Mes péripéties de groupie de la bande à Liam Howlett m’ont amené à découvrir un certain DJ HYPER, le créateur d’un groupe du même nom. Quel est lien entre cette personne et PRODIGY ? Et bien tout simplement parce que le 4ème membre des punks technoïdes, qui quitta le groupe au début des années 2000, a participé à ce projet HYPER. Cette personne c’est Leeroy Thornhill.

Cette galette ne part déjà pas gagnante, car jouer sur la popularité d’un ex-membre de PRODIGY ne me semble pas une bonne idée. Surtout qu’elle est sortie en 2006 et qui pouvait bien encore se soucier du groupe anglais déchu ? Il ne reste plus qu’à se démarquer au niveau de la musique et ce sera une grosse désillusion. Dans le cas présent le groupe nous sert qu’une mixture électro, hip hop matinée de rock prévisible. Le mélange aurait pu surprendre il y a 10 ou 15 ans, mais ils ont plusieurs trains de retard donc il ne faudra pas compter sur l’originalité qui n’est pas au rendez-vous.

Mais heureusement, à défaut d’avoir une musique surprenante, il reste une certaine efficacité. Car le début de l’album commence très bien avec le morceau éponyme. Il est caractérisé par un riff de guitare simple et syncopé, quelques bidouillages électronique et un flow hip hop rapide et flexible qui se pavane aisément sur tout cela. C’est particulièrement convaincant. Le reste ne m’emballe pas beaucoup cependant et le groupe sombre dans un trip pop-electro manquant de mélodies marquantes (« Twsited Emotion », « Set Fire To Me »). Il y a quelques surprises comme « This Is A Warning », un titre de hip hop accrocheur, « Ant Music » elle, m’agace par contre au plus haut point, avec cette voix reggae ignoble et hors de propos. D’autres gimmicks sympathiques mélangeant folk et électro qui, sans me faire décoller de ma chaise, sont néanmoins sympathiques (« Never Stop »).

A vrai dire, le véritable intérêt de ce We Control sont ses deux dernières pistes « Cascade » et « Electro-Lude ». La première mélange nappes de clavier et guitares aériennes avec talent et se révèle très vite envoûtante. La deuxième est plus calme et intimiste et se remarque aisément avec des sonorités enfantines d’une boîte à musique. Une idée qui ne date pas d’hier certes (APHEX TWIN avait déjà fait quelque chose de similaire sur son célébrissime EP : Windowlicker), mais il faut reconnaître que le titre est de qualité.

Ce We Control, en dehors de son côté déjà-vu, a tout de même un aspect immédiat, ce qui renforce son côté sympathique. Néanmoins, la nouvelle révolution électro-rock n’arrivera pas avec cet album. Car mis à part une moitié de disque, il peine à intéresser. Il semble bien trop superficiel, il possède trop de gimmicks que l’on nous rabâche depuis des années, et son inspiration vole plutôt au ras des pâquerettes. J’aurais pu être plus clément si le disque procurait un sentiment de puissance ou bien s'il était défoulant, mais non. C’est trop lisse, vu et revu, et totalement inutile par rapport à tout ce que la production électro dans le même genre a été capable de sortir. Je me questionne néanmoins sur la présence de Thornhill sur ce disque. Que faisait-il ? Comment s’est-il fourré dans cette galère ? Aurait-il dû rester chez PRODIGY ? Je n’en ai pas la moindre idée. Mais j’aurais appris au moins quelque chose avec ce disque : il est parfois préférable de se méfier des projets solo des membres d’un groupe que l’on apprécie, cela évite les mauvaises surprises et les déceptions.