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POP ANNéES 80  |  STUDIO

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- Membre : Genesis

Tony BANKS - Bankstatement (1989)
Par MARCO STIVELL le 24 Août 2010          Consultée 3001 fois

Suivant l’exemple de son collègue Mike RUTHERFORD, Tony emploie le temps qui pourrait lui servir de repos entre deux productions et tournées de GENESIS à la création de son propre groupe et d’un nouvel album. Comme quoi on pourra dire ce que l'on veut de ce groupe, à n'importe quelle époque ils ne chôment pas et ne nous laissent pas longtemps sans nouvelles, pour peu que l'on s'intéresse à tous les membres, ce que je recommande toujours volontiers.

Concernant son groupe, Tony s'entoure du batteur Geoff DUGMORE, du guitariste-producteur bien connu Steve HILLAGE, d'Alistair GORDON (qui travaillera également avec Paul YOUNG de... MIKE & THE MECHANICS !) en qualité de chanteur et, pour la première fois, d'une jeune chanteuse, Jayney KLIMEK, la participation de Toyah WILCOX sur le précédent album étant réduite à une chanson, je ne la compte pas. Quant à la basse, elle est le plus souvent tenue par ce bon vieil habitué des sessions studio qu'est Pino PALLADINO. S’il suit l’exemple de Mike d’un côté, on peut dire que Tony suit Phil d’un autre, même si l’on peut aussi penser que c’est involontaire. La raison qui me fait dire ça, ce sont les cuivres qui ouvrent "Throwback" et l’album. Tout le monde peut mettre des cuivres dans ses chansons, bien sûr. Cela dit, celle-ci en est remplie et de manière assez groovy, rappelant certaines chansons du gentil petit batteur-chanteur, mais Tony les utilise aussi bien à sa sauce. Et puis après être passé par Soundtracks et les "Shortcut to Somewhere", ou même les "Anything She Does" du côté de GENESIS, on peut dire au moins qu’il se décide à en utiliser des vrais, ce qui n'est franchement pas une mauvaise idée. "Throwback", qui aurait soi-disant bien marché aux States au moment de sa sortie en single, reste quand même représentative de l’ensemble de Bankstatement : l’efficacité est là, mais il y manque quelque chose, un vraiment tout petit quelque chose de rien du tout…

Pourtant, les qualités de composition ainsi que les mélodies, elles, ne manquent pas : rien que parmi les premières, les magnifiques "I’ll Be Waiting" et "That Night", entre autres, auraient pu (voire dû) devenir des tubes qui auraient enfin apporté la reconnaissance du grand public au talentueux claviériste, qui reste un compositeur et mélodiste hors-pair. Mais non, aucune n’a marché. On en attribue souvent la faute à son attitude réservée sur scène, même dans les grands stades. Le son de Bankstatement est typiquement celui des années 80, plus marqué que sur The Fugitive et les compositions évoluent dans un style éminemment pop. Les intervenants livrent des prestations honnêtes, plus qu'honnêtes même, que ce soient les musiciens ou les vocalistes Alistair GORDON et surtout, bien qu'elle ne soit pas assez mise en avant, la jolie Jayney KLIMEK. Tout deux sont très critiqués, pour la bonne et simple raison qu'ils n'auraient (c'est l'argument que l'on retrouve à chaque fois) pas le talent d'interprète de Phil COLLINS, alors que je suis prêt à parier que si c'était ce dernier qui avait tout fait, on aurait trouvé comme prétexte que les chansons de Tony n'ont pas leur personnalité propre... C'est un peu la même chose pour Steve HILLAGE : en l’absence de Daryl STUERMER, on constate que ce n’est pas la guitare qui ressort le plus, à part sur le très chouette "Raincloud" où il se permet un bon petit solo, et encore... Tony va même jusqu'à employer une guitare-synthé sur "Big Man". Je ne saurais pas définir exactement ce qui manque à Bankstatement en fait. Souvent on dit que ce sont les arrangements, pas assez complets ou réussis et, je vous le donne en mille, on rajoute que seul Phil aurait pu y rémédier ! J'avoue que je pensais timidement la même chose au début et puis ça m'a passé. Ouf devrais-je dire...

Malgré tout, ces déconsidérations une nouvelle fois n’empêchent pas bien sûr chaque composition d’être réussie, autant le slow "That Night" (quelle mélodie !), seul duo entre les deux chanteurs - dommage d'ailleurs, il y avait matière à creuser... et d'autre part ça rend cette chanson unique - que le mystérieux instrumental "Thursday the Twelfth", presque construit comme une chanson avec ses sonorités bizarroïdes, que la douce chanson d’amour "The More I Hide It" avec son passage au saxophone soprano court mais superbe, que le plus électronique "Big Man" (chanté par Tony, et si on sent qu'il a un bon timbre, il manque l'expérience), avec son phrasé amusant de guitare-synthé… Pour Soundtracks, je disais que le morceau "Lorca" méritait de devenir une chanson, si possible avec une femme au micro, et Tony m’a entendu : "Queen of Darkness" est interprétée de manière très convaincante par Jayney, de même que le funny "A House Needs a Roof", ce sont les deux seules chansons où on l'entend toute seule. Notons également le plus audacieux "The Border" et son phrasé de clavier cristallin, ou encore la très bonne face B (de "Throwback" à l’origine) "Diamonds Aren’t So Hard", un ajout heureux de l'édition CD.

Comme le dit très bien Frédéric Delâge dans son livre La Boîte à Musique, il s'agit d'un disque appelé "compte en banque" qui n’aura finalement pas vraiment renfloué celui de son auteur, malheureusement, même si vous allez me dire qu'il était déjà millionnaire avec ce qu'il faisait à côté. Mais il y a aussi la reconnaissance artistique, et elle sera plus du côté du papier que de la boule fendue qui bat en chacun de nous, mis à part ses quelques fans. Que de mérite dans cet album, mais…

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Banks (claviers, basse-synthé, chant)
- Alistair Gordon (chant, choeurs)
- Jayney Klimek (chant, choeurs)
- Geoff Dugmore (batterie)
- Pino Palladino (basse)
- Dick Nolan (basse)
- Steve Hillage (guitare)
- John Wilson (choeurs)
- Gary Barnacle (saxophone)
- Pete Thoms (trombone)
- John Thirkell (trompette)
- Derek Watkins (trompette)
- Martin Ditcham (congas, tambourin)
- Martin Robertson (saxophones alto et soprano)


1. Throwback
2. I'll Be Waiting
3. Queen Of Darkness
4. That Night
5. Raincloud
6. The Border
7. Big Man
8. A House Needs A Roof
9. The More I Hide It
10. Diamonds Aren't So Hard
11. Thursday The Twelfth



             



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