Recherche avancée       Liste groupes



      
SLAM  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2006 Midi 20
2008 Enfant De La Ville
2010 3ème Temps
2013 Funambule

GRAND CORPS MALADE - 3ème Temps (2010)
Par ARCHANGEL le 21 Février 2025          Consultée 183 fois

Dans 3ème Temps, troisième album au nom peu inspiré de GRAND CORPS MALADE publié en 2010, le slameur poursuit son voyage poétique dans la même direction que deux ans plus tôt : il se dirige de plus en plus à la croisée du slam et de la chanson française. Ici, il n’y a plus aucune piste a capella et la voix de Fabien épouse des orchestrations de plus en plus denses.

Bon, on sait déjà à quoi s’attendre, sur "1er janvier 2010", GRAND CORPS MALADE nous offre d’ores et déjà des mots et des thèmes redondants (J’ai envie d’aller m’assoir/Pour raconter à ma feuille la suite de cette histoire). La guitare s’élève doucement et les percussions battent comme un pouls sous la voix grave du chanteur, mais c’est l’harmonica de Frédéric YONNET qui porte véritablement ce titre au rythme et au message optimistes.

Tout cet accompagnement musical et ces productions plus travaillées permettent peut-être au slameur de toucher un public plus large, alors on vire du côté de la variété française, et cela ne fonctionne pas toujours à son avantage. Je pense spécifiquement au côté un peu lourdingue de "A l’école de la vie", mais aussi au refrain répétitif et bien ennuyeux de "J’attends", malgré l’ambiance générale plus pop de ce morceau dont les arrangements étouffent complètement la force du texte.

Qu’on ne se méprenne pas, GRAND CORPS MALADE a bien des qualités, c’est un bobo talentueux à la plume touchante qui participe au recyclage puisqu’il nous ressort un petit coup la chanson "Education nationale", déjà présente sur son dernier opus. Passons et souvenons-nous que c’est bon d’être green pour la planète !
Monsieur ne se refuse rien et s’offre surtout un petit featuring avec Charles AZNAVOUR dans "Tu es donc j’apprends". Certainement destiné à être la pièce centrale du projet, l’enfant de la ville slame aux côtés de son idole sur cette jolie petite ballade à la vibe très simple. On chille sur le banc avec ces deux poètes qui nous rappellent que même si l’homme est un solitaire, il reste avant tout un animal social. Un joli duo qui redonne foi dans les relations humaines.

Il y a des titres pour lesquels mon avis est nettement plus mitigé comme "Nos absents" ou le single "Définitivement" où il s’adresse à son premier enfant et lui promet un lien indéfectible. Le piano s’élève sous la voix du futur papa, c’est mignon mais le résultat manque d’impact. Alors que le slam repose sur la puissance du phrasé, on sent ici une volonté d’habiller à tout prix des textes qui n’en avaient peut-être pas besoin.

Finalement, ce qui me plaît chez GRAND CORPS MALADE, c’est sa manière d’aborder les thématiques qui lui sont chères - les gens, la banlieue, la société - en trouvant un bel équilibre entre réalisme et poésie, en restant toujours accessible. Il conte le "Bulletin météo" d’un monde injuste où l’espoir s’enracine sur les accords feutrés de la guitare, rend hommage "A Montréal" sur une jolie instru et slame le portrait de "Rachid Taxi", un morceau sympa aux jolies cordes et à l’ambiance quasi-jazzy.

Outre les sujets parfois très communs qu’il sait traiter de sa plume affûtée, je retiens le plus souvent ses chansons un peu tristes, toujours sincères et percutantes, telles que "Jour de doute" dont le texte précis s’ajuste parfaitement à l'instrumentation jazz subtilement mélancolique, ou encore la chanson "Un verbe" sur laquelle GRAND CORPS MALADE sculpte ses mots dans une ambiance musicale très réussie faite de cordes et d’instruments à vent biscornus, c’est lent et c’est beau.

Si l’album se termine sur une belle note jazzy ensoleillée avec le titre "L’heure d’été" dont le refrain tiré de "Summertime" est assuré magnifiquement bien par l’artiste pluridisciplinaire marseillaise Elise BOUDIN, mon morceau préféré reste malgré tout le single "Roméo kiffe Juliette". On retrouve ici le storytelling si frappant qui a fait le succès de GRAND CORPS MALADE et qui s’accorde avec une immense justesse à l'orchestration à la fois sobre et profonde. L’interprétation de Fabien est discrète mais ciselée, il modernise le drame shakespearien en un slam brûlant, magistral, grâce au piano et aux chœurs qui peignent le triomphe de l’amour et de la rébellion sur ceux qui voient une barrière dans la différence.

Finalement, même s’il y a des choses à revoir dans ce 3ème Temps qui s’essouffle par moments, GRAND CORPS MALADE parvient encore et toujours à imposer son verbe et sa patte. La capacité de ne pas tourner en rond, il l’a, alors espérons qu’il sache en faire bon usage à l’avenir pour pouvoir passer le cap de la moyenne.

A lire aussi en ALTERNATIF par ARCHANGEL :


TINASHE
Nightride (2016)
Voyage au bout de la nuit




ETHEL CAIN
Preacher's Daughter (2022)
Cain, fille du pasteur


Marquez et partagez





 
   ARCHANGEL

 
  N/A



Non disponible


1. 1er Janvier 2010
2. Définitivement
3. A L’école De La Vie
4. Roméo Kiffe Juliette
5. Education Nationale
6. J’attends
7. Tu Es Donc J’apprends
8. Un Verbe
9. Rachid Taxi
10. Jour De Doute
11. Bulletin Météo
12. A Montréal
13. Nos Absents
14. L’heure D’été



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod