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1998 Perry Blake

Perry BLAKE - Perry Blake (1998)
Par BIONIC2802 le 15 Mars 2010          Consultée 2840 fois

Âme sensible, cet album est pour ton confortement intérieur qui ne cesse de pleurer indéfiniment. Est-ce risible ? Absolument pas mais, autant que tu le saches, les onze morceaux qui suivent vont te bouleverser… pour peu que tu sois à fleur de peau en ce moment.

Premier essai transformé pour cet Irlandais mélancolique et discret. Perry BLAKE ne fait pas de vagues, bien que remarqué de bien belle manière avec cet album triste à mourir, et ce n’est que dans l’intimité que son rendu vous donnera sa version du gouffre, de la perte et de la désolation. Oui, c’est épouvantablement suicidaire pour certains - trop proche du bord… - mais la plupart d’entre nous vont vouloir pénétrer cet univers (l’humain cultive le vice comme personne). Oh, bien sûr, les hermétiques diront que c’est pleurnichard et désuet. D’accord, c’est votre choix. Cependant, je vais aller à contre-courant de vos dires ci-dessous. A vous de me suivre ou de passer votre chemin…

C’est en effet de "pathos" dont il va être question tout au long de ces 70 minutes. C’est bien assez pour s’en convaincre d’ailleurs !

Les premiers instants tendent vers un trip-hop lancinant et soft (tout comme le reste de l’album à l’exception d’"Anouska"). Nous sentons directement un univers particulier qui, bien qu’audible facilement, va nous entraîner vers la définition du pessimisme et des regrets éternels. Mais au-delà de cette négativité affichée, une lueur d’espoir pointera malgré tout le bout des ses narines et c’est pourquoi cet album a le don de vous dévêtir de vos sentiments les plus intimes pour les sentir, les analyser afin de méditer de leurs pertinences.

Dès "1971", l’orchestre Metropolitan de Londres va élever le niveau dans cette intimité exacerbée. Sa touche est si fine que la chair de poule n’y pourra plus grand-chose pour vous, m’est avis… Nous sentons le souvenir familial et sa perte à jamais enfouie dans nos têtes - dont la défaillance de la mémoire nous fera défaut et nous le savons déjà, ce qui renforce cette solitude… Ok, là, vous avez parfaitement capté l’essence de "Perry Blake", l’album, mais, alors que vous vous enfonciez dans votre fauteuil en tenant un coussin entre vos bras, c’est à ce moment-là qu’"Anouska" décide de débarquer !

Ce morceau "rebooste" en un tour de force incroyable les effets dévastateurs des trois premiers titres. Ici, nous avons affaire non pas à du Metal brutal, faut pas déconner, mais bien à un tempo plus martial, plus convainquant et rageur. Non pas que l’artiste hausse le ton mais l’inclinaison de sa voix, emportée par le rythme solide de la composition, nous fait penser à une revanche sur la vie, sur une chose que d’autres nous voulaient inaccessible et que, pour une fois, nous allons braver malgré les obstacles afin d’obtenir notre dû !

La suite nous replongera dans cette léthargie immuable instaurée par Perry BLAKE. Intimistes, feutrées et lancinantes, les plaintes suivantes lorgnent vers du MASSIVE ATTACK sans y toucher, notamment avec "So Long", en plus lent et "Naked Man" en plus enjoué (pour le bonhomme, évidemment, toutes proportions gardées !!!).

Au bout du compte, que nous reste t’il ? Un album relaxant, même s’il projette de noirs desseins, un peu longuet vers la fin et nous permettant d’oser de prendre du temps pour nous remémorer des instants, des choix de vie, des évènements tragiques ou autres, bref c’est pour moi un très bon album, en définitif pour peu que nous voulions y croire…

La musique triste est la plus belle des expressions que l’Homme arrive à retranscrire de manière formidable. Traduire des sentiments - quels qu’ils soient, en fait - par le billet d’humeurs sonores ; là est la preuve que des artistes comme Perry BLAKE font de nos existences, une réflexion, une pause dans cette course effrénée de cette vie que nous devons à tout prix réussir, sans savoir pourquoi, pourvu que nous distancions la Mort le plus longtemps possible… Elle se marre, Elle !

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7. So Long
8. Naked Man
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10. Weeping Tree
11. House In The Clouds



             



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