Allez, c’est parti. Du courage, de la volonté, du sang-froid, une boîte de boules Quies, un petit testament écrit à l’avance, au cas où, et on peut y aller. Inspiration… expiration… on se relâche (prout)… on se détend… on est heureux… voilà, on peut écouter le live de BB BRUNES.

Il n’y a aucune exagération. Figurez-vous que c’est une technique de relaxation testée et approuvée par les BEATLES en personne. Faut les comprendre… On leur demandait quand même de jouer en simulant une bonne humeur, alors qu’une colonie de chauve-souris leur balançait des ultrasons dans la gueule en continu, si bien que plus personne ne comprenait ce qu’il se passait. Personne. Pas même les fab four, qui ont arrêté assez vite ce genre d’exercice.

Le live de BB BRUNES, c’est un peu ça… Un enchaînement de titres, joué en direct devant un public, mais un public déjà tout acquis à sa cause, et qui semble en plus n’être composé que… de chauve-souris, là aussi. Insupportables, ces bestioles ; l’album en devient lourd, gâché. Un self-control très maîtrisé est nécessaire pour survivre aux interprétations des tubes du groupe tels que « Le Gang », « Dynamite », ou « Dis-Moi », pendant lesquels le niveau d’excitation est au maximum... Il faut attendre des morceaux plus posés (comme « Nico Teen Love ») ou moins connu du public (« Cavalier Noir », par exemple) pour profiter enfin pleinement des prestations.

Et quand ça arrive, le constat est là : impossible d’en vouloir au groupe qui réalise de bonnes performances tout au long de l’album, qui retranscrit différents concerts donnés à l’Olympia, au Printemps de Bourges, et à l’Alhambra. Non vraiment, les chœurs sont réussis et bien utilisés, et le groupe s’autorise même de petites impros, histoire de ne pas toujours coller à la note près aux versions studios. Mais en général, c’est le cas. Non pas que ce soit mal, mais la question de l’utilité de cet album est alors posée ; puisque le groupe joue ces chansons comme en studio, mais devant un parterre de chauve-souris en chaleur, ne vaut-il pas mieux d’avoir les avantages sans les inconvénients, c’est-à-dire se contenter des albums studios ?

Pas si évident. Surtout que le Live Acoustique (sans chauve-souris) en fin d’album propose des arrangements différents qu’en studio, et sont fort plaisants. Alors c’est sûr, cinq titres sur vingt-cinq, c’est peu. Mais n’oublions pas une reprise sympathique de la « Valse A Mille Temps » de Jacques BREL, un peu punk-isée pour l’occasion, et une version « bollywood » de « Black & Blue ».

Et ça nous fait… (cinq plus deux, voyons)… DIX titres inédits ! Oui Madame ! Pour le prix de vingt-cinq, tout à fait. Avouez que c’est alléchant !

Pas vraiment, n’est-ce-pas ? Tant pis. Qui sait, avec les images c’est peut-être mieux ?

1,5/5