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GENTLE GIANT - Free Hand (1975)
Par JOVIAL le 7 Août 2011          Consultée 4135 fois

GENTLE GIANT, c’est avant tout une histoire d’ironie. Et triste de surcroît. Pour mieux le comprendre, remontons quelques années en arrière. En 1971 exactement, le groupe britannique sortait son second album, Acquiring the Taste, dans lequel il se jurait alors formellement que l’aspect commercial de son travail n’était pas l'essentiel et que seule importait la musique elle-même. Une folie pour certains, une bénédiction pour d’autres, à qui les perles de Three Friends, d’Octopus et d’In A Glass House allaient bientôt donner raison.

Mais en 1975, avec la sortie de Free Hand, son serment d’explorer les frontières de la musique populaire contemporaine au risque d’en devenir très impopulaire semble déjà très loin. Forcé par Vertigo, qui veut en faire un groupe plus commercial, GENTLE GIANT consent à écrire trois nouveaux singles pour satisfaire sa maison de disque. Derek Shulman trouve le résultat si atroce qu’aucun de ces trois disques ne sortira jamais. Mais le mal est pour ainsi dire déjà fait : que le groupe l’ait fait exprès ou non, sa musique, à partir de cette date, est désormais complètement changée : moins complexe et donc plus accessible, elle en demeure dans le même temps bien moins intéressante, voire décevante pour tous ceux qui avaient vénéré, comme moi, les albums précédents. En résumé, Free Hand est le disque qui marque le déclin de GENTLE GIANT.

Premier constat, et non des moindres : Free Hand donne dans la redite des albums précédents. Tandis que "His Last Voyage" et "On Reflection" tentent respectivement d’égaler "The Advent of Panurge" et "Knots" sur Octopus, d’une façon, je dois dire, plus qu’horripilante, GENTLE GIANT s’effondre alors totalement sur "Mobile", en essayant une fois de plus d’atteindre le degré de perfection d‘"In A Glass House" sur l’album du même nom. Je n’aurais jamais pensé pouvoir dire un jour que, pour un groupe de cette trempe, l’adjectif qui conviendrait le mieux pour qualifier sa musique ici est : fade. Fade à en devenir agaçante. Les parties instrumentales s’étalent mollement, sans soubresauts, sans émotion, sans conviction. Nos Anglais sont méconnaissables, eux qui nous sortaient des morceaux de folie auparavant. On se retrouve sur Free Hand avec des titres comme "Time to Kill", d’une niaiserie absolue. L’introduction de ce dernier était pourtant bonne mais, d’un coup, GENTLE GIANT retourne sa veste : Derek Shulman et ses acolytes dansent gaiement dans un pré, entourés de papillons multicolores. Le soleil brille, les sourires béats aussi et au final, on s'ennuie ferme.

Un des gros responsables de ce que je qualifie à proprement parler d’échec musical est selon moi Kerry Minnear. Virtuose du synthétiseur, il s’enfonce ici dans des mélodies ridicules, gnan-gnantes à souhait, se contentant même parfois de nous balancer d’horribles nappes emparfumées, que l’on croirait tout droit sorties d’un vieil orgue Bontempi. Gary Green n'est pas non plus à l'abri du moindre reproche, lui et ses solos d'une lenteur et d'une simplicité effarantes.

Bon, j’exagère un peu, tout n’est pas catastrophique dans cet album. "Talybont", certes trop courte, qui tient plutôt bien la route et voit GENTLE GIANT renouer avec la musique médiévale, sans pour autant atteindre des sommets fantastiques, reste ma foi assez sympathique. "Free Hand", le morceau-titre, sauve à mon avis le disque de la relégation à une étoile. Sa petite mélodie vicieuse aux claviers, où pour une fois Minnear assure grave, immédiatement reconnaissable, pourrait presque passer pour la nouvelle bande-son réservée à la Chose dans la Famille Adams, dont la pochette est évidemment un clin d’œil. Dans l’ensemble, Free Hand peut sans aucun problème rivaliser avec n’importe quel autre grand morceau du groupe anglais, et il est étonnant de la voir isolée au milieu d'un album aussi moyen. "Just The Same" enfin, que je n’ai pas encore abordée, reste la plus délirante de l’album, mais souffre elle aussi de passages un peu gonflants, qui l’empêchent d’accéder à la qualité du morceau-titre, dont elle est pourtant très peu éloignée.

Free Hand, vous l’avez compris, a ses bons et ses mauvais côtés. Malheureusement, ce sont les seconds qui l’emportent sur les premiers. La grande époque de GENTLE GIANT est passée, c’est évident, mais nous n’en sommes pas encore au stade des Giant for A Day et Civilian qui, pour le coup, seront aussi imbuvables que de l’huile de ricin. Un album moyen en somme, ni plus ni moins, sans grande importance dans la discographie des Anglais.

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- Derek Shulman (chant)
- Kerry Minnear (claviers)
- Ray Shulman (basse)
- Gary Green (guitare)
- John Weathers (batterie)


1. Just The Same
2. On Reflection
3. Free Hand
4. Time To Kill
5. His Last Voyage
6. Talybont
7. Mobile



             



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