On pourrait aisément jouer les mauvaises langues, dire que si LOUISE ATTAQUE reste un groupe incontournable de la scène rock française, il n'est pas bien compliqué de compiler : écouter le premier album de la formation reste le meilleur moyen d'avoir un aperçu du talent du quatuor. Seulement voilà, LOUISE nous donne de ses nouvelles, et décide d'accompagner son nouveau single « Du monde tout Autour » d'une compilation du même nom. Dissection.

Du Monde Tout Autour, c'est avant tout une histoire d'équilibre : 17 titres, dont deux inédits, 6 issus du premier album du groupe, 4 du deuxième album et 5 de l'imbitable A Plus Tard Crocodile. L'équilibre est respecté, malgré une légère prédominance des morceaux du premier opus. Quoi de plus normal, étant donné la portée historique et l'impact (encore visible aujourd'hui) de ce délectable pavé dans la mare ?

Les deux inédits valent leur pesant de cacahuètes pour leur valeur historique également. « Du monde tout autour », chroniqué en ces pages, est le titre le plus récent composé par LOUISE, et nous laisse croire (espérer ?) en un nouvel album à l'inspiration retrouvée. « Snark », placé en fin d'album, est pour sa part une des premières compositions du groupe, et montre déjà la présence de cette « anarchie » des sentiments qui écrasera le premier album de LOUISE. Sorte de Noir Désir acoustique, « Snark » bénéficie de cette énergie brute et inédite qui permettra à la sauce de prendre facilement lors de la sortie du premier opus.

Entre ces deux titres, nous retrouvons donc du connu. Bien entendu, « Léa » est là, tout comme « J't'emmène au vent » et « Les nuits parisiennes », quelques un des morceaux qui trottent encore aujourd'hui régulièrement dans nos têtes. Impossible de ne pas regretter l'absence de « Fatigante » ou « Cracher nos souhaits », mais c'est bien le deuxième opus, mésestimé, qui se voit le plus lésé. Car si les incontournables « L'intranquilité » et « La plume » sont évidemment de la partie, les moins évidents mais pourtant excellents « Qu'est-ce qui nous tente », « Sans filet » ou « Pour un oui pour un non » se voient pour leur part relégués aux oubliettes. Dommage, car ils auraient avantageusement remplacé l'ignoble « Sean Penn, Mitchum », extrait de l'inutile troisième album.

Forcément, le principe même de la compilation déchaîne les passions et réveille les grincheux. A noter que, globalement, Du Monde Tout Autour est un best-of de qualité, qui n'occulte aucune période de l'histoire mouvementée de LOUISE, et génère encore plus cette envie de voir le groupe repartir pour un nouveau tour de manège. A conseiller aux plus acharnés. Pour les novices rien de mieux que l'album éponyme de 1997 pour rentrer de plain pied dans l'univers d'un combo multi-facettes et très talentueux.