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The ENID - White Goddess (1997)
Par MARCO STIVELL le 16 Juillet 2014          Consultée 2015 fois

Il fallait une petite décennie d'errance pour arriver à White Goddess. Après s'être aventurés sur des terrains electro-technos et provoqué l'ire de leurs fans, Robert John Godfrey et ses collaborateurs reviennent à une forme de sérénité, proposent une formule musicale moins décousue et bien plus apte à séduire les fidèles. Même si cela débouchera sur une nouvelle et longue pause créative...

Mais enfin, l'essentiel est là. White Goddess se pose en pièce-maîtresse de la musique progressive des années 90. Dans les trois disques qu'il convient de posséder (au minimum) pour THE ENID, on parle naturellement du tout premier, In the Region of the Summer Stars, et ensuite, de ce dixième effort (on vous laisse le choix du troisième !). Le titre est, à lui seul, un appel à la vénération...

Bien sûr, en termes prog, on parle toujours d'une empreinte «bordeline», musique pour orchestre symphonique transposée au rock et aux synthétiseurs, avec ce qu'il faut de sincérité et de richesse pour échapper au jugement sentencieux des sceptiques. Exit les sons electro donc, et aussi -quoique pas totalement-, le critère vocal qui pouvait paraître si déroutant sur les productions précédentes.

White Goddess se distingue par la beauté de sa réalisation, ses claviers et tout le reste du contenu musical, le retour de l'ancien batteur Dave Storey aux côtés de Max Read et de Godfrey... Jusque sur sa pochette, en fait. C'est tout ce qui reflue vers l'auditeur, qui dans le sens inverse, se laisse déjà happer par la majesté du «Prelude», après quelques secondes de silence, comme dans les oeuvres de «grande musique». «Prelude» qui semble un clin d'oeil au Das Rheingold de Richard Wagner, chargé de lumière.

On remarque l'utilisation pour ce disque de titres en un seul mot, comme pour mieux renforcer le sentiment de retour aux sources. L'accent est mis sur les danses, en premier lieu cette très jolie «Waltz» influencée par Ravel. La courte «Gavotte» marque également, dans un registre plus doux encore. C'est surtout la «Gigue» qui se démarque, à la fois pour son idée d'aller piocher dans un répertoire traditionnel, à la manière d'une rhapsodie, et pour l'effet produit. Le thème irlandais se nomme «Haste to the Wedding», les variations déclenchent des frissons incroyables.

«Fantasy» et «Riguardon», dans un style early-ENID, sont plus orientés rock. L'aria du premier possède une mélodie belle à couper le souffle. Le second est délicieusement héroïque, sans l'aspect poussif que revêtaient parfois certains compositions anciennes. Les claviers sont loin d'être les seuls à l'honneur : la paire de guitaristes, Grant Jamieson et Max Read ne saurait rougir face au mythique tandem Stewart-Lickerish. Au contraire, elle ne fait que mieux renforcer le souvenir. Possédant les mêmes qualités, la «Chaconne» aurait en revanche peut-être gagnée à être légèrement écourtée.

Les moments planants, arias pour rester dans le ton, sont à la hauteur du reste. «Sarabande» met la guitare électrique à l'honneur sur fond de claviers. Le piano de la «Ballade» ravive les émotions d'un «Elegy» et d'un «The Lovers». C'est surtout le «Nocturne», étiré sur près de douze minutes, qui impressionne. Le groupe a déjà tellement d'exercices similaires à son actif, mais encore une fois les sons, l'unité retrouvée participe beaucoup à l'appréciation totale de ce morceau, en sus du travail de composition.

Si la carrière de THE ENID se contente elle-même en quelque sorte de thèmes et variations, d'ajouts d'autres influences à une solide base rock symphonique, on ne peut que se féliciter de suivre le morceau tant qu'il dure, vu les surprises qu'il réserve. White Goddess fait partie de celles-là, une oeuvre indispensable dans un univers unique. Si THE ENID est comparé par certains fans au «secret le mieux gardé du Royaume-Uni» version musicale, ce disque de 1997 figure comme l'un des plus beaux joyaux de la Couronne.

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   MARCO STIVELL

 
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- Robert John Godfrey (claviers)
- Dave Storey (batterie, percussions)
- Max Read (guitares, basse, voix)
- Grant Jamieson (guitares)


1. Prelude
2. Fantasy
3. Riguardon
4. Sarabande
5. Waltz
6. Ballade
7. Gavotte
8. Chaconne
9. Gigue
10. Nocturne



             



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