Trente années après la sortie de leur premier album, Bienvenue, LES SALES MAJESTES nous reviennent avec Bienvenue en enfer, un E.P en forme de clin d’œil. Ce clin d’œil souligne également que, dans la vision du groupe, l’état du monde ne s’est pas amélioré durant cette triple décennie.
En effet, LES SALES MAJESTES sont toujours aussi ancrés dans un Punk politisé et ouvert sur les problématiques sociétales. Alors, forcément, leur propos sont teintés de dénonciations ou, du moins, de constats amers.

Au niveau musical, le groupe pratique toujours un Punk assez basique, mais surtout rageur et assez véloce comme en témoignent les énervés "Anarseillaise" et "IA".
Alors soit, il serait vain d’espérer une trace d’originalité et d’expérimentation dans la musique de ces trublions sonores, le groupe ne s’encombrant que rarement de breaks ou de changement de rythmes. Il semble en outre allergique à toute déviation de son style de prédilection. Tout au plus peut-on noter l’utilisation d’un cor de chasse dans l’intro de "La chasse à coure" et d’un pipeau sur le refrain de ce même morceau. De fait, ce morceau possède un petit côté mélodique qui apporte un peu de fraicheur à l’ensemble et qui se démarque un peu des autres titres.
Du reste, nous avons toujours droit à ces guitares au son très métallique (au sens premier du terme) qui ne s’aventurent que très rarement dans des soli. Ce qui est un peu dommage, tant celui de "Bienvenue en enfer" s’intègre parfaitement au morceau.
Mais, cette fidélité à son identité est une composante inamovible de LES SALES MAJESTES. Donc il n’y a pas lieu de s’en plaindre.
D’autant plus que ce mini-album est doté d’un très bon son. La batterie est particulièrement claire et positionnée en avant, et le chant très aisément compréhensible. De fait, le chant, comme c’était déjà le cas du précédent album (Le feu, 2023), bénéficie d’un son excellent et d’une diction qui ne l’est pas moins. Cela rend l’accès aux paroles aisé et agréable. De ce fait, nul besoin de tendre l’oreille ou de se concentrer pour profiter des slogans du groupe. Ce qui est un atout lorsque les paroles sont une composante très importante des chansons, comme c’est le cas avec le groupe

Il y a donc plutôt lieu de se réjouir de les retrouver aussi mordants et motivés.
Sans rien révolutionner (un comble pour un groupe se réclamant de l’anarchie) LES SALES MAJESTES nous régalent avec un petit cadeau sonore qui, s’il aurait pu se montrer un peu plus surprenant, n’en est pas moins toujours aussi réjouissant.
Six titres de Punk pugnace, mais bénéficiant d’une production très professionnelle, qui ne révolutionnent pas le genre mais font bien plaisir.