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Hubert Felix THIEFAINE - Unplugged (2024)
Par RAMON PEREZ le 17 Août 2025          Consultée 686 fois

Avec l’âge THIÉFAINE sort moins souvent de sa tanière, mais quand il le fait ce n’est jamais pour rien. On se rappelle du superbe spectacle pour célébrer ses quarante ans de discographie ; le tour suivant n’a franchement pas été en reste ! Géographie du Vide, album que l’on n’attendait plus, pose une difficulté en étant résolument différent de ses habitudes. Plus mélodique, moins électrique : difficile d’imaginer la cohabitation entre ces nouveaux morceaux et les anciens. D’où peut-être l’idée de faire une tournée en deux temps, en commençant par les petites salles avec une sonorité acoustique, puis en rebranchant les guitares pour le tour des zéniths. Il se lance à soixante-dix ans passés dans une aventure particulièrement ambitieuse : trois ans sur les routes, le tour Unplugged l’occupant tout 2022 avant que le Replugged ne lui prenne les deux années suivantes. Une fois la boucle achevée, voici le temps des albums souvenirs. Première partie avec le noir (mais son visage dans la lumière), celui du tour acoustique.

La performance globale vient notamment du fait que les deux spectacles se démarquent en premier par leurs répertoires. Ils se veulent complémentaires sur ce point, avec seulement trois morceaux joués tout du long : le récent "La Fin du Roman", "Les Dingues et les Paumés" (qu’Hubert tient comme sa meilleure chanson) et l’incontournable "La Fille du Coupeur de Joints" en clôture des deux sets (bien qu’il soit absent de ce premier Live, les rappels ont été coupés). C’est donc une gigantesque revue de son œuvre à laquelle le chanteur nous invite, avec une bonne quarantaine de titres dont une large partie ressort des cartons laissés au grenier depuis des années.

Ici il va surtout chercher dans les années 90 de quoi constituer son programme, une époque pourtant peu évidente de sa discographie. Ces chansons représentent un gros tiers du spectacle, le reste se divisant entre celles du dernier album et les quelques classiques réservés à cette première partie de tournée. Parmi ces derniers, "La Ruelle des Morts" installe le ton de la soirée par une intro qui déploie le son de l’orchestre. Celui-ci est bâti autour du pilier musical sur lequel HFT s’appuie depuis maintenant de nombreuses années : Christopher Board, son orchestrateur et claviériste (essentiellement pianiste pour ce tour acoustique). Ses touches sont à la base de la plupart des arrangements que le violoncelle de Jeff Assy mais aussi le saxo basse de Frédéric Gastard viennent joliment colorer. Derrière eux le fils Thiéfaine complète le spectre, tantôt à la basse, à la guitare ou à la batterie. Les musiciens s’échangent fréquemment les instruments en fonction des titres, tandis qu’Hubert lui-même assure régulièrement la partie de guitare (comme souvent, il s’en fait une tout seul : la très inattendue mais très prenante "Vendôme Gardenal Snack").

Parmi les classiques, on attendait pour un concert acoustique "Je t’en Remets au Vent" ; c’est bien l’une des rares offrandes à laquelle le chanteur consent. Par contre on attendait plutôt sur le set rebranché "Loreleï Sebasto Cha", c’est pourtant ici qu’il nous la fait, dans une version surprenamment jazzy portée par le son chaud du saxo. Cependant, l’intérêt principal du disque n’est pas dans la relecture de ces incontournables mais bien dans l’ensemble des titres qu’Hubert est allé chercher pour assembler le tableau du soir. Par touches successives ils forment un tout franchement cohérent, dans les textures et les couleurs. Les cinq issus de Géographie du vide s’intègrent très bien avec leurs températures plutôt froides faisant la part belle à la voix du maitre des lieux. Notons que celle-ci bouge quand même bien peu au fil des années et délivre encore de très beaux moments, comme "Elle danse" où elle trouve un joli souffle.

La première partie de l’album voit s’enchainer les chansons à un rythme assez soutenu. Parmi elles, je retiens volontiers "542 Lunes et 7 Jours Environ" et "Juste une Valse Noire" que je trouve particulièrement bien équilibrées, la première dans un style détendu, la seconde davantage avec un folk plein d’allant. Mais le gros morceau arrive plus loin, avec le très casse-gueule "Pulque, Mezcal y Tequila". Sur le tour ils avaient fait des tee-shirts basés sur ce titre, indice qu’il serait un moment important du programme. C’est effectivement une grande version, véritable moment fort de communication avec le public. Hubert dit en intro vouloir fêter ses quatorze ans sans alcool avec ce titre dans lequel on entre ensuite progressivement. Le tout prend une ampleur désarmante, on finit par plonger complètement dans le bain alors que, personnellement, je n’aurais pas misé dessus au regard de la version studio qui est loin de me faire cet effet.

Une première expérience de lâcher-prise bientôt appelée à se renouveler, la fin du concert enchainant ce genre de moments de bravoure. C’est le second disque, de la même durée que le premier avec pourtant moitié moins de chansons. Mis à part "La Fin du Roman", petite respiration, elles y sont toutes développées, allant de sept à onze minutes. Ça commence par une immense version de "Les Dingues et les Paumés", introduite pendant plus de cinq minutes par des sons étranges et planants tout à fait adaptés à ce grand titre. Sa conclusion fait le lien avec "La Balade d’Abdallah Geronimo Cohen", un titre que j’ai toujours beaucoup aimé. Entendre Hubert prendre le temps de livrer cette vision habitée me fait franchement plaisir. La suite monte encore d’un cran avec l’un des ouvrages les plus sombres et imposants du poète, ce cafardeux "Petit Matin 4.10 Heure d’Été" parfaitement amené par l’orchestre.

Enfin ça éclate complètement avec le très beau "Page Noire", un des morceaux phares du dernier album qui est tellement bien construit dans cette version en public qu’il y a bien peu de mots pour rendre compte du sommet atteint. Je me rappelle que dans la salle c’est lui qui avait gagné à l’applaudimètre, chose rare pour un nouveau titre. C’est peut-être pour nous laisser là, au bout de l’apnée, que le choix a été fait de couper les rappels (ils sont toutefois disponibles dans un EP bonus facilement trouvable en ligne). Malgré le peu d’électricité présente, ce second disque est finalement l’une des pages live les plus intenses du pourtant très riche ouvrage en public de HFT. Qu’il faut maintenant tourner pour aller vers la seconde partie.

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   RAMON PEREZ

 
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- Jeff Assy (violoncelle, contrebasse, basse)
- Lucas Thi?faine (batterie, guitare, basse)
- Christopher Board (claviers, guitare)
- Fr?d?ric Gastard (saxophone basse, claviers, percussions)
- Hubert-f?lix Thi?faine (chant, guitare, harmonica)


1. La Ruelle Des Morts
2. 542 Lunes Et 7 Jours Environ
3. Animal En Quarantaine
4. Juste Une Valse Noire
5. Lorelei Sebasto Cha
6. Reykjavik
7. Fotheringhay 1587
8. Pulque, Mezcal Y Tequila
9. Elle Danse
10. Demain Les Kids

CD 2
1. Vend?me Gardenal Snack
2. Les Dingues Et Les Paum?s
3. La Fin Du Roman
4. Page Noire


             



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