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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Il Silenzio (1965)
Par EMMA le 13 Mai 2025          Consultée 216 fois

Nous sommes en 1965. DALIDA, désormais blonde, brille depuis bientôt dix ans. Elle s’éloigne du style yé-yé pour embrasser un style résolument plus mélancolique. À la fois classique et intemporel, cet album, Il Silenzio reflète son identité artistique cosmopolite avec un mélange d’influences.

DALIDA s’impose dans un registre dramatique. La chanson titre "Il Silenzio" influencée par la musique de la cavalerie italienne, elle débute par un solo de trompette mélancolique emprunté au morceau instrumental de Nini Rosso. DALIDA y livre une interprétation vocale expressive, théâtrale, parfois presque solennelle. Les rythmes répétitifs, sobres et graves, donnent à cette pièce une certaine élégance. "Tu Me Voles" en est l’exemple le plus faible, un peu trop exagérée, redondante, tombant un peu dans le pathos. Par contre, "C’est Irréparable" révèle une DALIDA d’une grande sensibilité. Sa voix y danse, souple, malgré la peine, et c’est précisément cette tension entre la mélodie presque légère et le tragique des paroles qui bouleverse. "Un Enfant" installe une atmosphère plus intime, presque fragile. La mélancolie est renforcée par une orchestration ronde, enveloppante. L’artiste s’élève, emporte avec elle, se montre vulnérable et alterne douceur et montée en puissance sans jamais perdre la maîtrise.

À ces moments chargés émotionnellement répondent des titres plus rêveurs, presque contemplatifs. "Le Soleil Et La Montagne", parenthèse poétique, se présente comme une ballade douce, portée par une mélodie limpide. DALIDA y est délicate, lumineuse, chaleureuse, elle se fait conteuse d’un ailleurs idéalisé entre nostalgie et sérénité. "Je Ne Dirai Ni Oui, Ni Non" est porté par une guitare douce installant une ambiance feutrée. La chanson évolue ensuite vers une légère montée en intensité sans perdre en fluidité. L’interprétation est posée, avec quelque chose de mystérieux, en équilibre entre retenue et sensualité. La mélodie quelque peu dansante confère à l’ensemble un très léger swing qui séduit par l’élégance. À cela s’ajoute une reprise notable "La Vie En Rose" d’Edith PIAF. Un joli piano cristallin ponctue ici et là accompagné de cordes infiniment mélancoliques. Les chœurs féminins sont superflus, DALIDA semble volontairement effacer son accent méditerranéen pour adopter une diction plus retenue. Et, bien que posée, elle n’en est pas moins envoûtante.

L’album propose également quelques titres plus colorés. "Son Chapeau", chanson un peu faiblarde, sans être essentielle, instaure une ambiance vaguement western presque cinématographique. "Toi Pardonne-moi" tout en restant ancrée dans une orchestration classique introduit des touches exotiques discrètes qui élargissent le spectre sonore sans trahir l’émotion principale. "Le Flamenco" apporte une véritable flamboyance rythmique au disque. Guitare sèche, chœurs masculins, rythmes syncopés… tous les ingrédients d’un flamenco populaire sont réunis et ajoutés à l’élégance vocale de DALIDA. Cette chanson festive, aux accents hispaniques et aux tonalités pop contribue à la richesse stylistique de cet opus. "Scandale Dans La Famille" occupe une place à part. Chanson narrative, quasi théâtrale, elle se distingue par son ton humoristique, mordant et enjoué. Le récit plein de malice s’inscrit dans une tradition de la chanson populaire racontée. L’instrumentalisation légère mêle percussions, rythmes tropicaux et influences méditerranéennes. On y décèle des touches de bossa nova et de samba légère, le tout enveloppé dans une esthétique pop. Un exercice de style parfaitement maîtrisé par DALIDA.

Dans les succès de DALIDA au cours de cette décennie, on retrouve "La Danse De Zorba". Adaptée du thème de "Zorba Le Grec" de Mikis Theodorakis, cette version modernisée conserve les fondations de la musique traditionnelle grecque portée par des percussions vives et des cordes typiques du folklore méditerranéen. La structure musicale repose sur une ligne mélodique ascensionnelle, une progression rythmique graduelle qui évoque le crescendo euphorique des danses populaires grecques. DALIDA s’y glisse avec aisance insufflant à la mélodie une vitalité communicative. Cette version dansante et intense clôt l’album sur une atmosphère euphorique comme un contrepoint à la mélancolie qui domine la plupart des titres.

Il Silenzio se révèle comme un album contrasté et cohérent qui oscille entre douleur contenue et exubérance assumée, entre le drame et la danse, entre la pudeur et le lyrisme. DALIDA s’empare de chaque chanson, certaines sont plus faibles d’autres incarnent une maturité nouvelle. C’est un disque qui mérite d’être écouté, découvert ou redécouvert.

Note réelle : 3,5

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1. Il Silenzio
2. Tu Me Voles
3. Son Chapeau
4. La Vie En Rose
5. Toi Pardonne-moi
6. Le Flamenco
7. Scandale Dans La Famille
8. Le Soleil Et La Montagne
9. C’est Irréparable
10. Un Enfant
11. Je Ne Dirai Ni Oui, Ni Non
12. La Danse De Zorba



             



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