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The GATHERING - Nighttime Birds (1997)
Par AIGLE BLANC le 10 Mars 2015          Consultée 3014 fois

Deux ans après le monumental Mandylion, The Gathering sort cet album que la presse, et surtout les fans déjà très fervents de l'opus précédent, attendaient au tournant. Si à l'époque il n'a pas déçu, ayant même récolté des articles fort élogieux, aujourd'hui il apparaît clairement comme le successeur d'un chef-d'oeuvre et ne jouit donc pas de la même aura malgré le respect unanime qu'il suscite.
Permettez-moi je vous prie ces quelques lignes pour vous expliquer en quoi je le trouve supérieur à son frère aîné.

Que lui reproche-t-on? Pas grand chose en fait, si ce n'est de n'avoir pas respecté scrupuleusement la recette à succès de Mandylion. Il est évident qu'après l'intensité inouïe de son prédécesseur, après les riffs tranchants et pesants de Rene Rutten et les cavalcades échevelées de la batterie de Hans Rutten, cet album paraît avoir calmé ses ardeurs pour un résultat moins intense, moins Doom Metal, encore que cela soit des plus relatifs.
Oui, Nighttime Birds présente un visage plus apaisé, il s'éloigne légèrement du Doom des débuts du groupe et flirte globalement davantage du côté d'une Pop-Rock musclée. Et après? Ces raisons suffisent-elles à rendre cet opus inférieur à son aîné? Différent certes, mais inférieur? cela reste à démontrer.

N'est-ce pas avant tout par ses compositions qu'un bon groupe entend être jugé? De ce côté-ci, pas de panique! THE GATHERING assure avec Nighttime Birds un sans faute. Si tous les titres ne se valent pas (combien d'albums après tout ont réussi cette prouesse?), il est à noter une grâce mélodique de tous les instants. De plus, la structure couplets/refrains à laquelle s'astreint le groupe lui réussit fort bien. Alors que les velléités progressives de Mandylion se fourvoyaient quelque peu à cause d'un talent encore un peu vert du côté de la composition.

THE GATHERING a ralenti considérablement le rythme de chaque titre. Plusieurs compositions présentent un double visage, entre un couplet calme et un refrain plus hargneux, comme c'est le cas de l'excellent titre d'ouverture, "On Most Surfaces", dont le refrain aurait pu figurer dans l'album Mandylion alors que le couplet, plus climatique avec la ritournelle au piano de Frank Boeijen et la ligne de chant suspendue de la grande Anneke instaurent un climat de menace diffuse. On retrouve cette dichotomie dans le très bon "The May Song", où la guitare rythmique du refrain soulève des accents Rock, et dans le très catchy "Third Chance" dans lequel le couplet est plutôt un mid-tempo tandis que le refrain, Anneke le chante comme un hymne pugnace.

Et pour les métalleux, la pilule doit avoir du mal à passer lors des ballades qui s'assument comme telles, du début à la fin. Mais n'allez pas croire que le groupe a emboîté le pas aux SCORPIONS. Ses ballades ne sont pas conçues pour booster le taux de natalité de la Hollande. Elles comportent suffisamment de zones d'ombre pour être à l'abri d'être taxées d'opportunisme. Rien de larmoyant à l'horizon. Anneke y expose son âme contemplative et son désir de partir loin... très loin... au-delà de la mer et des nuages. Si Ballade il y a, l'humeur penche davantage du côté d'un spleen baudelairien. On retrouve une thématique voisine dans le magnifique "Kevin's Telescope" (la plus belle mélodie de l'album) où Anneke brosse le portrait d'un passionné d'astronomie à la tête constellée d'étoiles inconnues et rêvées. La douceur qui se dégage de sa voix traduit superbement la ferveur de ce rêveur dont le coeur vibre au rythme du temps, de l'air... et de la nuit. Où voyez-vous de la mièvrerie ici? Si toutes les ballades pouvaient avoir une tenue, une dignité et une poésie similaires à cette dernière, les rockeurs ne passeraient plus leur temps à s'en plaindre.
L'autre ballade de l'opus clôture admirablement l'album. Il s'agit de l'un de mes titres préférés, le beau et troublant "Shrink". Le groupe largue l'attirail des instruments pour ne garder que l'essentiel : un beau piano aux relents minimalistes -à la Philip Glass- et le chant incroyablement maîtrisé d'Anneke qui confirme ici à ses consoeurs la dose de talent nécessaire pour faire vibrer un titre qui sombrerait sinon dans les méandres de l'insignifiant. Une guitare discrète soutient juste ce qu'il faut l'édifice fragile d'une composition envoûtante au charme sournois et entêtant. Quelle belle conclusion!

Sa beauté, Nighttime Birds la doit à l'agencement savant de ses titres qui alternent plages métal épiques et passages lents empreints de poésie et de ferveur. Mais l'album ne serait pas ce qu'il est sans ses titres les plus emblématiques, ceux qui, sans retrouver l'intensité un peu forcée de Mandylion, proposent un métal épique gorgé d'émotions.
C'est ainsi que les chefs-d'oeuvre suivants nous transportent dans ce que THE GATHERING réussit le mieux : des morceaux mid-tempo galvanisés par un crescendo subtilement conduit, sans négliger pour autant le raffinement mélodique. Comment rester de marbre à l'écoute de "The Earth Is My Witness" ? La musique ici trouve une puissance que soutiennent les guitares et le chant particulièrement habité d'Anneke. Il faut dire que le sujet de cette chanson exceptionnelle, si mes talents de traducteur ne m'ont pas fait défaut, n'est pas moins que celui d'une mère éplorée devant l'agonie de son bébé. Quand Anneke lance d'une voix grave telle une litanie lors du refrain "And We Clooooose Our Eyes", il est impossible de ne pas se sentir glacé d'effroi et transi d'émotion. Et pourtant la chanteuse garde tout du long une dignité, une maîtrise qui renforcent le caractère inéluctable de la tragédie... sous l'oeil témoin de la Terre muette. Du très grand art! Avis aux sceptiques!
Et bien sûr, n'oublions pas le titre éponyme, le poétique "Nighttime Birds", un hymne à la nature et aux oiseaux qui traversent l'écran silencieux de la nuit. Comment un groupe peut-il atteindre une telle grâce, une telle intensité dans la beauté?

Merci Anneke pour tes textes qui glorifient la voûte céleste et portent en eux l'aspiration au rêve et le sentiment de ferveur démunie auquel l'homme se trouve confronté, comme dénudé, lorsqu'il prend conscience du mystère qui l'entoure... là-haut... tout là-haut.

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   AIGLE BLANC

 
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- Anneke Van Giersbergen (chant et paroles)
- Rene Rutten (guitares)
- Jelmer Wiersma (guitares)
- Frank Boeijen (synthétiseur, grand piano)
- Hugo Prinsen Geerligs (guitare basse)
- Hans Rutten (batterie)


1. The Most Surfaces
2. Confusion
3. The May Song
4. The Earth Is My Witness
5. New Moon, Different Day
6. Third Chance
7. Kevin's Telescope
8. Nighttime Birds
9. Shrink



             



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