Il y a deux trucs difficiles quand on se lance dans la chronique d'un album de BEYONCE. La première, c'est de ne pas rappeler qu'elle est vachement trop belle (voilà, c'est raté..). La seconde, c'est d'essayer de juger sa musique sans prendre en compte cette plastique de rêve (et merde, encore raté!). Mais aucune inquiétude, votre chroniqueur a plus d'un tour dans son sac : se bander les yeux est la meilleure solution. GO !

Comme l'indique son titre, avec l'album 4, la charmante demoiselle n'en est pas à son coup d'essai. Encore que cela puisse se discuter: jusqu'ici, les trois premières tentatives étaient fort peu convaincantes. On avait eu affaire à un Dangerously In Love dangereusement plat, un B'Day moyen et un I Am... Sasha Fierce un poil au dessus du lot mais pas transcendant pour autant. Tout restait donc à confirmer.
On va constater une réelle progression de la chanteuse sur cet album. Sa voix est réellement travaillée, la production est au top et elle étonne par son assurance. Comme le prouve le premier morceau « 1+1 », la chanteuse n'a pas peur de monter haut, de descendre bas dans les tons avec sa voix. Elle fait à peu près ce qu'elle veut de celle-ci.

Au delà de l'artiste pop commune, on trouve donc une chanteuse qui a un réel potentiel, jusqu'ici trop mal exploité. Un suite de morceaux plus que convaincants s’enchaînent, on trouve « I Care », au refrain doux et attendrissant par sa mélodie calme, il y a aussi le géniallisime « Best Thing I Never Had », fichtrement accrocheur dès la première note, et l'un des meilleurs morceaux de pop toute catégorie confondue. « Start Over » tire aussi son épingle du jeu avec un refrain grandiose qui pousse à bout les capacités de la jolie chanteuse. On ne peut évidemment pas passer outre le puissant « Love On Top », encore aujourd'hui d'actualité dans les radios et chaînes musicales pour son énergie débordante et son efficacité diabolique.
Mais s'il y a bien un morceau qu'il ne faut pas manquer sur cet album, c'est l'extraterrestre « I Was Here ». Je dis extraterrestre, parce que BEYONCE a su, sur ce morceau, retourner la tête avec quelques notes et une performance inhumaine. Du grand art qui a fait remonter en 3 minutes mon estime pour BEYONCE.

Bon ok, jusqu'ici c'est une claque inattendue. Mais faut pas chier, elle peut pas être parfaite, on parle d'une star commerciale qui est intéressée par le chiffre d'affaires ou pas là ? Le gros point noir de cet album, c'est l'affligeant « Run the World (Girls) » qui fait crier nos oreilles au secours. Inaudible, bouse commerciale à première vue destinée à ambiancer les salles de fitness.

Hormis ce (GROS) point noir qui vient gâcher la sincérité de l'album, le constat est plus que positif. On se trouve face à une BEYONCE qui a pris du grade et qui propose des titres bien mieux construits et calmes. 4 est donc, sans aucun doute, son meilleur album. Incomparable face à ses prédécesseurs, il respire la fraîcheur et l'envie de bien faire les choses. Confiante, sûre d'elle et mature, on peut dire que BEYONCE a fait un grand pas depuis ses premiers albums. Et pour respecter le titre, on peut dire que cet album mérite un bon 4/5 bien mérité.

Morceaux préférés : « Best Thing I Never Had » et le génial « I Was Here ».