Si on ne peut plus compter sur une compilation de remix électro pour être mauvaise, où va-t-on ? C’est à vous décourager d’attribuer vos étoiles au hasard sans écouter les albums, ce qui est quand même bien pratique. Mais cette fois, pas moyen d’y couper, il a fallu écouter The Best of… Remixes (bravo les gras du marketing ! titre inspiré !) dans son intégralité et faire semblant de prendre des notes, sous le regard scrutateur d’un Lombard à tapas.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, The BLOODY BEETROOTS est un groupe italien mené par Bob Cornelius RIFO, signé chez Warp, et pratiquant une électro-house originale (ça existe !). Leur premier album, Romborama, avait déjà remporté un franc succès, mieux encore, un succès mérité. Le groupe est également connu pour ses nombreux remixes, et pour porter des masques de Venom en concert. On se concentre très fort et on évite de partir sur une longue digression comparant les mérites des différents super-vilains de Spiderman… gniiiiiiiiii… voilà.

Je préfère quand même de loin le Bouffon Vert, personnage autrement plus intéressant que le Vautour ou l’Homme Sable. Bien sûr, Octopus n’est pas sans intérêt, mais j’ai l’impression que son personnage de savant aigri n’a pas changé d’un iota depuis les années 60. Alors que, bon, le Bouffon Vert, c’est quand même tout une saga familiale, une sombre histoire de relation père-fils où Peter Parker est touché au plus pro…

ET DONC, ce qui est bien, avec ce Best of… Remixes, c’est que pour une fois, le choix des titres est varié, intelligent, avec tout ce qu’il faut d’audace, et en même temps la dose réglementaire de montées en puissance. On y croise quelques grands noms (Etienne de Crécy, Vitalic, The Chemical Brothers), et d’autres moins connus, mais qu’on a envie de mieux connaître après coup, signe que le remix n’est pas si mauvais. Pêle-mêle, citons « Cobrastyle »*¹ de Robyn, « Baseball Bat » d’Hervé et Marina Gasolina et « Pistol Hearts » de Captain Phoenix. D’ailleurs, en jetant une oreille distraite sur les chansons originales, on ne peut que saluer le travail de remix des BLOODY BEETROOTS. Ça change des reprises moisies qui sont devenues la référence en électro depuis quelques temps.

Pour respirer entre deux charges d’électro, les Italiens ménagent une petite place aux autres genres. Pop, rap, électro et rock cohabitent sur un disque bourré d’énergie qui pousse fort à aller voir ce dont le groupe est capable en concert (message subliminal). Bon bien sûr, mes super-vilains à moi, les voix gonflées à l’hélium et les samples de sirène, font quelques apparitions malvenues, mais je vais faire semblant de n’avoir rien entendu, tant le reste est bon.

*¹ Comparez les trois versions de « Cobrastyle » : l’originale des Teddybears, la reprise de Robyn, et le remix des BLOODY BEETROOTS, ça donne une petite idée de tout ce qu’on peut faire avec une seule chanson.