Chaque projet de MADONNA est attendu comme le messie, et "Hard candy" - accompagné de sa pochette absolument infâme - ne fait pas exception à la règle. Pourtant, très vite, même les fans de la première heure descendent en règle ce nouvel album, quitte à être de mauvaise foi en rejetant tout en bloc. Ce qui dérange en premier lieu, c’est l’équipe entourant la chanteuse sur ce disque. On retrouve notamment Timbaland, Pharrell Williams, Kanye West et Justin Timberlake. Ok, ce ne sont pas les plus grands ringards de l’industrie, bien au contraire. Mais MADONNA a toujours eu l’habitude de s’entourer de jeunes talents pour mieux les mettre en valeur. Ici, c’est l’effet inverse. Pour la première fois en 30 ans de carrière, elle suit la tendance et fait exactement ce qui marche, sans une once d’innovation. Terrible constat.

Le premier single "4 minutes" est un featuring avec Justin Timberlake - aussi très présent dans les choeurs d’autres chansons du disque -, alors au sommet de sa popularité. Collaboration assez étrange car, pour la première fois, MADONNA s’associe à un autre artiste pop pour vendre. Son seul nom ne suffit plus. Non pas que le morceau soit mauvais, c’est même assez efficace bien qu’assez vite lassant. Mais c’est du déjà-entendu, et finalement tout le reste de l’album s'avère de ce niveau. Pas désagréable, mais sans aucune recherche artistique. On y retrouve aussi un featuring avec Kanye West, pas mal, mais étant donné les capacités de ces deux artistes, il y a clairement de quoi être déçu. Par contre, dans le genre carrément mauvais, on a le titre d’ouverture "Candy Shop", un peu la source de ce projet bancal. A côté de cet immondice, le reste passe presque pour un chef-d’oeuvre, c’est dire.

Les titres exploités ne sont globalement pas mauvais. Comme "Give it 2 Me", plutôt festif - bien que facile - et surtout "Miles Away". Ces accords de guitare ne peuvent que rappeler la période d'American Life. J’aurais voulu d’autres morceaux de cet acabit. Cela dit, le véritable titre à retenir de cet album, c’est bien "She’s Not Me", vraie pépite pop et disco. Rapidement addictif, et aux accents funk, il aurait pu faire un malheur dans les charts. Malgré tout, c’est bien le seul sursaut du disque, le reste étant loin d’être aussi glorieux. On pourrait à la limite sauver "Heartbeat", mais ce serait faire preuve d’une extrême bonne volonté, le morceau étant si quelconque, bon pour n’importe quelle chanteuse, terriblement décevant quand on s’appelle MADONNA.

On flirte du moyen au carrément mauvais dans la deuxième partie du disque. "Incredible" est sans le moindre intérêt et je ne parle même pas de "Spanish Lesson", inécoutable. Même constat pour "Dance2Night", indigne de celle que l’on nomme la reine de la pop. Heureusement, l’album se termine mieux qu’il n’a commencé grâce aux deux derniers titres, nettement plus électro. MADONNA a toujours su bien clôturer ses disques, ça elle ne l’a pas encore perdu. Bon, ce n’est pas aussi épique que sur ses travaux précédents, faut pas déconner non plus.

Cet album serait sorti cinq ans auparavant, il aurait été génial. Malheureusement, utiliser Timbaland et ses acolytes en 2008, ce n’était pas l’idée du siècle. On a parfois l’impression d’entendre des fonds de tiroirs, et pas les meilleurs. Il n'y a aucun titre vraiment fort, malgré des sursauts ça et là. Mais l’ensemble demeure trop faible, facile et peu innovant pour quelqu’un du calibre de MADONNA. L’ensemble reste quand même souvent efficace et pas -encore - trop catastrophique.