Cet album est souvent considéré dans la continuité de l’œuvre d’Alec R. COSTANDINOS puisqu’il en est le producteur et qu’il s’agit d’un disque de pure Disco. C’est Tony RALLO, chef d’orchestre actif dans la chanson française (DALIDA, Charles AZNAVOUR, Johnny HALLYDAY, etc), qui en est le compositeur. Il est également responsable de The Evidence (1978), projet Disco monté de toutes pièces, bricolé à partir de deux maxi-singles et d’un vieux projet de Mat Camison et Youssif Chemouny (MOON BIRDS, Cosmos N°1, 1977). Burnin’ Alive est heureusement plus cohérent.

Si la composition est du seul fait de Tony RALLO, la production et même certains thèmes musicaux sont tout de même empreints de la personnalité musicale d’Alec, en premier lieu "Travellin’ Flights Of My Mind" et "Fais L’Amour" qui, malgré leurs qualités, versent beaucoup dans la cajolerie (rien d’étonnant vu le thème d’une des chansons, en même temps). Autrement, l’album est porté par les deux grandes réussites que sont "Holdin’ On" (dont la version instrumentale annoncée en début de programme n’est qu’un extrait de l’introduction) et la chanson-titre, du pur Disco super efficace. Le premier expose une mélodie bien choisie et des harmonies à l’avenant, malgré les chœurs du pré-refrain qui ne mettent pas forcément en confiance. Le second commence par le scat des chœurs imitant une section de cuivres, amusant et mine de rien très peu commun en Disco, puis répète un thème accrocheur avec une ligne de basse sur les contretemps, sans donner l’impression de tourner en rond. Quatre morceaux qui ne revisitent pas le moins du monde le Disco (ce n’est pas DROIDS ni Estrak LANCIOS, ni même CERRONE) et répètent de nombreux lieux communs du genre. Cependant, ils sont suffisamment bien composés pour qu’on passe l’éponge sur les facilités. Cet album est même supérieur à une bonne partie de l’œuvre d’Alec qui n’a pas toujours su juguler ses épanchements mélodiques édulcorés. La production est fidèle à ce que l’on peut attendre d’un album typique d’Alec R. COSTANDINOS: ronde et chaleureuse, avec suffisamment de mordant quand il le faut (quoique ça n’a pas toujours été le cas). On regrettera cependant le caractère jazzy très emprunté de la ballade finale "Say You Believe" que les soli de guitare ou de Moog ne sauvent pas de l’ennui. Il n’empêche que comme ballade Disco, on pouvait redouter bien pire.

Paradoxalement, cet album se rend incontournable dans la discographie d’Alec R. COSTANDINOS, tant ces compositions de Tony RALLO ressemblent à une version du style d’Alec débarrassé de ses scories. On ne peut donc que le recommander à la suite de Love & Kisses, Golden Tears, The Hunchback Of Notre Dame et Winds Of Change.

3 ½ sur 5