Après la sortie de The English Riviera en 2011, METRONOMY était attendu au tournant. Le groupe de Joseph Mount se devait d’enchaîner sur un album contenant au moins autant de chansons catchy, de tubes potentiels qui sauraient conquérir son public. Ce dernier a d'ailleurs du s'armer de patience, la mode de sortir au plus vite disque sur disque étant passée depuis très longtemps. C'est finalement début 2014 que sort le 4e album de METRONOMY, intitulé Love Letters.

L'impatience était de rigueur, mais une fois l'écoute de Love Letters effectuée, elle laisse place à une franche perplexité. Il est facile de sentir que quelque chose s'est perdu en chemin, à savoir la capacité à écrire toute une série de tubes potentiels. La chanson-titre, judicieusement choisie comme single promotionnel, est la seule qui saura immédiatement capter l'attention et expliquer pourquoi il fait bon l'écouter à fond les ballons, notamment grâce à un refrain simple comme bonjour mais efficace.
Pour le reste, ce n'est pas la joie. Ainsi les deux premières chansons, "The Upsetter" et "I'm Aquarius", frappent avec leur minimalisme musical et un chant qui pourrait passer de prime abord comme étant faux. Hélas, ce n'est pas très réussi, et en vérité, le chant de Mount sur "The Upsetter" peut légitimement prêter à discussion quant à sa qualité. Ce n'est qu'à partir de "Monstruous" que l'album décolle vraiment, grâce à sa mélodie d'abord jouée en clavecin, puis reprise au synthé comme fil conducteur de la chanson. Plus loin, "Month of Sundays" déploie une musique aussi estivale que légère de mélancolie. Dommage cependant que le final soit répétitif, et ce malgré un solo de guitare bienvenu. Juste après, l'instrumental "Boy Racers" tourne également en rond, mais est plus digeste, et donne envie d'y revenir.

Ce qui pourrait constituer la face B de Love Letters n'est guère réjouissant, en dehors de Boy Racers. "Call Me" et "Reservoir" ressemblent trop à "The Look", tandis que "The Most Immaculate Haircut" est du remplissage pur et dur, qui ne marque pas les esprits. Enfin, "Never Wanted" n'est pas une mauvaise conclusion, mais là aussi il est difficile de se sentir concerné par cette chanson. Certains pourront également regretter l'absence de chant féminin, Mount s'accaparant toutes les lignes pour lui.
METRONOMY a donc loupé le coche. Ce n'est pas la grande chute après le bon succès de The English Riviera, mais le groupe n'est pas non plus proche d'un triomphe, loin s'en faut. C'est dommage, car au fond, on peut être sûr que METRONOMY n'a pas encore battu toutes ses cartes.