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- Membre : John Hackett & Moodi Drury

John HACKETT - Prelude To Summer (2008)
Par MARCO STIVELL le 21 Mai 2011          Consultée 3092 fois

J'ai fait un voeu. C'en était pas vraiment un sur la forme, mais dans le fond... Dans ma chronique de Red Planet Rhythm, l'album, où plutôt l'exercice collectif de John sorti précédemment, je disais qu'on n'aime jamais autant cet artiste que lorsqu'il fait évoluer sa musique dans un registre doux, romantique... Secrètement, je me disais que ce disque électroïsant ne devrait rester qu'une parenthèse, que John reviendrait à ce que l'on préfère de lui, et qui doit figurer en bonne place dans ce qu'il préfère lui aussi. La preuve, deux albums classiques en seulement quatre ans, même Steve le grand frère ne s'y est pas risqué. Ce que je dis est bête, bien que ce dernier ne soit pas une star internationale, son pourcentage de fans n'est pas le même que celui de John, ou devrais-je dire l'inverse... Prelude to Summer sera donc, comme les albums précédents de l'artiste, en quelque sorte condamné à n'être connu que des quelques fans qui ont suivi Steve et ont décidé plus ou moins sûrement de s'intéresser à la (pour l'instant petite) carrière solo du musicien qui est resté son plus proche - naturellement - et l'a accompagné le plus longtemps.

Prelude to Summer semble être, dès l'attention que réclame cette superbe pochette, parfaitement le genre d'album que l'on attendait de lui, comme un écho au travail réalisé par Steve vingt-cinq ans auparavant. 1983, l'année de Bay of Kings. Cette pochette avec les instruments et le galion, ces crédits rassemblant pour seuls intervenants guitares sèches, flûtes et claviers, tout tend à nous faire réaliser que nous sommes ni plus ni moins en présence du Bay of Kings de John. Connaissant la réussite que représente cet album dans la carrière de Steve, l'enjeu est de taille pour le "petit frère" mais il est évident qu'avec une telle poésie en termes d'ambiances et d'artwork (un peu comme pour Checking Out of London en fait) ce grand musicien ne s'est pas moqué de nous.

A raison, comme toujours ! Si l'on peut tout juste reconnaître que l'album est un peu long, et donc difficile à suivre pour les néophytes, ce détail n'enlève rien à l'intérêt de chaque pièce, et chacune d'entre elles s'incrit dans un esprit acoustico-classique subtilement raffiné. Bien sûr, elles sont instrumentales, mais la flûte se charge comme toujours de la mélodie tandis que la ou les guitare(s) tissent des arpèges ou des accords "gymnopédiques" pour faire un lien avec l'hommage des frères Hackett à Satie dont Prelude to Summer se fait très proche niveau ambiance. C'est doux, feutré, on l'écoute très volontiers le soir ou tard dans la nuit. La différence avec ce bon vieux Erik c'est que John n'est pas fou, mais en commun ils ont le fait d'avoir connu des illuminations pour pas mal de leurs morceaux. L'ensemble de Prelude to Summer s'écoute un peu laborieusement au départ car beaucoup de pièces se ressemblent, mais les meilleures ne sont pas forcément celles qui se démarquent le plus. "Le Chat Noir" par exemple est gentiment malicieuse, et c'est à vrai dire la seule à sonner ainsi, mais ce n'est pas pour autant qu'elle figure dans le top du disque. Les autres pièces qui se distinguent sont les joyeux "Tomorrow" et "Six-Eight For Starters !" qui mettent du baume au coeur sur un album parfois mélancolique, ainsi que "Ice Cream Waltz" qui porte bien son nom. Une valse un peu bohême comme on aimerait en entendre plus souvent.

John joue la plupart du temps seul, mais si la différence avec Bay of Kings est principalement que la flûte est omniprésente, on peut dire que l'invité ici c'est la guitare supplémentaire, celle de Chris Glassfield sur les titres 1, 9 et 17, ainsi que celle de Steve Hackett, sur les 3, 8, 10, 11. Soit souvent là où la guitare nylon semble mieux maîtrisée, bien que John se défende très bien. Nick Magnus (titres 3, 11, 12, et 15) est aussi un invité de marque, comme au bon vieux temps en fait. Malgré tout, les fameuses nappes sont nettement plus discrètes par rapport à Bay of Kings, au milieu des guitares on frôle presque la nuance pianissimo tant elles sont difficilement audibles. C'est pas plus mal finalement car au moins tout n'est pas commun aux deux albums, et ces cordes-synthé apportent une certaine gravité à des titres comme "Duende" et "Voices of the Sea" (magnifique), alors que sur Bay of Kings il étaient plus "éclatants" ; mais dans l'ensemble ça reste très contemplatif.

C'est d'ailleurs le terme exact pour cet album, beau et contemplatif. Nothing else... Aucun morceau de trop, le tout est adjugé. A mettre entre les mains des mélomanes qui aiment la douceur voluptueuse d'une musique feutrée, avec flûte et guitares caressantes.

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   MARCO STIVELL

 
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- John Hackett (flûte, flûte alto, guitares)
- Steve Hackett (guitares)
- Christ Glassfield (guitares)
- Nick Magnus (claviers)


1. Prelude To Summer
2. Nippy Tune
3. Duende
4. Le Chat Noir
5. Lonely Man
6. Six-eight For Starters !
7. Love Lies Sleeping
8. Closure
9. Where Flowers Bloom Unseen
10. Tomorrow
11. Voices Of The Sea
12. Twilight Forest
13. Ice Cream Waltz
14. Flight To Seville
15. Gaudi's Dream
16. Home
17. Velvet Dusk
18. June



             



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