Bon. Cher lecteur, je me sens dans l'obligation de préciser que les chroniques relatives à Gary NUMAN seront désormais publiées dans un format plus restreint qu'à l'accoutumée. La raison ? Une traversée du désert tout ce qu'il y a de plus effroyable concomitante à une disparition de toute inspiration. Autrement dit, je n'aurai pas grand-chose à raconter encore moins à défendre jusque dans la seconde moitié des années 90. Vous êtes prêts ?


En 88, Gary signe chez I.R.S et tue pour une première fois Numa Records. Ce qui ne change pas grand-chose, étant donné que l'androïde est plus que jamais embourbé dans la variété 80's la plus naze. Malgré l'admiration que je porte à sa période TUBEWAY ARMY jusqu'à 𝘐 𝘈𝘴𝘴𝘢𝘴𝘴𝘪𝘯, je ne pourrai jamais l'absoudre de son assassinat du Roland D50, synthétiseur qui a toute ma sympathie et qu'il massacre sans merci sur cet infâme Metal Rythm. C'est bien simple, tout, mais vraiment tout, n'est que caricature de pop rock mainstream tendance funky sous hormones (du INXS en plus détestable). Au moment où l'alternatif acéré commençait à faire parler de lui en territoire yankee par l'intermédiaire des PIXIES notamment, Gary a dû se demander "where is my mind" lorsqu'il enregistrait le successeur du médiocre Strange Charm. De "This Is Emotion" à "New Anger", de "America" à "Young Heart", nous sommes encore en présence d'un album artistiquement à la ramasse avant même d'avoir été pensé. La boîte à rythmes en fait des tonnes, les guitares sonnent hard fm au rabais, les mélodies sont d'une niaiserie sans nom. Le plus embarrassant étant le conclusif "Don't Call My Name" où Mister Webb semble avoir voulu nous faire du Mylène FARMER / Céline DION musicalement parlant. Horrible.

On pourrait à l'extrême rigueur trouver un semblant d'intérêt à "Voix" qui ressemble à une chute de studio de l'époque Warriors. Mais il ne s'agirait pas de s'extasier non plus sur si peu. Même les textes qui reflètent l'amertume explosive d'un Gary décidé à régler des comptes avec pas mal de monde (des exécutifs pourris aux banalités déplaisantes) ne passionnent pas. L'esprit du génial "I Die You Die" est très loin.

Allez. Passons à la suite. Un peu plus supportable.