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2015 Beat
 

- Style : EsbjÖrn Svensson Trio

TINGVALL TRIO - Beat (2015)
Par TEEMO le 23 Mars 2015          Consultée 2035 fois

Le Tingvall Trio c'est LE phénomène « jazz made in Germany ». Dix ans que le groupe officie, avec toujours à sa tête le pianiste Martin Tingvall. Le groupe s'est vu récompensé de nombreux prix, notamment pour l'album Vägen sorti en 2011, attirant les plumes journalistiques les plus élogieuses. La formation a tourné dans une vingtaine de pays, mais malgré leur participation au festival de Marciac* cet été, la France reste une des seules destinations où leur notoriété ne s'est pas pleinement installée. Néanmoins, la qualité de leur musique laisse penser qu'il ne s'agit que d'une question de temps pour qu'elle conquière l'hexagone.

Martin Tingvall, pianiste suédois, Omar Rodriguez Calvo, bassiste cubain et Jürgen Spiegel, batteur allemand, une telle diversité est une bonne chose ; et dans la musique, c'est une vraie force ! D'ailleurs, à ce sujet, les influences de Tingvall ne manquent pas d'éclectisme. Tingvall, leader du groupe cite McCoy Tyner, tête d'affiche du jazz modal lorsque ce dernier jouait aux côtés de John Coltrane, mais avoue volontiers puiser dans la folk suédoise, la musique classique, emprunter quelques rythmes à la musique cubaine. L'exemple le plus étonnant reste Black Sabbath... étonnant mais intéressant ! La presse les compare souvent à l'Esbjörn Svensson Trio (E.S.T.), or, si le rapprochement est plutôt pertinent, signalons que le trio hambourgeois est exclusivement acoustique, alors que formation de Svensson tendait vers un son plus électrique voire électronique.

Chaque morceau de Beat a été composé par Martin Tingvall. L'album propose un véritable panel d'atmosphères, comme si chaque pièce reflétait un de ses traits de caractère, ou simplement son état d'esprit, lorsqu'il écrit sa musique. Ainsi, « Den Gamla Eken » (« Le Vieux Chêne »), titre d'ouverture, nous séduit par ses mélodies au lyrisme poignant. On remarque que Calvo enrichit sa technique en y adjoignant pour la première fois dans la carrière du trio le jeu à l'archet, ce qui a pour don d’envelopper le thème d'un délicat souffle mélodieux.
Doté d'un tempo nettement plus soutenu, le titre « Spöksteg » évolue comme un crescendo progressif dont l'apogée est atteint lors de l'improvisation. Et quelle improvisation... les trois musiciens à l'unisson pour un feu d'artifice sensationnel. Tandis que les doigts de Tingvall parcourent le piano dans un déluge de notes rageur, les baguettes de Spiegel s'emportent dans un tourbillon rythmique, soutenu par une contrebasse d'une rigueur métronomique. Premier frisson.
« Beat » arrive comme le calme après la tempête. De ce morceau-titre transparaît assez clairement l'influence d’E.S.T. sur leur style : la composition s'articule autour de quatre accords constants, superposés par les phrasés enchanteurs du pianiste ; un peu à la manière de « From Gagarin’s Point of View » tiré de l'album du même nom.

Si certains titres (« På Andra Sidan ») semblent traduire un goût intime pour l'immensité des paysages scandinaves, d'autres affichent une autre facette du caractère de Tingvall, un aspect bien plus sombre. « Heligt » (« Saint »), évolue dans un registre presque grave, impression renforcée par l'utilisation importante de l'archet par Calvo. « I Skuggorna » (« Dans l'ombre ») prend le juste parti d'alterner noir et blanc, angoisse et jovialité et provoque chez nous un second frisson de plaisir.

L'erreur à ne pas commettre lorsqu’on se penche sur le Tingvall Trio est de se contenter d'une écoute superficielle de leur musique. Pour percevoir la subtilité et la profondeur dont certains titres font preuve, il faut s'y atteler sérieusement et même s'y prendre à plusieurs reprises. Car si Tingvall met un point d'honneur à rendre ses thèmes accessibles, – cela explique probablement sa 58ème place dans les Pop (!) Charts allemandes – ses morceaux révèlent bien des surprises au-delà de son aspect easy-listening.

Michel Petrucciani, grand pianiste français de jazz, a un jour affirmé qu'il ne savait pas écrire avec des mots et qu'il transmettait donc ses sentiments par la composition musicale. C'est exactement ce que semble faire Martin Tingvall avec ces 12 nouvelles pièces. Tantôt bouleversé, tantôt rêveur, tantôt passionné, Martin Tingvall signe un album plein de rebondissements qui en fera voyager plus d'un.

Coup de cœur : « Spöksteg »

*Pour les néophytes, Marciac est un peu l'équivalent français de Montreux, même si le festival gersois accueille principalement des jazzmen.

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- Martin Tingvall (piano)
- Omar Rodriguez Calvo (contrebasse)
- Jürgen Spiegel (batterie, percussions)


1. Den Gamla Eken
2. Hamnen
3. Spöksteg
4. Beat
5. Cowboy
6. I Skuggorna
7. Heligt
8. På Andra Sidan
9. Beat Train
10. Vägskäl
11. Tres Bandidos
12. Den Vilsna Tomten



             



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