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George HARRISON - Thirty Three & 1/3 (1976)
Par ARCHANGEL le 3 Juin 2025          Consultée 355 fois

Vous connaissez la chanson : un jour vous détestez les BEATLES et puis le lendemain vous écoutez "Don’t Bother Me" et là vous comprenez où se trouve le vrai coeur battant du groupe. George HARRISON moi je l’aime bien, voilà c’est dit. ! Pas le plus flamboyant des BEATLES pourtant la plupart des mélodies qu’il taille sont pleines de grâce et d’esprit alors je découvre bien sûr son septième album, Thirty Three & 1/3 publié en 76 sur son propre label Dark Horse Records, avec un immense espoir malgré une discographie solo en dents de scie déjà bien entamée par le talentueux et érudit pirate Long John Silver.

J’aime assez le titre d’ouverture "Woman Don’t You Cry For Me" où on retrouve le chanteur désenvouté des sermons hindous sur une rythmique au groove très cool supportée par la basse de Willie WEEKS tandis que George s’éclate sur des accords tout en décontraction sur une guitare slide. Je retrouve ce funk doux que j’aimais tant dans le chant de HARRISON et on note aussi qu’il continue de collaborer avec ses potes musicos habituels (David FOSTER, Gary WRIGHT) mais aussi Tom SCOTT qui pose son saxophone sur bon nombre de chansons, dont le célèbre single "This Song". Avec ce morceau ironique (Don’t infringe on anyone’s copyright, so/This song, we’ll let be/This song is in E/This song is for you), le piano enjoué de Billy PRESTON accompagne George alors qu’il répond aux accusations de plagiat autour de son titre « My Sweet Lord », sorti six ans plus tôt.

Sur ce disque, vous trouverez beaucoup de pistes franchement pas trop mal, mais aussi quelques chansons limite-limite et pas réellement de grand hit marquant. George termine l’écriture de certaines chansons débutées du temps des BEATLES comme "Beautiful Girl" ou "See Yourself". La première est une ballade douce séduisante qui met encore une fois en avant HARRISON à la guitare slide et qui est pas mal marquée en synthés, comme sur la mélodie joliment posée de "See Yourself".

L’ambiance est bonne dans le single "It’s What You Value", un titre à la rythmique plus complexe sur lequel j’aime beaucoup le break de saxophone, mais aussi le piano joué par le jazzman américain Richard TEE. George reprend "True Love" et lui offre un shoot moderne avec une instrumentation très 70’s. Il chante avec un sourire dans la voix, il se fait plaisir, ça s’entend et c'est contagieux.

D’autres titres me paraissent moins intéressants même si la qualité des productions reste égale sur tout le projet : "Dear One" qui est une petite dédicace au gourou-yogi Paramahansa Yoganando où la guitare et les synthés se mêlent parfaitement au son de l’orgue, un autre hommage sympa dans "Pure Smokey" qui suinte l’influence soul sans caricature - chaque instrument, du piano à la basse en passant par la guitare, y est d’un smooth respectable - mais tout cela reste un peu lambinant.

La guitare slide est vraiment chouette dans "Crackerbox Palace", une petite comptine pop toute malicieuse qui s’inspire de la rencontre de HARRISON avec le manager de l’humoriste américain Lord Buckley qu’il aimait tant. En total contraste, la ballade "Learning How To Love You" nous ramène les pieds sur terre avec cette composition que George voulait initialement offrir à Herb ALPERT mais il finit par garder pour lui ce petit numéro jazzy en tant qu’épilogue feutré de ce disque.

Mais c’est sur le morceau bonus "Tears Of The World", présent sur la réédition 2004 de l’album mais introduit auparavant sur l’EP Songs By George Harrison 2, que HARRISON nous dévoile son génie. Une chanson restée dans l’ombre et pourtant d’une lucidité implacable. Un constat amer du monde moderne et des travers de la politique sur une mélodie limpide qui reste en tête, la voix de George y résonne avec gravité aux côtés du saxophone. Un homme désabusé qui observe l’absurdité du monde et le chante sans haine, mais avec une mélancolie terrible, et c’est peut-être dans cette vérité que George HARRISON touche au sublime.

Pas de doute, George fait toujours parler sa guitare comme il se doit sur ce Thirty Three & 1/3 mais ce n’est pas un chef-d’oeuvre à mon sens. C’est un disque honnête, plein d’élégance et plutôt bien habité par un chanteur qu’on sent apaisé, capable de dérision, soucieux du détail et qui prend clairement plaisir à jouer. Son jeu sur la guitare slide est d’ailleurs agréablement expressif et dans l’ensemble, je trouve que c’est un album sans tapage certes, mais bien équilibré. George HARRISON reste fidèle à lui-même : pas de frime, un peu de spleen et toujours aussi généreux dans ses arrangements. Bref, un disque qui n’a peut-être pas fait trembler les classements mais qui mérite tout de même d’échapper à l’oubli.

Note réelle : 3,5

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   ARCHANGEL

 
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- George Harrison (chant, guitares, percussions, synthés)
- Alvin Taylor (batterie)
- Billy Preston (piano, orgue, synthés)
- David Foster (clavaient, fender rhodes)
- Gary Wright (claviers)
- Richard Tee (piano, orgue)
- Tom Scott (flûte, saxophone)
- Willie Weeks (basse)


1. Woman Don’t You Cry For Me
2. Dear One
3. Beautiful Girl
4. This Song
5. See Yourself
6. It’s What You Value
7. True Love (cole Porter)
8. Pure Smokey
9. Crackerbox Palace
10. Learning How To Love You
11. Tears Of The World



             



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