Le titre portait déjà en lui un indice éloquent concernant son contenu.

Lost Sirens compile bel et bien du matériel enregistré lors des mêmes sessions ayant produit Waiting for the Sirens’ Call en 2005, malgré la durée pachydermique séparant les deux disques. En effet, cette neuvième offrande de NEW ORDER ne fut publiée que huit ans après, le départ de Peter HOOK ayant sérieusement grippé une machine qui était cependant repartie sur les chapeaux de roues depuis la publication de l’excellent Get Ready à l’orée des années 2000. Les lignes de basse données à entendre seront donc les ultimes enregistrées pour le mythique collectif mancunien par le non moins légendaire musicien, ce dernier poursuivant sa route sous son nom propre tout en continuant à jouer des chansons de ses deux précédents groupes.

Lost Sirens ne déroge pas à la règle non écrite des albums composés de chutes de studio qui s’avèrent en général peu excitants. Tout cela est d’une logique implacable, si les titres en question n’ont pas été sélectionnés en première instance, c’est bien pour une raison précise, même si parfois de bonnes surprises ou une erreur de jugement peuvent avoir lieu. Les huit titres proposés ici ne s’avèrent pas foncièrement mauvais, ni particulièrement bons, plutôt tièdes, invoquant paresseusement les ambiances de rock électronique dont NEW ORDER se fait le représentant le plus emblématique depuis le monumental Technique.

"Hellbent" ou "I’ve Got a Feeling" sont les preuves les plus manifestes de cette indolence, quand le nouveau mix de "I Told You So" massacre un morceau pourtant très bon figurant sur Waiting for the Sirens’ Call. Cela dit, "I’ll Stay With You", bien que peu original, s’avère solide grâce notamment à ses belles parties de guitare. Mais la pièce à retenir du disque est le magnifique "Recoil", rêverie mélancolique concoctée via piano, guitares acoustiques et interventions à bon escient de HOOK. La bande-son idéale pour un arrêt-minute sur une plage paradisiaque au crépuscule, ne prêtant aucune attention à ces sirènes perdues dont on n’a pas forcément envie d’entendre à nouveau la voix.

À album minimaliste, chronique minimaliste. Pourquoi donc devrais-je me faire plus royaliste que le roi ?

2.5 arrondi à 2.