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PULP - We Love Life (2001)
Par WALTERSMOKE le 22 Avril 2016          Consultée 1796 fois

Après un This is Hardcore aussi important que jouissif, PULP se met dans une pause qui en inquiète plus d'un. Si trois ans s'étaient écoulées entre Different Class et l'opus de 1998, il y avait au moins des singles pour « teaser » les fans et ainsi calmer leurs ardeurs. Seulement, là, rien ne semble arriver, et il faudra changer de millénaire pour enfin avoir des nouvelles d'un groupe insatisfait de morceaux écrits , finalement écartés, mais qui a finalement pu composer et enregistrer son septième album studio, j'ai nommé We Love Life.

À première vue, l'album aura de la gueule, notamment à la production. En effet, après avoir travaillé en 1995 et 1998 avec Chris Thomas, un homme au CV long comme le bras, PULP a l'honneur d'accueillir derrière les manettes Scott Walker. Oui, Jarvis Cocker a pu travailler avec l'une de ses idoles, ce qui n'est pas rien du tout. C'est même la grande classe. Et puis PULP, c'est trois albums exceptionnels de bout en bout, avec des singles déjà cultes à l'époque, alors pourquoi paniquer ou quoi ?

Ce serait oublier la grande malédiction des années 2000 qui a frappé tant de groupes, celle qui a transformé des groupes excitants en usines à soupe. Et malheureusement, PULP n'y échappe pas du tout. En confiant la production à un singer/songwriter talentueux, le groupe a tenté de s'en approcher sur le plan musical tout en gardant sa patte, mais autant dire que ce n'est pas très réussi. Dès le premier morceau, "Weeds", on sent déjà que l'album ne va pas être une partie de plaisir si cette ouverture est représentative. En effet, PULP y joue un pop-rock avec des touches de folk, ce qui en soi n'est pas une mauvaise idée, mais l'exécution ne convainc que moyennement. Jarvis a beau y mettre du sien, à quoi bon quand son interprétation ainsi que la musique sont plates ?

Cette chanson est loin d'être la pire, cependant. Tout au long des 54 longues minutes de We Love Life, PULP propose des chansons qui ne sont certes pas indigentes, mais ne donnent en rien l'envie de revenir dessus avec plaisir. Le palpitant qui donnait du relief et de l'intensité a disparu, laissant place à une musique morne et presque stérile, un comble pour ce qui paraît comme le plus organique de leurs albums. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter "Trees", dont les arrangements de cordes sont très convenus mais se mettent au diapason d'une chanson au refrain indigne d'une formation comme Pulp. Plus loin, voilà que les Anglais s'essaient à ce qu'on peut appeler du folk progressif au détour d'un "Wickerman" certes très inspiré par le folk US, mais franchement, à moins d'être un fan hardcore des parlandos de Jarvis, le jeu n'en vaut pas la chandelle, surtout sur 8 minutes.

Il y a du bon sur We Love Life. Scott Walker fait ainsi du bon boulot, dommage qu'il doive travailler sur des compositions fadasses. Et puis certaines pistes augurent d'une réalité alternative où l'album aurait pu être plus intéressant. C'est le cas de "Weeds 2 (The Origin of the Species)", qui voit PULP partir dans un trip expérimental jamais vu, et qui aurait gagné à être répété. Et comme pour rappeler qu'on est bien chez PULP, nous est balancé en guise de final "Sunrise", qui rappelle immanquablement l'âge d'or du groupe, et qui voit ce dernier intégrer avec réussite cette fois les éléments folk/acoustique. En même temps, quand on voit que l'ex-bassiste Peter Mansell se trouve présent à l'écriture, on a envie de dire que c'est normal.

Si le fait de voir un PULP tranchant avec la noirceur de This is Hardcore n'est pas gênant en soi, le voir se ramollir à ce point ne fait en aucun cas plaisir. Le groupe pouvait être au-dessus de ça, il avait déjà changé de registre par le passé sans défaillir. Il faut au passage saluer la clairvoyance du public, qui ne permettra à l'opus de rester dans les charts que 3 semaines, malgré une honorable 6e place de départ. C'est d'autant plus triste qu'il s'agit de la dernière oeuvre de PULP, qui soit-disant entrera dans un hiatus par la suite.

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   WALTERSMOKE

 
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- Jarvis Cocker (chant)
- Candida Doyle (claviers)
- Mark Webber (guitare)
- Steve Mackey (basse)
- Nick Banks (batterie)


1. Weeds
2. Weeds 2 (the Origin Of Species)
3. The Night That Minnie Timperley Died
4. The Trees
5. Wickerman
6. I Love Life
7. The Birds In Your Garden
8. Bob Lind
9. Bad Cover Version
10. Roadkill
11. Sunrise



             



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