ci n'écrit que "My Little Lovely", moins de deux minutes au compteur mais suffisamment consistant pour nous faire regretter qu'il n'y ait pas davantage d'effort dans ce style, avec un mélange folklorique-symphonique goûteux. Edge quant à lui se réserve le splendide morceau final, "Nothing Changes", où sa voix parlée grave laisse un joli petit goût d'Alan Rickman, le grand acteur. Avec son développement instrumental hispanique (guitare et castagnettes), le tout se conclue par une pop hippie tardive très classe, en harmonies revenues de loin !

Quant à nos deux compères si proches dans la composition, on leur doit deux des chansons les plus originales des MOODY BLUES et pour le moins réussies : "Strange Times" dans sa progression mélodique un peu folle sur rythme de ballade chaloupée, "The One" pour cette unité du groupe très sixties à nouveau elle aussi, dans un emballage massif. Preuve que la sophistication est toujours de mise !

Hayward seul signe d'ailleurs "English Sunset", titre d'ouverture étrange mais convaincant, ponctué d'ambiances orientales, batterie cavalière et choeurs façon BEACH BOYS. On lui doit enfin "The Swallow", meilleur titre de l'ensemble et secret le mieux gardé, merveille mélodique de pop-folk sautillante assez incroyable, faisant se succéder un début guitare acoustique-quatuor à cordes baroque avec Mellotron-flûte et un solo (plutôt duo de guitares) plein d'élégance, quoique dans la retenue. Disque riche, un tantinet excessif, néanmoins à l'honneur des MOODY BLUES qui ont de toute manière fait bien mieux et homogène !

A lire aussi en POP par MARCO STIVELL :


The BEACH BOYS
Surf's Up (1971)
Grande oeuvre perdue




The ARCHIES
Jingle Jangle (1969)
Gentiment addictif


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Justin Hayward (chant, guitares)
- John Lodge (chant, basse, guitare)
- Ray Thomas (chant, flûte, tambourin)
- Graeme Edge (batterie, percussions, voix)
- Danilo Madonia (claviers, orgue, orchestrations)


1. English Sunset
2. Haunted
3. Sooner Or Later (walkin' On Air)
4. Wherever You Are
5. Foolish Love
6. Love Don't Come Easy
7. All That Is Real Is You
8. Strange Times
9. Words You Say
10. My Little Lovely
11. Forever Now
12. The One
13. The Swallow
14. Nothing Changes



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod