Fils de Bob Marley. Quand tu démarres comme ça dans la vie, t'as déjà fait un grand pas vers la réussite, nan ? 2 cas de figure : soit cet artiste est un simple profiteur de sa situation qui n'a pas de talent mais un nom qui lui permet de sortir des albums en claquant des doigts (on peut en citer un bon nombre, des daubes comme ça), soit c'est un mec qui a hérité du même don que son père, donc un vrai talent. Damian a sorti son 1er album en 1996, ce n'est que 4 albums plus tard en 2005 qu'il va être révélé à un public beaucoup plus large avec Welcome to Jamrock.

Impressionnant de justesse, le bonhomme commence très fort avec « Confrontation » qui, même si elle n'est pas la chanson la plus mémorable de son album, reste une bonne mise en bouche qui se veut épique par son instru. Les titres vont s'enchainer en montrant plusieurs influences directes, le rappeur/reggaeman n'ayant pas l'envie de créer de l'originalité mais plutôt de la bonne musique. Certains morceaux comme « There For You » ou « For The Babies » se voient donc être dispensables sur cet album.

Là où Damian Marley va tirer son épingle du jeu, c'est à sa capacité à sortir des tubes. Des morceaux qui deviennent des incontournables au fil des années, qu'on se réécoute avec plaisir. On pense directement au titre éponyme « Welcome To Jamrock » qui est proche de la perfection. Son rythme reggae convient parfaitement au chant/rap que pratique notre artiste. L'ambiance de ce morceau est difficilement descriptible, mais on peut facilement remarquer dès la première écoute son potentiel à être un tube écrasant.
Le deuxième morceau voué à la réussite, c'est le grand « Road To Zion ». Une dose parfaite d'adrénaline, pendant 5 minutes ce morceau nous entraîne au delà du ciel, dans notre monde, dans nos pensées. À noter l'intervention de NAS tout bonnement mémorable qui prouve que cet artiste sait se conformer à tout genre de musique. Ce duo entraînera d'ailleurs quelques années plus tard une collaboration entre les deux artistes, pour notre plus grand bonheur.

Les racines du père restent tout de même présentes dans cet album. Certains morceaux ont clairement une influence reggae. « We're Gonna Make It » en est la preuve. Mais Damian va vers plusieurs horizons, utilise même de l'auto-tune sur un morceau aux reflets électro plus que dispensable « Hey Girl ». Mais les instrus complètement inattendues et originales de « All Night » et « Beautiful » (un des meilleurs titres de l'album dans la catégorie originalité et réussite).

Le constat pour cet album est fort mitigé. La plupart des titres ne sont pas mauvais, mais très peu mémorables. Seuls les deux tubes et l'excellent « Beautiful » se voient être au dessus du lot. Pour le reste, c'est terne, et l'ensemble ne nous donne pas vraiment envie d'écouter l'album d'une traite, et encore moins de le réécouter...
Inutile de le préciser, Damian Marley a du talent. Un sacré interpréteur, il manie sa voix avec classe et sait en faire quelque chose. Mais ses chansons ne sont pas à la hauteur, le tout est trop peu construit et on se perd dans cet album. Dommage, mais affaire à suivre pour le rappeur, c'est chose sûre !