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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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- Membre : Goldfrapp, Michael Kamen & Orbital
 

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ORBITAL - In Sides (1996)
Par SEIJITSU le 19 Mars 2010          Consultée 4895 fois

ORBITAL est un groupe remarquable. Si, si je vous assure, peu de groupes ont su fédérer autant de monde tout en faisant une musique expérimentale et unique en son genre.
Oui les frères Hartnoll et Richard D. James alias APHEX TWIN sont les deux entités électro qui ont changé la face du genre tout entier pour beaucoup de monde. Il serait évidemment injuste de nier l’apport de groupes comme LEFTFIELD, UNDERWORLD et AUTECHRE. Même les CHEMICAL BROTHERS et PRODIGY ont apporté quelque chose au phénomène techno / house music. Mais les deux premiers sont inévitablement au dessus de tout cela, et sont les deux meilleurs groupes du genre.
Néanmoins, par un choix personnel et tout à fait délibéré, je considère In Sides comme l’aboutissement de 9 ans de gestation : l’apparition de l’acid house en 1987 en Angleterre jusqu’à la sortie de ce disque en 1996. Beaucoup de temps a était nécessaire pour que le mouvement Techno obtienne enfin cette maturité tant espérée.

In Sides est tout d’abord politique. Phil et Paul sont des écologistes convaincus et croient aux actions de Greenpeace. Pour preuve, le morceau d’ouverture « The Girl with the Sun in Her Head » fut entièrement enregistré dans leur studio personnel… À l’énergie solaire ! Cette perle de 10 minutes nous rappelle l’inévitable ambient techno du début de la décennie et peut être même l’ambient house de THE ORB. Beaucoup de critiques ont parlé de house progressive et même, tenez vous bien, de néo techno ! Voilà, le terme est lâché, ORBITAL a dépassé définitivement le stade de la techno épurée et répétitive des années 80.
Bien sûr cette étiquette ne veut rien dire, ORBITAL ne fait pas de néo techno, non. Il s’agit tout simplement de l’ambient techno des précédents disques, mais elle est cette fois plus libre et en dehors de toutes les conventions. Elle qui, pourtant, était déjà unique sur les essais précédents.
Je vais moi aussi lâcher un terme qui va fâcher, car si je me refuse d’employer l’étiquette précédente. Je peux affirmer qu'ORBITAL fait une techno émancipée. Car il s’agit ici d’une musique inventive, dénuée de samples et sans basse (et sans aucune prétention d’être dansante par conséquent).

In Sides est aussi un album au contenu humain même s'il est entièrement instrumental. Les machines de ce duo n’ont jamais été aussi organiques et évoquent de nombreux sentiments, du plus lumineux (« Adnan's ») au plus sombre (le pessimiste « The Box »). Ceux qui pensaient que la musique électronique n’était que mécanique et inhumaine ont eu des conclusions quelques peu hâtives. « P.E.T.R.O.L. » au rythme presque drum & bass, en est malsaine et évoque inévitablement les marées noires, ses plages mazoutées et ses centaines d’oiseaux morts, englués dans ce liquide aussi noir que dangereux…
« Dwr Budr » entretient encore ce rapport avec cette denrée rare qu’est l’eau, avec une intro aquatique. Malgré la douce voix de Allison Goldfrapp (le seul moment du disque où on peut entendre une voix humaine), on y ressent une véritable détresse, et cela continue avec des rythmiques syncopées électroniques nous rappelant l’heure de gloire de l’IDM. « Adnan's » me fait penser à du AUTECHRE en moins industriel et en plus mélodique. Ce ronronnement électronique apaisant nous rassure, mais cette rythmique métallique nous oppresse. Ces deux Anglais ne sont pas près à lâcher la pression sur nous, dirait-on. Pourtant tout avait bien commencé avec le premier morceau qui respirait l’espoir et une confiance sans faille en l’avenir.
Mais le morceau fleuve « Out There Somewhere? », divisé en deux parties et excédant la vingtaine de minutes, nous remet les idées en place et montre qu’ORBITAL n’a pas perdu espoir en l’humanité. Véritable voyage à la fois terrestre et spatial, la longue montée en puissance qui se termine sur le cri déchirant d’un synthétiseur analogique est un des moments les plus admirables que je connaisse. La deuxième partie se concentre sur un thème et une boucle particulière, beaucoup plus optimiste que le reste de l’album. Une pièce qui m’évoque régulièrement à l’esprit le meilleur de PINK FLOYD.

Oui, j’émets l’hypothèse qu’ORBITAL est le PINK FLOYD des années 90. Mais le PINK FLOYD créatif des années 70, celui qui nous a fait vibrer avec Dark Side of The Moon et surtout Wish You Were Here. Leur parcours est par ailleurs souvent similaire. Après une suite d’albums excellents, ces derniers s’enfonceront dans une musique fade, inoffensive et nettement moins intéressante.

Mais en attendant, ORBITAL réussit un coup de génie. Un album créatif, émouvant (très rare dans la musique électronique) et surtout politisé (le clip vidéo de « The Box » est particulièrement explicite à ce sujet).
Un des meilleurs disque du genre, je le répète, mais aussi une des sorties les plus marquantes de ces dernières années. A ce jour, In Sides figure parmi mes albums préférés, toutes catégories confondues… Pour l’éternité.

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   SEIJITSU

 
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- Phil Hartnoll (arrangements électroniques)
- Paul Hartnoll (arrangements électroniques)
- Alison Goldfrapp (invitée, chant)


1. The Girl With The Sun In Her Head
2. P.e.t.r.o.l.
3. The Box (part 1)
4. The Box (part 2)
5. Dŵr Budr
6. Adnan's
7. Out There Somewhere? (part 1)
8. Out There Somewhere? (part 2)



             



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