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Edvard GRIEG - Opus 46 - Peer Gynt Suite N°1 (sir Thomas Beecham) (1888)
Par ERWIN le 5 Juin 2011          Consultée 5167 fois

Il est des instants où le chroniqueur doit savoir poser ses couilles sur la table. Il faut parfois savoir qui est qui. Et en cet instant, alors que votre laborieux rédacteur tache d’ignorer le terrible nom du drame que vous pouvez lire ci-dessus pendant quelques secondes de plus, un bref moment de folie m’a il y a deux minutes conduit à poser sur la platine le CD de Peer Gynt tout en inscrivant sur un banal fichier word ce même patronyme, assorti du plus grand compositeur Norvégien, ce qui, pour un grand aficionados de black métal, ne saurait être anodin. Ah, on peut adorer Elvis Presley, admirer David Bowie ou headbanguer tel un possédé sur Windir -déjà la Norvège- ; lorsque vos oreilles suivent le déroulement d’un tel chef-d’œuvre de musique classique, on est autrement plus intimidé que face à n’importe quel godelureau brushé ou échevelé… Quelle tâche écrasante ! Comment trouver les mots pour décrire ces émotions d’un autre monde ? Comment transcender les syllabes et les expressions ? Comment s’exprimer autrement ? Avec un instrument ? Je n’en serai pas même capable… Cette musique est celle de l'aube de la création, celle de l’innocence retrouvée, ou plus simplement celle du bonheur.

Un petit instant de recueillement au préalable. Reprenons notre souffle. Vous êtes prêts ? C’est parti.

C’est la rencontre entre deux monstres sacrés de la culture scandinave : Henrik Ibsen, immense dramaturge Norvégien, et le jeune compositeur Edvard GRIEG qui va précipiter l’éclosion de cette monumentale œuvre musicale. La suite n°1 opus 46, écrite en 1888, est un poème symphonique que le musicien va composer pour illustrer la pièce de son aîné. Grieg vit depuis 14 ans d’une rente conséquente que lui verse le gouvernement Norvégien pour qu’il se consacre à son art. Judicieuse idée dont peu d’artistes de son temps eurent le privilège d’être les récipiendaires – Vive la culture nordique ! -. La première a lieu à Kristiansand - Oslo -, la pièce fait alors 22 parties et sera un colossal succès pour l’époque. De ses 22 parties, GRIEG va tirer 8 poèmes symphoniques sur 2 suites quelques années plus tard, et dont voici la première. Des nombreuses versions existantes, c'est celle de l'anglais Sir Thomas Beecham qui touche le plus au sublime

Peer Gynt débute par l’"Allegro Pastorale" - "le Matin" -, comment rêver d’une plus belle introduction ? Toute de douceur et de quiétude, elle est l’image d’un tableau champêtre d’une tranquillité absolue. Les bois y tiennent une mélodie calme mais obstinée qui s’enrichit peu à peu, et comme il se doit, de tous les instruments de l’orchestre. On y perçoit l’influence de Liszt –que Grieg côtoya plusieurs années à Rome- ainsi que de Wagner au niveau de sa modernité.

L’"Andante doloroso", c’est "La Mort de Ase", Je ne saurai vous décrire avec de vulgaires mots de mortels les sentiments que m’inspire cette litanie funèbre. Nous sommes dans les hauteurs insondables de l’Olympe artistique. C’est la musique de la mort des héros : celle d’Hector, d’Achille, de Roland, de Lancelot ou de d’Artagnan. Les cordes s’y rendent maîtresses de tout l’espace disponible, alors que quelques bois s’y font discrets, dans une infinie symbiose. Quelques notes qui se répètent… Certes, mais de quelle manière ! Si la mort sait être belle c’est bien ici. La version de Sir Beecham est particulièrement douce et lente si on la compare aux autres, et une émotion remarquable s'en dégage, un délice.

"Tempo di Mazurka" est "La danse d’Anitra", charmante et pudique comme une jeune fille au firmament de sa beauté qui devient soudainement une femme voluptueuse. Cette ode s’ouvre peu à peu, tantôt drolatique, tantôt sérieuse, toujours mystérieuse et envoûtante. La danse des agiles violons tout du long n’y est certainement pas pour rien.

Enfin, "Alla Marcia et Molto Marcato, Più Vivo, Stringendo al fine", soit "Dans l’antre du roi de la montagne" est sans aucun doute le plus célèbre morceau du lot. Orchestral s’il en est, voilà le thème le plus symphonique de Peer Gynt. D’une redoutable puissance, il est d’une vivacité d’esprit rare, et surtout, d’une modernité incroyable pour les années 1870. Cette courte pièce de deux minutes est exceptionnelle à tous les égards, mais Sir Thomas Beecham, sans doute le plus grand chef d'orchestre autodidacte du 20eme siècle, parvient à lui donner une force unique en lui adjoignant un choeur masculin symbolisant les trolls dans sa dernière portion. Le morceau ayant été repris par de nombreux groupes de Rock et de Heavy Metal aussi divers que ELO, RAINBOW YES, ERASURE, SAVATAGE, EPICA, APOCALIPTICA ou NINE INCH NAILS, sa postérité est exceptionnelle, même Duke ELLINGTON s'est fendu d'une version. Je conseille ainsi à tous les fanatiques de Metal l'écoute de la version de Beecham. Si vous ne headbanguez pas la dessus, c'est que vous êtes de bien mauvaise foi.

Seul un esprit d’une exquise créativité pouvait donner vie à une telle œuvre.

Si la musique est un don du ciel, Peer Gynt doit être une des preuves de l’existence de Dieu, ou du moins de l’immortalité.

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1. Allegro Pastorale 'le Matin'
2. Andante Doloroso 'la Mort De Ase'
3. Tempo Di Mazurka 'danse D'anitra'
4. Alla Marcia Et Molto Marcato, Più Vivo, Stringendo



             



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