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AMBIENT/DUB & DARK TECHNO  |  STUDIO

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- Style + Membre : Robert Henke
 

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MONOLAKE - Gravity (2001)
Par STREETCLEANER le 23 Mars 2011          Consultée 3167 fois

Gravity est le troisième album de MONOLAKE, et il est paru en 2001, la même année que Cinemascope. Gravity pourrait être considéré comme un album précurseur car il annonce les suivants Cinemascope et Momentum. Sur Gravity, exit la nature apaisante de Hongkong et les rêves synthétiques et lumineux d'Interstate... MONOLAKE met clairement ici les pieds dans des atmosphères franchement sombres.

Si "Ice" et "Static" nous renverront à l'album nocturne Cinemascope, nombre de compositions ne sont pas sans évoquer également le futur Momentum par leurs atmosphères inquiétantes, mais aussi leurs sonorités, motifs rythmiques plus lourds, profonds et "percussifs", et leurs nappes spatiales gelées qui prennent beaucoup plus d'importance. Ainsi, par exemple, "Nucleus" est très proche de "Credit" sur Momentum, et "Fragile" de "Stratosphere". L'auditeur qui voue un culte au dark Momentum retrouvera en Gravity, son frère aîné, un terrain connu, et celui-ci demeure presque aussi téméraire -ou osé- côté méandres et circonvolutions obscurs. Et inversement, celui qui se sent captivé par Gravity ira se précipiter sur Cinemascope et Momentum. S'agissant de l'explication à ces similitudes, il n'est pas impossible que Robert Henke (-Behles commençera à se détacher pour se consacrer à plein temps à Ableton Live (1)-) ne fût pas entièrement satisfait par le résultat de Gravity. Quand on connaît son tempérament perfectionniste, au point de s'en rendre malade, il a pu chercher à revoir sa copie et produire enfin des titres lui convenant parfaitement... enfin il s'agit ici d'une pure spéculation.

Avec Gravity on retrouve l'élément liquide, sur "Aviation", le cristallin "Zero Gravity", ou sur "Mobile" notamment, une composition particulièrement enthousiasmante au surprenant rythme martial et que l'on pourrait rapprocher de "VI Scose Poise" sur l'album Confield de AUTECHRE (qui sortira la même année) pour les jeux sur la matière métallique. On pensera inévitablement à un bateau qui subit les remous des vagues. Celui-ci craque de partout, encaissant les chocs et les tensions. Pourtant, et étonnamment, c'est un bruit de métal qui travaille auquel on a droit. Ces bruits métalliques sont à la limite de ce que pourraient produire, par exemple, des balles rebondissantes ou des pièces métalliques chauffées qui se dilatent (comme des radiateurs). Particulièrement réussi... Comme évoqué précédemment, quelques compositions peuvent être parfaitement rapprochées de l'album Cinemascope : c'est le cas de "Ice", avec ses chuchotements, qui nous renvoie à "Bicom" si ce n'est que la première est plus dansante (Henke a toujours abordé la techno minimale comme une musique pour clubs) et de "Static" ou "Aviation" qui auraient pu figurer sans détonner sur ce Cinemascope. "Zero Gravity" est, quant à lui, froid comme de l'azote liquide, l'eau tombe des stalactites avec des bruits d'une étrange pureté, le tout sur fond de beats quasi industriels ou mécaniques, et baignant dans des nappes blanches vaporeuses. D'ailleurs, le pattern rythmique hypnotisant coloré au son de la house -pendant douze minutes tout de même- et dubby de "Fragile" pourra lui aussi faire penser à une machinerie.

Avec "Frost" c'est le plongeon dans les abysses inextricables des ténèbres. Résonances, réverbérations, et échos vont entourer des martèlements mécaniques sur fond de nappes froides, futuristes et spatiales. Impossible de ne pas penser à Momentum pour un tel décor de science-fiction ou de film d'angoisse dans l'espace. De l'autre côté du versant, "Frost" est aussi la preuve qu'on peut bouger et danser dans un tel paysage hypnotique et inhospitalier ! "Nucleus" clôt de manière très sombre Gravity. Des vents glacés s'invitent dans un décor futuriste, peut-être sommes nous dans un vaisseau gigantesque perdu dans l'espace alors que les machineries continuent à fonctionner malgré son abandon par son équipage. Comme le souligne régulièrement Henke, chacun est libre d'imaginer ce qui peut se cacher dans l'atmosphère d'un morceau, à l'auditeur de laisser divaguer son esprit, les compositeurs ne souhaitant rien imposer. Il n'en reste pas moins qu'un titre dark plongera rarement l'auditeur en Eden...

Avec Gravity, MONOLAKE opère un changement clair et s'oriente vers la dark techno. Quel contraste saisissant avec le premier Hongkong et ses jardins verdoyants ! Gravity est le précurseur logique de Cinemascope et Momentum, deux excellents albums. Gravity sera par contre ressenti comme plus épuré, moins surchargé (peu de variations par exemple sur le long "Fragile") que Momentum. En tout cas excellent lui aussi à sa manière.

(1) Et le fait que ces compositeurs soient les développeurs de ce fameux logiciel vendu à travers le monde leur confèrera une maîtrise absolue du son et des textures. Ils pourront, en terme d'exploitation, aller aux limites de ce que les machines et les codes sauront donner. Un avantage indéniable que celui de la connaissance de la programmation même d'un logiciel dont les autres ne sont que de simples utilisateurs.

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   STREETCLEANER

 
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- Robert Henke (tout)
- Gerhard Behles (collaboration)


1. Mobile
2. Ice
3. Frost
4. Static
5. Zero Gravity
6. Fragile
7. Aviation
8. Nucleus



             



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