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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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1966 Takes Off
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- Membre : Hot Tuna, Jorma Kaukonen , Jack Casady

JEFFERSON AIRPLANE - Takes Off (1966)
Par TOMTOM le 16 Août 2025          Consultée 326 fois

Parfois, il faut un prétexte pour ressortir un disque. Surtout un disque comme celui-ci. Parce qu’en vrai, qui a envie, le matin en se levant, de relancer le premier JEFFERSON AIRPLANE ? Grace Slick ? Elle n’est pas dessus. Les solos de Jorma Kaukonen ? C’est encore bien sage. La basse de Jack Casady ? Pareil : ça ronronne. Il y a bien Marty Balin, mais il fera largement mieux sur celui d’après. Alors quoi, relancer le premier album de l’Airplane tout en sachant que les quatre suivants seront infiniment meilleurs ? Heureusement, Forces Parallèles est là pour vous donner une bonne raison de ressortir vos disques du placard. Pour Takes Off, ce prétexte sera une date anniversaire.

Parce que oui, mine de rien, c’était il y a soixante ans tout pile, le 13 août 1965 : le premier concert du JEFFERSON AIRPLANE ! C’était pour le lancement du Matrix, une pizzeria dans laquelle Marty Balin avait investi avec des potes avec une idée en tête : la transformer en club et en faire la base arrière de son groupe, qui comprend déjà Paul Kantner, Jorma Kaukonen et Signe Toly Anderson. Rappelons qu’à l’époque, à San Francisco, le Fillmore n’existe pas encore, ni l’Avalon. Mais la jeunesse « hip » est déjà là, attirée par une ville, sa baie et sa vallée où cohabitent les anciens de la Beat Generation, les libertaires convertis à la religion du LSD-25 et les étudiants politisés de Berkeley. Le tout, avec une musique elle-même en pleine mutation : en cet été 65, les BEATLES n’ont pas encore enregistré Rubber Soul, mais les YARDBIRDS, eux, sortent déjà « Heart Full Of Soul » et « You’re A Better Man Than I ». Un certain Kim Fowley s’apprête, lui, à se lancer sous son nom avec un single au titre étrange : « The Trip ».

Le JEFFERSON AIRPLANE, de son côté, joue une musique qu’on n’appelle pas encore « psychédélique » : c’est un mélange de folk, de rock et de blues, mais qui tend à s’éloigner des canons traditionnels, ouvert aux expérimentations, aux accords étranges et au voyage intérieur. Le soir du 13 août 65, ceux qui y étaient dirent en tout cas que ce fut « une fameuse fête ». Peu de temps après, le line-up se stabilise avec l’arrivée de Jack Casady, pote de Kaukonen, et celle d’Alex « Skip » Pence, embauché derrière les fûts alors qu’il n’a jamais joué de batterie de sa vie (Marty Balin dira qu’il l’a pris parce qu’il avait « la plus fantastique tête de batteur de toute la ville »). Attirée par la hype qui s’agite autour de ces jeunes gens modernes, la maison de disques RCA signe le groupe et l’envoie en studio dès le mois de décembre afin qu’il y enregistre ce qui deviendra son premier LP.

Il y a des groupes qui vous pondent un chef d’œuvre d’entrée, et d’autres pour lesquels le premier album est un brouillon de ce qui va suivre. Le JEFFERSON AIRPLANE appartient à cette deuxième catégorie, avec un Takes Off qui n’atteint jamais vraiment les sommets, mais qui inaugure déjà la formule qui fera exploser la formation quelques mois plus tard : puissance mélodique, sonorités hallucinogènes et égale importance des individualités au chant, à la guitare solo et à la rythmique.

Si Marty Balin est le chanteur en chef du groupe et s’octroie le premier rôle sur la majorité des titres (« It’s No Secret », « And I Like It »), les véritables stars sur ce premier disque ce sont LES chanteurs. Dès l’introductif « Blues From An Airplane », c’est bel et bien le fameux chant à plusieurs du JEFFERSON AIRPLANE qui se met en place et qui ne quitte plus vos oreilles. Que ce soit sur un refrain, sur une intro ou parfois sur tout un titre, ce chant à trois Balin-Kantner-Anderson permet de décupler les mélodies et de faire voler très haut les reprises du disque : « Tobacco Road », popularisée par les NASHVILLE TEENS, et « Let’s Get Together », composée par Dino Valenti et dont le refrain sera repris par NIRVANA pour l’intro de « Territorial Pissings » (!). Bien évidemment, à part les fans ultimes de l’Airplane, tout le monde a oublié Signe Toly Anderson, qui partira après cet album pour se consacrer à sa famille. Le titre « Chauffeur Blues » est là pour lui rendre justice, prouvant qu’elle n’avait techniquement rien à envier à personne, même si celle qui lui succèdera apportera encore davantage de personnalité et de souffre à la musique du groupe.

À ce sujet, question pas évidente : qui doit-on remercier pour le son du JEFFERSON AIRPLANE ? Paul Kantner, Jorma Kaukonen ou Jack Casady ? Kantner, c’est ton gars sûr, la guitare rythmique qui maintient un semblant d’ordre quand les deux autres font leur truc de leur côté. Kaukonen, c’est le soliste qui allume la mèche de votre imagination à chacune de ses sorties, caractéristique indispensable quand on joue une musique appelée à devenir « psychédélique ». Sur la basse de Jack Casady, on pourrait écrire des lignes et des lignes. Retenez qu’elle a droit à son premier moment d’anthologie sur « Let Me In », à travers de grandes remontées de manche, terriblement suggestives. Un petit mot aussi sur Skip Spence : RAS. Il est là, tant mieux, mais s’il est devenu connu avec son groupe suivant, ce n’est pas pour rien.

Ne vous méprenez pas sur le 3/5 affiché tout en haut, cet album n'est pas du tout raté : il y a dessus de très belles choses et une cohésion remarquable au niveau des ambiances, à la fois précieuses et déjà très sombres (« Bringing Me Down », « Come Up The Years », « Don’t Slip Away »). Mais s’il me faut un prétexte aujourd’hui pour le ressortir, c’est qu’il n’y a pas véritablement dessus de compositions totalement inoubliables, ni de moments définitifs. L’exception aurait pu être « High Flying Bird », magnifique, une reprise enregistrée lors des sessions de décembre 65, mais mise de côté à l’époque. On la retrouve en bonus track sur la réédition CD, aux côtés d’autres enregistrements et de versions de chansons censurées par RCA qui pensait y entendre des références à la drogue et au sexe (ouh, c’est mal).

D’ailleurs pensez-y, amis collectionneurs : le tout premier pressage (mono !) de ce Takes Off, sorti à l’été 66, contient non seulement les titres « Let Me In » et « Run Around » avant qu’ils ne soient modifiés, mais également « Runnin' Round This World », face B du single « It’s No Secret ». Prix médian sur Discogs : 1000 euros.

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   TOMTOM

 
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- Marty Balin (chant)
- Signe Toly Anderson (chant)
- Jorma Kaukonen (guitare solo)
- Paul Kantner (guitare rythmique, chant)
- Jack Casady (basse)
- Alex 'skip' Spence (batterie)


1. Blues From An Airplane
2. Let Me In
3. Bringing Me Down
4. It's No Secret
5. Tobacco Road
6. Come Up The Years
7. Run Around
8. Let's Get Together
9. Don't Slip Away
10. Chauffeur Blues
11. And I Like It
12. Runnin' 'round This World (réédition Cd 2003)
13. High Flying Bird (réédition Cd 2003)
14. It's Alright (réédition Cd 2003)
15. Go To Her (réédition Cd 2003)
16. Let Me In (réédition Cd 2003)
17. Run Around (réédition Cd 2003)
18. Chauffeur Blues (réédition Cd 2003)
19. And I Like It (réédition Cd 2003)


             



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