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HARD ROCK  |  STUDIO

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1978 Fallen Angel
1980 Conquest
1982 Abominog
1983 Head First
1985 Equator
1988 Moscow And Beyond
1989 Raging Silence
1991 Different World
1995 Sea Of Light
1996 Spellbinder
1998 Sonic Origami
2001 Electrically Driven
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2002 Between Two Worlds
2003 Live In The Usa
2008 Wake The Sleeper
2014 Outsider
2018 Living The Dream
2023 Chaos & Colour
 

- Style : Magnum, Deep Purple, Ghost
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URIAH HEEP - Salisbury (1971)
Par LONG JOHN SILVER le 3 Mars 2015          Consultée 4644 fois

Salisbury… "Mais où sont-ils allé chercher un titre pareil ?", ou l’épisode II des aventures des joyeux drilles d’URIAH HEEP. C’est l’occasion pour la communauté d’accueillir un nouveau compagnon de tabouret, le troisième en quelques mois. Mais les faits qui présideront à la destinée artistique et managériale du groupe fondé par Mick Box et David Byron se passent ailleurs, en coulisses. Dans le même temps, Ken Hensley accroît son influence en déposant sa signature sur absolument tous les titres de ce disque. Et accessoirement en en interprétant deux ("High Priestess" ainsi que l’inusable "Lady In Black"). Le brassard de capitaine est sur le point de changer de propriétaire.

Ce qui frappe après l’écoute de l'album, ce sont les progrès accomplis depuis V.’E.V.’U. C’était indispensable en 1971, année de publication du "Zoso" du ZEP, de "Assessino"* et de "L’école est finie"** des COOP’, de Master of Reality du » SAB’… Du Yes Album aussi. Il faut pouvoir se faire remarquer dans cette partie en ébullition de l’assemblée qui 'plaît' beaucoup à la presse, laquelle ne se prive pas de la dénigrer. Or, URIAH HEEP se trouve être à la croisée des chemins, crapahute au milieu du gué, brandissant cette nouvelle mise en son à haute teneur romantique, où on croise des âmes en peine ("The Park", "Salisbury") comme des destins accidentés ("Time To Live"). L’empreinte féminine, omniprésente, peut s’avérer létale ("Bird of Prey") ou directrice ("High Priestess") mais sa plus remarquable apparition demeure énigmatique ("Lady In Black"), par dessus tout bienveillante.

Quelle chanson ! Deux accords en boucle (Lam, sol), porteurs d'une mélodie addictive de facto mémorable. Cherchez-pas, y'a pas plus simple ! L'orchestration nous transporte alors d’une auberge remplie d’aventuriers mal rasés aux splendides cours des palais, auprès de gentes damoiselles venues se divertir le temps d’une représentation. L’intensité varie pour finir en apothéose. Et le pattern de batterie n’est pas si éloigné de celui qui gravera "We Will Rock You" dans le marbre. Hensley ne s’est pas contenté de signer là LE pilier qui rejoint "Gypsy" sur la liste - assez restreinte finalement - des inoxydables et incontournables du HEEP : c’est lui qui chante, les autres font les (jolis) chœurs.

Mais c’est "Bird of Prey" qui ouvre le recueil, soit le prolongement parfait de "Gypsy ". C’est lourd, bourré de chœurs épiques et c’est vénéneux. Byron cartonne dans les aigus, ça met d'emblée de bonne humeur. Néanmoins, pointe tout de suite après ce que je considère comme étant le seul défaut du livret, il est ICI question de cohérence alors que la carte indique "The Park". Une superbe chanson au demeurant, j’y reviendrai. Envoyer directement derrière sur "Time To Live" aurait sans doute été plus approprié. D’autant que ce titre qui aurait pu figurer sur Fireball est l’occasion d’introniser la wah-wah comme le pendant instrumental des chœurs épiques. Les deux morceaux pêchus placés en ouverture auraient mieux fonctionné.

On passe du puissant oiseau de proie à la légèreté bucolique du parc puis on ne voit plus le jour pendant 20 printemps parce qu’on est un homme d’honneur (cherchez la femme) pour finalement s’apercevoir que le hasard provoque parfois de belles rencontres (elle est là). J’aurais été partisan de lancer l’épisode du parc (quand son absence se fait cruelle) après la sortie du violon et avant la rédemption, mais bon… Cela dit, le parc recèle en son bosquet une clairière enchantée. C’est ici, formant un cercle au pied des arbres, qu’une troupe de gais lutins répètent comme des jazzmen sous champignons. Après cet instant virtuose -chose rare dans la carrière du groupe-, le promeneur reprend le cours de sa rêverie mélancolique. Puis rencontre son destin.
"High Priestess", comme reprise des combats après la trêve, est un rock héroïque de la meilleure engeance, digne d’un don. On croirait entendre retentir les cloches de la 'bravitude'.***

Enfin, "Salisbury" qui clôt le deuxième volume des Britanniques doit son nom à un champ d’entraînement de la cavalerie anglaise, comme en témoigne la photo de la pochette. Sa structure en mouvements (oui progressive, le mot est lâché !) rappelle immédiatement le "Wake Up" de la fin de V.’E.V.’U, si ce n’est qu’ici on fait durer le plaisir bien plus longtemps, c’est encore plus captivant. L'orchestre de 24 musiciens ouvre le bal sur un registre proche du "Atom Heart Mother" des FLOYD. Cependant, c’est le groove qui rythme la dramaturgie soul/jazz de cette pièce. L’orgue se fait psychédélique, la basse volubile. Des cuivres de Western "dell'arte" départagent les scènes du drame : une romance passionnelle qui ne manquera pas d’apposer sa signature en cicatrices indélébiles. Tiens donc ? Quand Box fait sonner la wah-wah de la dernière chance, on tutoie la stratosphère en toute plénitude, la morsure à l’âme faisant effet immédiatement.

Hormis la réserve émise plus haut, on ne peut que se réjouir de pareille liberté de ton, alors que le monde rock est toujours en pleine effervescence. Le groupe prend désormais cette voie grandiloquente tant reprochée par la suite et ce disque se retrouvera inscrit sur la liste des albums conseillés au public en mal de découvertes. C’est un parti-pris artistique qu’il est préférable de prendre en compte si on veut poursuivre sereinement la quête avec nos ménestrels électriques anglais. D’autant que le charme opère puissamment, une fois cela admis.

1971, c’est aussi l’année de Who’s Next, Sticky Fingers, L.A Woman, Meddle, Imagine, Hunky Dory sur lequel on entend jouer un futur camarade. Ca ne va pas être facile de se faire une place au soleil. Aussitôt, la bande (dont le porte-tambour se fait la malle en fin de sessions) repart sur les routes, l’aventure n'en est qu'à ses premiers frissons. Et ils sont exquis. Bien entendu, tout ceci est arrivé longtemps, fort longtemps avant que le baladin noir et sa blonde ne choisissent d’ajouter "Lady In Black" dans leur grimoire à chansons magiques.


* C’est parce que j’ai la version mexicaine de la pochette que je dis ça.
** Si t’as la version française de ce truc-là, c’est que tu t’es trompé de disque.
*** Adjectif seulement valable depuis le haut des remparts de la grande muraille de l'Empire du Milieu. Et non l'inverse, on n'est pas dans "Star Wars".

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Ken Hensley (claviers, guitare, chant)
- David Byron (chant)
- Mick Box (guitare)
- Paul Newton (basse)
- Keith Baker (batterie)


1. Bird Of Prey
2. The Park
3. Time To Live
4. Lady In Black
5. High Priestess
6. Salisbury



             



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