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1972 Mediterranean Tales

TRIUMVIRAT - Mediterranean Tales (1972)
Par WALTERSMOKE le 14 Février 2014          Consultée 1145 fois

L'Allemagne musicale des années 70 se résume-t-elle au krautrock et au hard rock pour ménagères en devenir ? Même en se limitant aux groupes de la scène expérimentale teutonne, il y a tellement de bonnes choses qu'il est possible à un moment donné de croire qu'en dehors de ces mouvements, le reste est fort peu intéressant. Et pourtant, de nombreux groupes ont réalisé d'excellentes musiques, et ce, qu'elles soient devenues célèbres ou non.

Dans la catégorie des groupes allemands qui n'ont pas versé dans le kraut, l'un des premiers n'est autre que TRIUMVIRAT. Surnommé à mauvais titre « le ELP allemand », ce trio a en effet versé dans le rock progressif tel que pratiqué par les Anglais à la même époque. La comparaison avec les trois furieux d'Albion est d'ailleurs assez malheureuse, car si le trio s'en est au départ bien inspiré, allant même jusqu'à reprendre des compositions de Keith Emerson, les points de divergences sont tout de même plus importants, comme l'absence de conflits d'egos, que ce soit sur le plan personnel ou musical. Simplement, certains observateurs peu futés ont déclaré que le claviériste Jürgen Fritz était forcément un clone d'Emerson, eu égard à sa virtuosité aux claviers. Risible. En revanche, une certaine idée de la prétention se retrouve dans le nom du groupe, référence explicite au fameux système politique ayant permis à César, Pompée et Crassus de régner sur Rome en même temps.

Quoi qu'il en soit, c'est en 1972, soit trois ans après la formation de TRIUMVIRAT, que le groupe sort son premier album, Mediterranean Tales. Rien qu'à la pochette assez classe, on peut légitimement s'attendre à une belle musique. C'est effectivement le cas dès le premier morceau, "Across the Waters". D'ailleurs, c'est le premier et surtout le principal intérêt de l'album. Encadré par des adaptations de Mozart, Fritz, accompagnés du chanteur Hans Pape et du batteur Hans Bathelt, livrent un premier morceau assez ambitieux. Tout comme certains mettent les guitares en avant, TRIUMVIRAT laisse ici moult pianos, clavecins et autres orgues virevolter et en mettre plein la vue, il faut l'avouer. Le chant de Pape est également un bon élément, plutôt bien adaptée à des tournures rock. Globalement, "Across the Waters" est fort bien construit, les parties s'enchaînent sans incohérences ou plantages. Toutefois, la deuxième intervention vocale aurait pu être réellement réussie sans des choeurs passablement mauvais. De quoi ne pas faire de "Across the Waters" un indispensable du prog, mais pas assez pour le plomber tout de même.

La face B de Mediterranean Tales est moins sujette à enthousiasme. Elle est d'ailleurs bien plus axée sur les passages instrumentaux, malgré l'existence de passages vocaux. A ce propos, il aurait été une bonne chose que pour "Eleven Kids" le chanteur-bassiste se taise. En effet, dès qu'il se met à chanter, la musique fort intéressante dévie en forme de pop relativement joyeuse, ce qui apporte certes de la progressivité, mais ne rend pas le morceau meilleur. "E Minor 5/9 Minor/5" est plus intéressant, avec son ambiance anxiogène. Dommage cependant que l'abus de wah-wah rende le morceau un peu lourd, ou du moins difficile à digérer. Enfin, "Broken Mirror" n'est pas un morceau essentiel. Les amateurs de claviers apprécieront forcément cette compilation de séquences où le piano et l'orgue sont définitivement rois. Dans l'absolu, ce n'est pas très convaincant, et encore une fois, la voix de Hans Pape est mal utilisée. Quoique le final ne soit pas moche.

Pour ses premiers pas discographiques, TRIUMVIRAT ne s'en sort pas mal. Les compositions, bien que bancales à plusieurs moments, sont pleines de promesses. Triumvirat est un bon groupe, qui mérite bien de percer par la suite. Ce sera chose faite, avec l'opus suivant.

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- Jürgen Fritz (claviers, choeurs)
- Hans Bathelt (batterie, percussions)
- Hans Pape (chant, basse)


1. Across The Waters
2. Eleven Kids
3. E Minor 5/9 Minor/5
4. Broken Mirror



             



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