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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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The ART OF NOISE - Below The Waste (1989)
Par ARP2600 le 21 Décembre 2015          Consultée 2234 fois

En 1989, la collaboration entre Anne Dudley et J.J. Jeczalik au sein d'Art of Noise était arrivée en bout de course. Déjà sur In no sense? Nonsense!, leur style semblait avoir atteint sa forme finale et le suivant, Below the waste, n'allait pas réussir à vraiment le renouveler. On y constatera surtout une plus grande place donnée à la musique world et à la musique classique et la présence d'encore moins de « bruit » que sur les deux précédents.

Oui, l'idée d'art du bruit était déjà un peu exagérée au départ et le temps a rendu ce nom totalement mensonger. Il faut dire qu'en cinq ans, l'utilisation des échantillonneurs s'est généralisée au sein de la musique électronique et a beaucoup gagné en finesse. D'autre part, au cours des années 80, la branche bruitiste du rock et de l'indus s'est fortement développée. Rappelons donc, pour éviter les confusions, que le principe d'AoN est d'utiliser des échantillons de bruits pour faire une musique pas forcément très agressive. Dans les débuts, ils faisaient un peu de tout, mais le propos s'est très fortement adouci avec les années, d'autant qu'Anne Dudley s'est de plus en plus orientée vers la musique orchestrale, ce qu'elle allait d'ailleurs employer dans sa carrière ultérieure dans la musique de film.

Below the waste, le titre étant un jeu de mots sur « below the waist » (« en-dessous de la taille »), est-il un gâchis ? Certains le pensent. Il faut dire que son contenu est étonnamment doux et lent, déjà très proche de la musique d'ambiance que pratiquera Dudley. Il y a bien quelques passages plus rock gérés par Jeczalik, mais ils ne changent pas la perception d'ensemble qu'on peut avoir de l'album. On pourra facilement considérer ceci comme fade, trop peu compromettant, un peu facile même.

Pourtant, quelques écoutes révèlent un travail d'écriture sérieux, les mélanges sonores sont beaux et les morceaux s'enchaînent mieux que sur In no sense. La seule chose qui manque vraiment est leur humour étrange, preuve sans doute que les deux musiciens ne s'amusaient plus tant que ça à faire vivre ce projet. Ainsi, leur tentative de faire un générique de James Bond ne convainc pas et tombe à la plat à la fin d'un tel album... du même type que « Peter Gunn » et « Dragnet », il ne leur arrive pas à la cheville et a d'ailleurs été refusé pour Licence to Kill.

Parlons des côtés world et classique. Le single de l'album, « Yebo! », qui n'a pas eu beaucoup de succès, est tout de même un très beau morceau mêlant instruments électroniques et musique zulu, il a d'ailleurs été écrit et interprété en collaboration avec le groupe Mahlathini and the Mahotella Queens, de même que le moins intéressant « Chain Gang ». Sur l'ouverture « Dan Dare », on entend également du chant ethnique. Question classique, Anne Dudley a articulé l'album au moyen de petits morceaux de son cru, les deux « Promenade » et le « Finale », où l'on peut entendre des thèmes que je pense provenir de Fauré et de Bach, à voir s'il s'agit de citations ou de pastiches. Tout cela est basé sur de l'orchestre de violons et de bois.

La pochette elle-même, présentant des instruments à vent étranges, annonce déjà cette couleur... « Islands » et le thème de « Robinson Crusoë » utilisent également des violons, dans un registre très « musique de film », tandis qu'ils ont une orientation plus funky sur « Catwalk », sans doute le passage le plus réussi de l'album, proposant le meilleur mélange des styles des deux compositeurs. « Spit » est également très agréable, une belle fusion entre chants world, guitare et saxophone. « Back to Back », quant à elle, est la seule vraiment basée sur les échantillons, Jeczalik s'y raccroche une dernière fois au passé du groupe.

Below the waste se révèle sur la durée être un album très agréable, lent mais varié, pouvant plaire aux amateurs de musique instrumentale à l'orchestration bien diversifiée. Il est certainement plus cohérent que son prédécesseur, il s'agit d'un travail solide injustement décrié, qui conclut de façon intéressante l'étrange carrière du groupe, du moins dans cette incarnation. De nombreuses compilations ont suivi, contenant de nombreux mixes différents des morceaux du groupe, pour un résultat en général plus frustrant qu'instructif. Une reformation inattendue a tout de même eu lieu à la fin des années 90, sans Jeczalik mais voyant le retour de Trevor Horn et Paul Morley auprès d'Anne Dudley, pour un projet un peu... bizarre, même pour de l'AoN.

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- Anne Dudley
- J.j. Jeczalik


1. Dan Dare
2. Yebo!
3. Catwalk
4. Promenade
5. Dilemma
6. Island
7. Chain Gang
8. Promenade 2
9. Back To Back
10. Flashback
11. Spit
12. Robinson Crusoe
13. James Bond Theme
14. Finale



             



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