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FAIRPORT CONVENTION - The Bonny Bunch Of Roses (1977)
Par MARCO STIVELL le 19 Avril 2013          Consultée 3412 fois

Alors que l'explosion punk vient tout juste d'avoir lieu, le mouvement folk-rock britannique essaie de survivre bon an mal an, en vain car cette musique n'intéresse plus personne même en Angleterre, et les groupes-phares du genre ne vont pas tarder à tirer chacun leur révérence, temporairement du moins. Les fans fidèles semblaient miser beaucoup sur le FAIRPORT CONVENTION de 1977, pour la bonne et simple raison qu'un membre plus qu'historique refait alors surface. Déjà invité en tant qu'ingénieur du son sur le controversé Gottle O'Geer en 76 et après un détour par l'Albion Band, Simon Nicol, sans doute conscient que l'on n'échappe pas à son destin, réintègre officiellement la formation qui lui avait il y a maintenant longtemps (!) apporté la satisfaction artistique et le succès d'estime. Et même si le groupe connaîtra encore un certain nombre de bas, il ne le quittera plus jamais, en en devenant la clef de voûte tout comme Dave Pegg.

Donc, Nicol revient pour le meilleur... ou non. Disons que le premier effort qui résulte de cette nouvelle formation en quatuor, The Bonny Bunch of Roses, paru chez Vertigo, ne tient pas toutes ses promesses, loin s'en faut. À un an d'intervalle par rapport à la célèbre formation irlandaise The Chieftains, qui eux ont toujours conservé une trame musicale résolument folklorique, FAIRPORT CONVENTION se sent inspiré par la carrière de Napoléon Ier et nous propose un pseudo concept. Si celui-ci est en effet mis en avant dès la pochette, il ne concerne en réalité qu'une chanson, celle qui donne son titre à l'album et qui est un traditionnel dont l'origine est incertaine (Angleterre ? Irlande ?). On remarque néanmoins déjà que The Bonny Bunch of Roses est l'album qui contient le plus de morceaux traditionnels depuis Liege & Lief ! Hélas, ça ne suffit pas...

Prenons le cas du fameux concept sur Napoléon. Accrochez vos ceintures, il ne dure pas moins de douze minutes ! Là encore, une première depuis... Full House. Le groupe se serait-il décidé à retrouver sa créativité d'antan ? En apparence seulement. Cela commençait pourtant bien avec ce gros son de basse héroïque, introduisant l'une de ces complaintes dont les Britanniques ont le secret et qui relate toute la campagne, l'apogée et la chute de l'ancien Empereur. Le souci est que non seulement ce titre est chanté tout le long par Swarbrick, mais qu'en plus il n'offre quasiment pas de variation musicale. Tout est très linéaire, mais sans réel génie. Le tempo est lancinant, l'arrangement ne suit pas. Rowland à la batterie essaie vainement de dynamiser le tout (caisse claire militaire lors de la campagne de Russie) mais rien ne décolle, à tel point que l'on est, hélas, soulagé de pouvoir passer à autre chose. Ce mélange de «Sloth» et de «Reynardine» ne convient guère. Retenons quand même l'une des rares parties instrumentales où l’on entend un peu de dulcimer.

Les autres titres traditionnels sont légèrement plus avenants. L'irlandais «Adieu Adieu», aussi connu sous le nom «The Newry Highwayman» et qui relate la vie d'un criminel, contient de bonnes idées mais manque de relief dans la mélodie. «General Taylor» chanté par Swarbrick a un côté bluesy, comportant quelques gros accords de guitare sympathique. De toute évidence, Simon Nicol retrouve son éclat révélé depuis le départ de Richard Thompson tant à l'instrument qu'à la voix, comme en témoigne «The Eynsham Poacher» et ses «fladiayo, fladiayo !» réjouissants. La «Royal Seleccion No. 13» essaie de nous renvoyer au medley de Liege & Lief avec parfois un semblant de réussite, comme sur la reprise de «Haste to the Wedding» et du reel qui suit, sans plus malgré tout. Quant aux compositions, Dave Pegg est à l'honneur sur son propre «James O'Donnells Jig», mais on peut en dire autant de Swarbrick au violon et Rowland à la batterie. Swarbrick fournit un bel effort avec «The Last Waltz», ballade aux chœurs féminisants. Le tempo est un peu accéléré sur «Run Johnny Run», intéressant pour sa basse lourde, ses mandolines et sa rythmique un peu jazzy. Le plus beau dans l'ensemble demeure la reprise de la ballade «The Poor Ditching Boy» de Richard Thompson sur lequel on rencontre un Nicol habité et un violon inspiré.

Néanmoins dans l'ensemble, The Bonny Bunch of Roses reste un album décevant. La faute une nouvelle fois à un manque de consistance par rapport à l'arrangement (on ressent encore souvent la patte Swarbrick, même s'il ne doit pas être seul responsable) et aussi parfois aux mélodies («Adieu Adieu» et une ou deux autres). Le retour des traditionnels est intéressant, mais la volonté de garder un tempo ralenti la plupart du temps n'aide pas à l'appréciation, surtout si l'arrangement ne suit pas. Nicol fait un retour remarquable, en revanche Swarbrick, bien que toujours violoniste de génie, livre une prestation vocale encore plus crispante que d'habitude. On se situe un cran au-dessus de Gottle O'Geer, ce qui n'est pas bien difficile. Hold on guys, encore un petit effort !

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   MARCO STIVELL

 
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- Dave Swarbrick (fiddle, mandoline, mandoloncelle, chant)
- Simon Nicol (guitares, chant, dulcimer, piano)
- Dave Pegg (basse, guitare, mandoline, chant)
- Bruce Rowland (batterie, percussions, piano électrique)


1. James O'donnells Jig
2. The Eynsham Poacher
3. Adieu Adieu
4. The Bonny Bunch Of Roses
5. The Poor Ditching Boy
6. General Taylor
7. Run Johnny Run
8. The Last Waltz
9. Royal Seleccion No. 13



             



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