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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Live Rails (2010)
Par MARCO STIVELL le 27 Décembre 2010          Consultée 5310 fois

Presque très exactement un an après Out of the Tunnel's Mouth, Steve HACKETT publie le live qui immortalise la tournée de cet album, entre fin 2009 et 2010, sans compter les quelques shows donnés avant la sortie de l'album studio, votre serviteur ayant assisté au tout premier ! Le concert, ou plutôt les concerts, ont été capturés sur diverses dates entre Londres, New York et... Paris ! Cela d'ailleurs été le grand retour de Steve en France depuis la fin des années 70. Live Rails est le premier live en groupe rock de Steve depuis le Live Archive 04 de... 2004. C'est d'ailleurs bien fini le temps des Live Archive copieux à foison, la rupture s'est faite en même temps que celle avec Camino Records. Du coup comme pour Out of the Tunnel's Mouth, Live Rails nous présente son contenu double sous une toute autre forme, avec autre style de photos, de police d'écriture, de présentation quoi. Mais au fait, pourquoi "Live Rails" ? Tout simplement en référence au dernier titre du dernier album, "Last Train to Istanbul", symbole de la "remise sur rails" de Steve qui a encore des choses à dire, et pour longtemps...

Pour l'heure, le génial guitariste a tenu à nous offrir quelques-unes de ses dernières pépites en live, agrémentées de quelques-uns de ses plus grands classiques. Ouais enfin classiques... On peut dire plus précisément "chansons et instrumentaux superbes, mais que Steve a un peu trop pris l'habitude de nous refiler". Ainsi, on échappe de justesse (parce qu'à Gênes j'ai quand même eu droit au premier) à l'indigestion de "Mechanical Bride" et de "Vampyre With a Healthy Appetite" (qui n'était à vrai dire pas si présent que ça sur les lives précédents, mais dont le riff et le solo de sax sont toujours aptes à donner des convulsions névrotiques). En revanche on a droit aux sempiternels "Spectral Mornings", "Serpentine Song", "Clocks" et "Los Endos" pour Genesis, des morceaux toujours géniaux mais qui font pas mal redites. On peut le comprendre pour la "Serpentine Song", parce que Steve l'a écrite en mémoire de son père, et donc l'attachement qu'il lui porte reste fort. En revanche pour "Spectral Mornings", si sa présence laisse dubitatif, il n'en est pas de même pour le choix de l'avoir joué sans sa sublime intro, ainsi que de l'avoir placé au début du deuxième CD, sans appplaudissements, ce qui sonne assez brutal et creux (heureusement le morceau est toujours aussi beau). Autre point négatif, Steve a fait pour cette tournée totalement l'impasse sur son superbe album Wild Orchids, dont il est à craindre que nous devons nous contenter du "If you Can't Find Heaven" présenté en avant-première en 2004. Espérons que l'avenir me donnera tort.

Passons en revue le groupe maintenant. Il n'y a pas énormément de changements, mais étant donné que c'est un petit groupe ils sont d'autant plus remarquables. Pour commencer on retrouve les habituels Roger King, Rob Townsend et Gary O'Toole, trois instrumentistes géniaux qui font plus ou moins vibrer le caractère émotionnel de chaque auditeur selon les goûts. Pour ma part, King et O'Toole font preuve d'un apport irréprochable, quant à Townsend, je suis plus nuancé. J'y reviendrai. Terry Gregory, remercié depuis la fin de la tournée To Watch the Storms est à compter de mars 2009, le fameux concert de Gênes, premier en groupe rock depuis 2004 (il n'y a hélas pas eu de tournée pour Wild Orchids donc), remplacé par Nick Beggs. Il y a beaucoup de choses à dire concernant ce bassiste, et elles sont toutes positives. Ancien membre de groupes divers comme Kajagoogoo ou Iona, il est un virtuose de la quatre cordes (voire plus), mais aussi un membre du cercle très fermé des maîtres du Chapman Stick, ce gros bâton avec des cordes multiples que l'on frappe comme une percussion. Un instrument de choix - et très difficile à apprivoiser - dans le milieu du rock progressif puisque Tony Levin (ex-King Crimson, Peter Gabriel...) en est lui aussi un maître. Nick Beggs est, avec son look improbable (sur scène il aime bien se grimer en jeune fille sage, avec tresses et tout), sans doute l'un des plus sympathiques bassistes que le groupe de Steve ait compté, en tout cas le plus charismatique et le plus apprécié - je n'échappe pas à la règle -. Et grande nouveauté, l'apparition d'une femme dans le groupe. Amanda Lehmann n'est autre que la soeur de Jo, compagne actuelle de Steve. Choriste et guitariste de talent, je peux jurer sur l'honneur que bien qu'elle soit "bouffée" par le guitariste principal (un peu comme Ronnie Caryl chez Phil Collins), elle n'est pas là pour faire de la figuration. Je dis ça parce que beaucoup ont douté de la pertinence de sa présence à partir du moment où ils l'ont vue sur scène, à part pour ses jambes, forcément... Voilà où en est réduite la condition de la femme dans la musique aux yeux de certains, sans commentaires... Qu'ils aillent réécouter ce monstre de "Tubehead" sur Live Rails.

Celui-ci est un disque live de bonne facture, mais qui ne tient pas toutes ses promesses et n'est pas exempt de défauts. Sur la technique, rien à dire, chaque musicien exécute sa partie d'une manière telle qu'on trouve difficilement à râler. Certains jacassent un peu sur l'interprétation des titres de Genesis par Gary O'Toole, mais bon, il faut rappeler que c'était la même chose en 1975 quand Phil Collins a remplacé Peter Gabriel, et en 1998 quand Ray Wilson a remplacé Phil Collins ! Pour ma part je trouve qu'il s'en sort très bien, d'autant plus que les parties de batterie (bien évidemment, il joue en chantant) sont loin d'être évidentes. Pour rester dans Genesis, si "Blood on the Rooftops" et "Fly on a Windshield" ne sont plus des surprises car on les avait eus sur Live Archive 04 (ils restent superbes malgré tout), "Broadway Melody of '74" nous replonge avec magie dans l'ambiance des années pendant lesquelles Peter Gabriel était présent. Et il y a "Firth o Fifth", joué en ENTIER, depuis, depuis... Selling England By the Pound, soit la version album de 1973 ! Tony Banks n'avait pas reproduit la partie de piano en introduction, Roger King, lui le fait sans problème. Au concert de Gênes, j'ai assisté à cette première dans la carrière de Steve. Il y avait des pains mais on était si heureux qu'on n'en tenait pas compte...

Viennent maintenant les titres de Steve. Pas la peine de revenir sur les pré-cités. Passons aux excellents "The Steppes" dont l'intro est amenée de manière idéale par le brumeux "Pollution C", "Every Day" qui n'a (particulièrement grâce à Amanda Lehmann) jamais été aussi bien chanté depuis Spectral Mornings en 1979, ou encore "Ace of Wands" qui reste un bonheur de tous les instants, bien que légèrement ralenti. Les chansons d'Out of the Tunnel's Mouth sont globalement fidèles dans leurs structures. Presque tout l'album est joué, mis à part "Nomads", et "Last Train to Istanbul" est employée pour l'entrée des musiciens. "Fire on the Moon" est toujours aussi monstrueuse. "Ghost in the Glass" ressort encore plus jazzy, et "Emerald and Ash" reste un joyeu pur, la partie calme surtout, y compris sans la guitare 12 cordes d'Anthony Phillips... Là où le bât blesse, c'est sur "Sleepers". Jusqu'à lui, j'avais bon espoir que Rob Townsend se soit enfin décidé à n'amener que son sax soprano avec lui pour la tournée et effectivement, on n'entendait que ce dernier sur les précédents titres. "Sleepers" est l'une des meilleures pièces du dernier album, et à l'écoute de la partie rock qui est l'un des moments les plus intenses du concert, j'ai lancé un gros "merde !" Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a un solo de sax, mais pas du soprano, du ténor. Du ténor quoi !! Non, non Steve, pourquoi avoir fait ça ? Résultat, ce passage qui aurait pu être génialissime s'effondre totalement à partir du moment où rentre cet instrument que pour le coup j'ai presque envie de maudire...

Là où on peut se consoler, c'est qu'il n'apparait "que" là et sur les deux derniers morceaux (mais pour ceux-là, il se fond dans l'ensemble). A part ce détail ô combien regrettable, Live Rails s'écoute avec beaucoup de plaisir et frôle la note maximale, en tenant compte des problèmes de la set-list, peu originale mais néanmoins finalement acceptable. A ranger aux côtés de Time Lapse Live et du Live Archive 04, les autres meilleurs lives rock de Steve en CD.

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitares, chant)
- Roger King (claviers)
- Rob Townsend (saxophones ténor et soprano, flûtes, percussions, )
- Gary O'toole (batterie, percussions, chant)
- Nick Beggs (basse, chapman stick, pédalier basse, choeurs)
- Amanda Lehmann (guitares, choeurs)


1. Intro
2. Every Day
3. Fire On The Moon
4. Emerald And Ash
5. Ghost In The Glass
6. Ace Of Wands
7. Pollution C
8. The Steppes
9. Slogans
10. Serpentine Song
11. Tubehead

1. Spectral Mornings
2. Firth Of Fifth
3. Blood On The Rooftops
4. Fly On A Windshield
5. Broadway Melody Of '74
6. Sleepers
7. Still Waters
8. Los Endos
9. Clocks



             



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