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The BLACK DOG - Music For Moore Street Substation (2023)
Par STREETCLEANER le 2 Décembre 2024          Consultée 315 fois

Cela fait un moment déjà que nos trois Anglais de Sheffield (Angleterre) se passionnent pour la photographie urbaine, l’architecture, celle du mouvement appelé 'Brutalisme' plus particulièrement (Brutalism en Anglais). Ce thème est notamment repris dans leur album My Brutal Life (2023) mais on retrouve aussi des travaux un peu plus anciens - par exemple Brutal Minimalism EP (janvier 2022).

Le Brutalisme est un mouvement architectural basé sur des matériaux bruts (usage de béton brut par exemple) que l’on retrouve notamment (mais pas seulement) dans les grands ensembles comparables parfois à la triste architecture soviétique. Ceux qui veulent un aperçu de la diversité de ce mouvement peuvent taper Villa Göth (maison en Suède) dans leur barre de recherche, Park Hill Sheffield (Park Hill Flats à Sheffield) et, en ce qui nous concerne plus précisément, Moore Street Substation.

Dans sa quête pour lier l’architecture et la construction d’un côté, la musique et le design sonore de l’autre, le trio de Sheffield a sauté sur l’occasion offerte de mettre en scène un spectacle dans cette étrange et impressionnante structure à Sheffield appelée Electricity Substation ou Citadel. Selon le site Sheffielder, "Construite avec un cadre en béton armé, des dalles de béton, des briques d’ingénierie bleues et des panneaux de revêtement en granit de Cornouaille, elle a été achevée par Longden & Sons en 1968. Le bâtiment a reçu le prix d’architecture industrielle du Financial Times, la même année. Le rez-de-chaussée abrite deux transformateurs, avec des équipements occupant l’étage supérieur".

Pour le groupe, le défi posé de reprendre des compositions de My Brutal Life dans ce lieu tenait à sa réverbération (plus de 9.7 secondes) ; de ce fait, des nouvelles compositions ont été créées tandis que celles tirées de l’album ont dû être remixées. Le résultat final fut sensiblement différent de l’original et c’est ce travail que présente ce nouvel album Music For Moore Street Substation.

"Kahn", qui ouvre l’album, n’a effectivement plus rien à voir avec le même titre qui terminait My Brutal Life. Il s’agit de bruits extérieurs aussi bien qu’intérieurs qui sont utilisés pour profiter de la réverbération des lieux. On retrouve ces bruits disséminés dans certaines pièces de l’album. Ils confèrent aux atmosphères des relents industriels d’usine abandonnée. Ce qu’on pourrait qualifier de dark ambient s’invite dans le drone de "Theme of the Substation", une superbe pièce aux atours de modern classical. La lenteur que dégage ce titre résume parfaitement l’absence de vie, la désolation, l’oubli, la solitude ; elle est à la fois un mouvement très joli et chargé de visions de décrépitude. Il en est de même de "The Light That Never Goes Out" et "Villa Göth Calling", qui nous rappellent que l’ambient n’est pas seulement une musique discrète, qu’elle peut être chargée en images et sentiments.

"The Mundane", une des plus belles pièces de My Brutal Life, semble être, de son côté, une célébration quasi religieuse du bâtiment, grâce à ses textures aux allures d’orgue de cathédrale (on retrouve cette atmosphère dans "Socket 6" sur l’E.P Nybrutalism, dans une version allongée et retravaillée). Le drone de "Busbar Connection", qu’on retrouvera dans Nybrutalism, et qui se compose de lentes vagues qui s’étiolent, amène sérénité et assoupissement.

La nouvelle version de "Unité d’Habitation", plus longue, se voit amputée des légers battements de sa version originale et de ce fait les bruits de fond - souffle et quelques échos métalliques (field recording) – ont été rendus plus perceptibles, ce qui en fait une version plus vivante, plus dark, plus crue, au détriment de la petite mélodie rêveuse ; il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là aussi d’un excellent titre et le travail est enchanteur quelle qu'en soit la version.

"The Jefferson Sheard Choir" introduit des notes de piano, côté des touches aiguës, qui perdurent dans de longues réverbérations toujours sur un background de souffle. Le court "Socket 6" joue sur des lointains échos dans un décor grandiose et immobile, et "Hey Serry" qui était une des plus belles compositions de My Brutal Life clôt cet album de la plus jolie des façons.

On aurait tort de considérer que Music For Moore Street Substation est un album mineur de The BLACK DOG. Certes, il n’a pas vocation à se vendre comme un Other, Like Me ou The Grey Album par exemple, certes il réadapte quelques titres de My Brutal Life (pour notre plus grand plaisir) mais c’est un album réussi de bout en bout, un des albums d’ambient les plus enthousiasmants de ces dernières années. Les quelques quarante minutes de Music For Moore Street Substation paraîtront très courtes, peut-être un peu frustrantes de ce fait, mais il n’y a strictement rien à écarter dans ces douze compositions. The BLACK DOG compose beaucoup ces derniers temps encore et pour l’instant rien ne laisse présager une baisse de créativité.

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- Ken Downie
- Martin Dust
- Richard Dust


1. Kahn
2. The Light That Never Goes Out
3. Kirk Test Tones Sequence
4. Busbar Connection
5. Theme Of The Substation
6. Villa Göth Calling
7. Béton-brut [deconstructed]
8. Unité D'habitation
9. The Jefferson Sheard Choir
10. The Mundane
11. Socket 6
12. Hey Serry



             



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