La chronique de Paradox Hotel est parue le 28 Décembre 2013 et j’écris celle de The Sum Of No Evil le 2 Janvier 2015 : voilà une belle illustration de la motivation que m’apporte ce 11e album de Roine Stolt & co. Entre temps, mon avis sur la formation Suédoise n’a pas changé d’un pouce : le Rock Progressif des FLOWER KINGS ne représente qu’une sucrerie dense et peu subtile à réserver aux amateurs de Prog en manque. L’écœurant Paradox Hotel était celle de trop, The Sum Of No Evil est à réserver au « craving » des boulimiques qui en régurgiteront une bonne partie.

Bon point (tout de même) : la performance des musiciens est bluffante. Les Rois des Fleurs ont toujours été très appliqués, mais j’ai toujours trouvé que TSONE était le disque où ils étaient le plus impressionnant. Ce fut en réalité probablement voulu par Stolt qui a écrit pour cet album des tonnes de plans techniques, voire démonstratifs. Bien que pas tous intéressants, ils dynamisent l’ensemble et donnent un résultat plus vivant que l’opus précédent. C’est immanquable et toujours agréable : Zoltan Czorsz est d’une précision hallucinante, Stolt s’est remis à écrire de vrais soli, la basse de Jonas virevolte dans tous les sens et Tomas nous sort encore de nouveaux sons amusants. Ce beau monde se réveille !

Le heavy « The Sum Of No Reason » est l’enfant de cette productivité accrue et de cette volonté d’en mettre plein la vue. Bien que légèrement bancale, la composition regorge de passages intéressants, et parvient même à surprendre (‘tention les yeux !). On tient là un titre qui aurait pu être écrit du temps de Retropolis, il en a au moins l’esprit naïf et aventureux, et la consistance.

Le reste est bien moins passionnant. « Life In Motion » tente de renouer avec le Rock léger de Adam & Eve (avec des accents Yessiens évidents…), mais n’en a ni la fraicheur, ni l’inspiration. Et puis rien ne justifiait le final en grande pompe… « Love Is The Only Answer » présente quelques bonnes idées et mélodies, mais à l’instar d’un « The Truth Will Set You Free » n’avait aucune raison de s’étendre sur 24 minutes trop peu passionnantes. Le principal problème des pavés des FLOWER KINGS est qu’ils sont trop monochromes et pêchent par leur manque de nuances, de ruptures, bref de vie. On tient là un bon exemple.

« One More Time » a été pensé comme le titre phare de la galette et en a les atouts. Bien que solide, il n’échappera pas au carton jaune pour la référence constante et trop marquée à l’œuvre de YES, qui virera au rouge lors de la reprise bête et méchante du « Watcher Of The Skies » de GENESIS.

75 minutes en 6 titres, c’était perdu d’avance. C’est avec cet album que j’ai lâché les FLOWER KINGS… J’ai eu un regain d’espoir à la parution de la chronique de Desolation Rose par Acetone. Il faudrait que j’y jette une oreille ! Mais je dois avouer que le destin des suédois m’indiffère désormais.