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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Serge Gainsbourg , Hubert Felix Thiefaine , Gérard Manset

Alain BASHUNG - Pizza (1981)
Par JUAN le 16 Novembre 2008          Consultée 6839 fois

Nouvelle livraison de Monsieur BASHUNG, 3ème commande et le goût est à peu près le même. La pâte est un peu plus épaisse peut-être et la garniture n'est pas la même (facile, me direz-vous, pour un album nommé Pizza). Cette fois, l'assaisonnement a changé. Finie la sauce blues-rock légèrement indigeste. Mine de rien, on sent déjà un léger goût de cold wave très (très, très, très) dilué, annonçant ce qui sera au menu de l'année suivante. En tout cas, s'il est une chose que l'on ne peut reprocher au chef, c'est bien la voix, de mieux en mieux maîtrisée, aussi bien taillée pour le rock que pour le registre plus sombre vers lequel le chanteur commence déjà à se tourner.

Dès la première minute de "Ça cache quekchose", la tendance est lancée : après s'être paré d'atours bluesy, BASHUNG plonge droit vers le rockabilly, genre dans lequel nous Français sommes loin de briller. Autant l'avouer tout de suite, l'album a pris un sacré coup de vieux et il est dur de faire abstraction de la lourde patine du temps qui recouvre certaines compositions. Quel est l'adjectif déjà ? Ah oui... Kitsch. On ne peut pas dire non plus que la présence d'un saxophone ajoute quelque chose, ses rares interventions étant loin d'être décisives. Mais soyons honnête, l'album a d'autres atouts, à commencer par la réussite du duo Bergman-Bashung. Le premier n'a pas perdu sa plume, toujours aussi sulfureuse et décalée, et le second arrive toujours à faire passer la note, introduisant de-ci de-là des influences bien plus variées que la carte ne le sous-entend.

Je ne reviendrai pas sur les paroles ou sur la façon dont elles sont chantées ou déclamées, là-dessus pas de changement quant à la qualité. Le contenu musical n'a pas radicalement changé non plus, juste évolué. Le capital sympathie des morceaux rock est toujours là, pas de grosse surprises de ce côté-là ("L'Araignée", "Aficionado", "Ca cache quekchose"). Il y a pourtant des morceaux moins bons, plus hésitants. "Idylle au Caire" commence par une ruade de toms, de voix et de clavier pendant environ 40 secondes, avant de chavirer dans un refrain qui, années 80 ou pas, a du mal à passer. "Privé" s'en sort bien dans les couplets. Basse nocturne, texte sombre ("D'abord tu butes une vieille, tu finis par voler..."), jusqu'ici tout va bien. Puis vient le refrain, cas typique de la maladie 80's où clavier et saxophone vont à l'unisson faire s'écrouler un morceau qui s'annonçait au début comme sombre et nocturne (et réussi). Le syndrome du 'cul entre deux chaises', ou 'à vouloir trop faire on finit par tout perdre'. Moralité : un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. A choisir, je préfère même "Reviens va-t-en" qui, lui, pour le coup, n'hésite pas à s'enrober de clavier quelque peu désuet mais l'assume pleinement. Toujours dans le contre-exemple, "Fan" montre ce qu'aurait pu être un morceau comme "Privé" s'il avait été correctement construit.

En tout cas, si l'album est un peu fluctuant en terme de qualité, on ne peut pas dire la même chose de son succès. Les radios spécialisées se sont depuis longtemps appropriées les deux tubes de l'album, "Vertige De L'Amour" et "Gaby Oh Gaby", les deux 'incontournables' qui pour une fois méritent leur titre. Malgré le côté un peu kitsch évoqué plus haut, ça fait toujours plaisir d'allumer son poste et de tomber sur le tremolo des accords de guitare et sur la voix rocailleuse d'Alain, inscrits depuis au panthéon des vieilles reliques du rock français (ce qui n'arrive pas toujours, loin de là).

Constat mitigé au final. Pas nécessairement mauvais, Pizza ne transforme pas l'essai de Roulette Russe et s'écroule sans atteindre son but, manquant d'équilibre là où son prédécesseur restait trop stable. Mais le plus important n'est pas là : Pizza annonce la fin des débuts (mais heureusement pas le début de la fin). Un an à peine après sa sortie, BASHUNG sort Play Blessures qui ne laisse aucun doute sur la direction. Une période intéressante donc, mais qui n'aurait pas pu durer plus longtemps sous peine de réellement tourner en rond. Merci Alain d'en être sorti.

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   JUAN

 
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- Alain Bashung (chant, compositions)
- Olivier Guindon (guitare)
- Richard Brunton (guitare)
- François Delage (basse)
- Philippe Drai (batterie)
- Liam Genockey (percussions)
- Tommy Eyre (claviers)
- Mel Collins (saxophone)


1. Ça Cache Quekchose
2. L'araignée
3. J'sors Avec Ma Frangine
4. Aficionado
5. Idylle Au Caire
6. Privé
7. Vertige De L'amour
8. Rebel
9. Retours
10. Reviens Va-t-en
11. Fan
12. Elle S'fait Rougir Toute Seule
13. Gaby Oh Gaby



             



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